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Deux pionniers de la FUQAC disparaissent

M. Pierre Bergeron
M. Louis-Philippe Charette
Au cours de l’été 2003, l’Université du Québec à Chicoutimi a vécu un deuil particulièrement éprouvant avec le décès de deux personnalités remarquables qui ont œuvré pendant plusieurs années à la Fondation de l’UQAC : MM. Pierre Bergeron et Louis-Phillipe Charrette.

L’UQACtualité vous présente un portrait de ces deux hommes qui ont marqué l’Histoire de notre région et en particulier celle de notre université.

L’altruiste Pierre Bergeron a fait avancer notre société

Bertrand Tremblay,Le Quotidien
Commentaire, mercredi 23 juillet 2003.

Avec le décès de l’avocat et juge à la retraite, Pierre Bergeron, le Québec perd un grand juriste, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, un serviteur d’un dévouement exceptionnel et moi, à l’instar d’une multitude de concitoyens, un ami sincère.

Ce fut un travailleur infatigable doté d’une remarquable capacité à convaincre ses interlocuteurs. Mais il savait aussi écouter. C’est d’ailleurs cette faculté qui lui a permis de si bien remplir sa mission de mandataire du dernier gouvernement péquiste sur la réorganisation municipale au Saguenay.

Lucien Bouchard se souvient…

L’ancien Premier ministre, Lucien Bouchard, nous confiait dans une conversation téléphonique, hier, l’avoir choisi pour son sens de l’avenir, sa crédibilité et son jugement empreint de sagesse.  » Un personnage de sa qualité, c’est un pilier pour une société.  » Et quelle générosité !  » Au terme de la première année de droit à Laval, il m’a même offert un stage d’été à l’étude dirigée par feu Roland Fradette où il travaillait à l’époque en compagnie d’un autre ami, avocat de grande qualité et toujours actif, Michael Cain. »

Durant de longues semaines, Me Pierre, comme le désignaient affectueusement ses amis, a confessé tous les dirigeants de l’activité socio-économique des sept municipalités maintenant regroupées dans Saguenay. Sans jamais trahir le secret des confidences, il signala, dans son rapport, que  » tout en manifestant quelque ouverture au changement, des élus municipaux semblent vouloir en même temps protéger la fonction qu’ils occupent parce qu’ils y trouvent un intérêt monétaire ou l’exercice d’un certain pouvoir. Il s’agit d’une manifestation bien naturelle car le dévouement pur, dans l’abstrait, est très rare.  »

Fils de Jonquière profondément attaché à ses racines régionales, il souffrait de voir la région déchirée par des luttes de clochers. C’est pourquoi il avait applaudi au mouvement des regroupements municipaux lancé, au début de la décennie 1970, par l’ancien député-ministre de Jonquière, Gérald Harvey, qui conservera de l’ami le souvenir d’un homme de parole, intègre.  » Il fut un brillant avocat « .

En mai 1992, bien avant la fusion, lorsqu’il reçut un doctorat d’honneur de l’UQAC, Pierre Bergeron anticipait l’avènement d’une grande opération d’unification :  » …Je suis convaincu, avait-il martelé, que notre région devra relever des défis de taille qui ne connaîtront d’issues favorables que dans des actions concertées, seules capables d’assurer un développement durable et de garantir notre survie « .

Il inspirait confiance

Quand il commémore ses nombreuses années de collaboration avec le Bâtisseur du Quotidien Pierre Bergeron, c’est d’abord la connaissance approfondie des lois qui surgit à la mémoire de Denis Tremblay, qui était directeur de la rédaction à la Maison de la Presse lors de la naissance du Quotidien.  » Négociateur patronal, il avait l’art, se souvient-il, de faire comprendre la réalité des chiffres aux représentants syndicaux. Et dans le traitement des affaires litigieuses, il savait détecter, d’un seul coup d’oeil, les failles qui pouvaient prêter flanc à des poursuites judiciaires en vertu de la loi sur la libelle diffamatoire.  »

Paul-Gaston Tremblay, le président de la Fondation de l’UQAC, perçoit le décès de son ami et vice-président Pierre Bergeron comme une très lourde perte.  » C’était un avocat extrêmement minutieux. Il lisait attentivement tous les documents qui lui étaient confiés de la première à la dernière ligne. Quand il donnait son opinion après avoir épluché un dossier, on pouvait dormir tranquille. Toutes les interrogations avaient disparu.  »
 » Ce fut un homme de grand coeur qui inspirait confiance « . C’est l’hommage qui est revenu le plus souvent parmi les témoignages recueillis auprès de tous ceux qui ont bénéficié de ses avis juridiques ou oeuvré avec lui dans les grandes causes. Ses confrères de la Fondation de l’UQAC et du Club des 21 s’ennuieront de cette riche personnalité, de cet être jovial, bon vivant à l’esprit altruiste, tout comme évidemment ses nombreux parents et amis. Pierre Bergeron aura vécu intensément jusqu’au dernier moment.

Nous profitons de la circonstance pour présenter à son épouse Jacqueline et à tous les membres de sa famille l’expression de nos plus sincères condoléances.

Le Dr Louis-Philippe Charrette a bien servi l’UQAC et sa fondation

Le grand scientifique Louis-Philippe Charrette, de Jonquière, secteur Arvida, a œuvré durant près de 20 ans à la Fondation de l’Université du Québec à Chicoutimi. En 1977, au terme d’une fructueuse carrière comme chercheur à l’Alcan, le Dr Charrette devenait membre du Comité de distribution des fonds de la fondation de l’UQAC. Quatre ans plus tard, il acceptait d’en assumer la présidence.

En 1997, il décidait de se retirer définitivement dans la sérénité de son foyer, tout en restant membre de la Fondation. Le président Paul-Gaston Tremblay en avait profité d’une réunion du Conseil d’administration de la Fondation de l’UQAC pour rendre hommage à ce précieux collaborateur.

« Durant toutes ces années, le Dr Charrette a rempli de façon exceptionnelle son rôle de directeur scientifique. Les chercheurs ont tout particulièrement apprécié les précieux conseils de ce grand penseur. .

Pour manifester son appréciation, la Fondation avait remis au Dr Charrette « Le fjord du Saguenay » ,un livre décoré de superbes photographies de la région.

Signalons que le Dr Charrette a fait ses études supérieures à l’Université de Montréal et à l’Université Laval. Il obtint un doctorat de chimie à Laval en 1941. Boursier du Conseil national de recherche du Canada pendant trois ans, il entreprit sa fructueuse carrière la même année au laboratoire de spectrographie à l’aluminerie d’Arvida.

Il assuma par la suite la direction des laboratoires de Shawinigan et de Kingston avant de revenir au Saguenay pour accepter la responsabilité de la section de recherche, au laboratoire de spectrographie du Centre de Recherche d’Alcan International Limitée, à Arvida.

De 1954 à 1966, il fut responsable de recherche et développement de la division analytique du Centre de Recherche d’Arvida, d’Alcan International Limitée. L’éminent chercheur cumula par la suite différentes fonctions avant d’accepter, en novembre 1972, la direction de tout le travail analytique des filiales d’Alcan outre-mer et des installations de la société d’Alcan, à l’extérieur du Saguenay.

Il fut en outre représentant d’Alcan auprès d’importants organismes internationaux et responsable du Centre de documentation technique du Centre de Recherche d’Arvida.

Le Dr Charrette fut membre des associations scientifiques les plus prestigieuses, comme l’Institut de Chimie du Canada dont il présida les activités de la section du Saguenay, l’American Chemical Society, la Canadian Standards et l’Association canadienne de normalisation.

Enfin, ce grand régionaliste qui a si bien servi les intérêts supérieurs de l’Université du Québec à Chicoutimi détient le titre de Fellow de l’Institut de Chimie du Canada.