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La formation colle à la réalité régionale

BESOINS - Maud-Christine Chouinard et Danielle Poirier estiment que la formation en sciences infirmières et de la santé correspond et répond aux besoins particuliers de la région. (Photo Rocket Lavoie)
Au milieu du virage ambulatoire, de la reconfiguration du réseau de la santé et des retraites massives, le milieu infirmier est en pleine restructuration. Ajouté à cela la nouvelle politique de santé publique annoncée dernièrement par le gouvernement québécois et des efforts considérables devront être posés de la part des actuels et futurs infirmiers du réseau de santé provincial.

«Il y a eu beaucoup de changements dans le système de santé et les nouveaux infirmiers vont devoir avoir une formation plus imposante», considère la directrice du Module des sciences infirmières et de la santé de l’Université du Québec à Chicoutimi, Danielle Poirier. Et afin de suivre le courant et d’optimiser les services offerts par l’institution, tout comme ceux que donneront les infirmiers de demain, plusieurs stratégies ont été développées, en collaboration avec divers intervenants régionaux.Ainsi, depuis 2001, un programme de formation intégrée DEC-Bac, d’une durée de cinq ans, a été construit en collaboration avec les quatre cégeps du Saguenay-Lac-Saint-Jean et celui de Sept-Îles, qui offrent tous la formation collégiale en soins infirmiers. Le passage du cégep à l’université est ainsi facilité et la formation est acquise dans un laps de temps plus court. Pour ceux et celles dont la formation a été octroyée avant 2001, un programme de baccalauréat de perfectionnement permet un ajustement des connaissances. Si ces programmes permettent d’assurer une poursuite adéquate de la formation, le Module des sciences infirmière et de la santé a aussi décidé de développer un programme de baccalauréat de formation initiale, destinée aux intéressés n’ayant pas de formation collégiale en soins infirmiers. Malgré ces développements dans le domaine de l’enseignement, l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec estime que le nombre d’infirmiers bacheliers gradués est beaucoup moins important que la demande. «On ne forme que la moitié des besoins actuels d’infirmiers bacheliers», lance Maud-Christine Chouinard, professeure, titulaire d’un doctorat en soins infirmiers et future responsable des études du deuxième cycle en sciences infirmières et de la santé.

En plus de développer les programmes de formation nécessaires à la bonne pratique de la profession d’infirmiers dans le milieu actuel, des approches pédagogiques concertées ont été développées. En effet, en se liant à des établissements de santé de toutes sortes, les étudiants peuvent vivre les situations concrètes par l’apprentissage en situations cliniques. «Tous les cours sont intégrés à une situation de santé particulière à la région», explique Maud-Christine Chouinard. Ce type de formation permet d’appréhender une situation de soins dans sa globalité, selon les problématiques particulières au Saguenay-Lac-Saint-Jean. «On est ainsi capable de répondre aux besoins des établissements régionaux», ajoute cette dernière, qui considère important de former les infirmiers en région. Pour les garder certes, mais davantage pour qu’ils soient confrontés aux problématiques particulières à une région donnée, ce qui s’inscrit dans une stratégie de rétention des infirmiers.

Projets

Si la direction actuelle du Module des sciences infirmières et de la santé de l’Université du Québec à Chicoutimi mise sur la consolidation de ses programmes, d’autres projets tout aussi concrets mijotent aussi. La possibilité de rendre publique la clinique actuelle uniquement destinée à la formation est un projet que caressent les responsables. «Les milieux ne sont pas toujours aptes à développer des moyens d’intervention. Ici nos étudiants sont intégrés, motivés, encadrés», décrit Danielle Poirier. On misera aussi beaucoup sur la recherches en sciences infirmières et de la santé. «Nous sommes préoccupés par le milieu de la recherche, car il y en a très peu ici. Il y en a un peu plus dans le grands centres, mais ces derniers ne possèdent pas les mêmes particularités que nous», souligne Maud-Christine Chouinard. La reconnaissance de l’Hôpital de Chicoutimi comme étant de statut universitaire est un autre aspect positif pour le module. «Le statut universitaire va donner le vent dans les voiles pour la recherche et le développement, ce qui confirme la mission d’éduction et de formation de l’Hôpital de Chicoutimi. Et les sciences infirmières vont faire partie du processus de recherche», croit Maud-Christine Chouinard.