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Les fourmis animent les chercheurs.

RECHERCHES – Directeur et fondateur du Centre de Données sur la biodiversité du Québec, le Dr André Francoeur effectue des recherches concentrées sur le monde des insectes.
Il s'apprête ici à examiner des spécimens de fourmis.
FOURMIS – Le Centre assure également la collecte et la conservation de nombreux échantillons d'insectes. On y retrouve notamment la plus importante collection de fourmis du Canada.
CHICOUTIMI (FSTG) – À quelques pas du campus de l’Université du Québec à Chicoutimi, dans les locaux de l’Institut scientifique du Saguenay, repose dans des tiroirs spécialement conçus à cet effet la plus importante collection de fourmis du Canada. À ces milliers de spécimens s’ajoutent des centaines d’autres exemplaires d’insectes de tous genres et de toutes les grosseurs, soigneusement épinglés et rangés à des fins de recherche.

Le Centre de données sur la biodiversité du Québec (CDBQ), fondé et dirigé par André Francoeur, docteur en biologie et professeur émérite de l’UQAC, s’est en effet donné pour mandat de collecter, conserver et diffuser le plus d’informations possible concernant la diversité des multiples organismes vivant du Québec. De fil en aiguille, les activités du Centre se sont orientées vers le monde des insectes, un univers méconnu et sous-estimé du grand public.

« Il existe des millions de sortes d’insectes dans le monde, certains chercheurs affirmant qu’il y en a jusqu’à 30 millions d’espèces. Juste au Québec, on en recense environ 45 000. Pourtant, on ignore encore pratiquement tout concernant les caractéristiques de ces organismes, d’où l’intérêt pour le CDBQ », explique André Francoeur.
Ainsi, la mission du Centre consiste à lever une partie de cette ignorance afin que les hommes en sachent en peu plus sur les bestioles qui les entourent et soient ainsi en mesure d’en tirer parti.

« De tous temps, l’humain a eu une relation privilégiée avec les gros animaux, avec les mammifères surtout. Or, les insectes, présents en masse sur le terrain, ont un impact beaucoup plus important au niveau de l’environnement et des écosystèmes que ce que l’on est d’abord porté à croire, sauf qu’ils sont moins visibles », affirme M. Francoeur.
Le CDBQ cherche par conséquent à découvrir et à comprendre les particularités et les caractéristiques propres à certaines espèces d’insectes, ce qui s’avère une immense tâche.
En vertu de cette recherche et de cette collecte d’informations, le CDBQ a élaboré un puissant logiciel de gestion des données capable de classifier et de digérer les masses d’éléments produits par les chercheurs étudiant le monde des insectes. « Le programme que nous avons élaboré, en collaboration avec des informaticiens de l’Université, nous permet d’avoir un accès rapide et précis aux données brutes, à l’information de base issue de l’étude d’un spécimen. Cela répond à un besoin fondamental dans toutes les sphères de la science, parce que normalement, ces informations ne deviennent plus disponibles une fois l’interprétation des résultats complétée », relate André Francoeur. Ce logiciel pourrait d’ailleurs devenir disponible bientôt aux scientifiques travaillant dans d’autres domaines tant il s’avère souple et pratique.

Autre élément de son mandat, le CDBQ coordonne, en lien avec l’UQAC, les activités de la corporation d’entomologie Entomofaune. Cet organisme assure à partir de la région la publication d’ouvrages et d’articles traitant des insectes et des nouveautés en matière d’entomologie.

« Entomofaune permet la vulgarisation et la diffusion de connaissances de bases portant sur le monde des insectes. Il coordonne aussi les échanges et la récolte de spécimens et de données entre les chercheurs », avance André Francoeur.
« Cela s’avère fort important parce que plus nous en savons sur le monde des insectes, plus nous en savons sur l’environnement », conclut-il.