Lucienne Ambroise

Lucienne Ambroise est originaire de Uashat où elle est née en 1959. Elle est issue d’une lignée de femmes pratiquant l’artisanat : mère, grands-mères, arrière-grands-mères et quatre soeurs. À dix ans, elle fait des petits colliers et des bracelets de perles et de cuir qu’elle apprend à réaliser lors d’un voyage à Schefferville. Lucienne commence son apprentissage de la couture de vêtements en regardant sa mère et sa grandmère, Maria Jourdain. Elle apprend surtout avec sa grand-mère maternelle qui maîtrise la couture, la fabrication de bijoux et qui excelle dans la broderie perlée. L’arrière-grand-mère de Lucienne, Tshitshitash, maîtrise aussi la broderie perlée et la couture (sacs, manteaux, chapeaux).
De 1987 à 1991, Lucienne habite à Québec. En 1989, pendant une durée de dix mois, elle suit une formation intensive de confection en couture traditionnelle autochtone du cuir au Centre d’amitié autochtone de Québec. Avec ce cours, elle se spécialise dans la broderie, la broderie perlée, la couture de mocassins, de sacs et de manteaux. Depuis cette expérience, elle crée avec beaucoup de plaisir. Elle conçoit et fabrique ses propres patrons et produit ses broderies à la machine à coudre. De plus, Lucienne a le sens des affaires et sait organiser sa production. Lucienne profite des occasions dans la communauté pour présenter son travail. Depuis 2002, elle présente au Festival Innu Nikamu à Mani-Utenam. À l’été 2005, elle expose sa production de vêtements dans un kiosque extérieur au Musée Shaputuan lors de la Journée nationale des Autochtones. Elle expose aussi à l’événement Harricana (festival de motoneiges de course), aux Galeries Montagnaises et au Club de tennis. Elle a proposé une série de vêtements traditionnels (châles, jupes et bonnets) au conseil de bande pour le rassemblement des aînés. C’est donc elle qui a habillé les aînés innus présents lors de cet événement. Elle reçoit régulièrement des subventions de l’Institut culturel et éducatif montagnais (ICEM).

Pour Lucienne, qui a un tempérament entrepreneur, l’artisanat est un investissement. Elle a pour but de rentabiliser son travail. Lucienne connaît la valeur de l’artisanat et est en mesure d’évaluer sa production et ses profits. Sa production quotidienne, principalement de vêtements, lui permet de vendre à l’extérieur de sa communauté. Elle fabrique aussi des bijoux, des barrettes de tissus et des porte-clés en bois et en billes de verre qu’elle vend ou fait tirer par la vente de coupons. Lucienne Ambroise encourage les gens de sa communauté à développer des savoir-faire traditionnels. Lorsque l’occasion se présente, elle leur transmet ses propres savoir-faire sans réserve, ce qui lui donne beaucoup de fierté. Elle a transmis sa créativité à ses enfants qui apprennent progressivement à développer leur savoirfaire. Lucienne a exposé ses produits à la chapelle du Vieux-Poste de Sept-Îles au mois de juillet 2005, au Musée Shaputuan de Uashat d’octobre à avril 2006, au Musée des Abénakis de Odanak de mai à septembre 2006 et au Musée amérindien de Mashteuiatsh d’octobre à mai 2007. À l'été 2007, elle a participé à l'inventaire participatif mené dans sa communauté par le projet Nouvelle muséologie autochtone du groupe Design et culture matérielle.