Chronique

Diane Gauthier met à profit l’expérience des professeurs

RECHERCE - Depuis 2004, Diane Gauthier travaille à adapter et à améliorer l'enseignement de la technologie dispensé aux élèves de 4e, 5e et 6e année du primaire. Celle-ci cherche à réviser les méthodes employées, utilisant pour ce faire le partage des connaissances et la mise en commun des expériences des enseignants volontaires. (Photo Sylvain Dufour)
CHICOUTIMI (FSTG) – Oubliez l’image traditionnelle du chercheur en blouse blanche manipulant des éprouvettes fumantes. Professeur de didactique à l’Université du Québec à Chicoutimi, Diane Gauthier effectue aussi de la recherche. Elle met aussi de nouvelles façons de faire au point. Pas à partir de composés chimiques mais plutôt à partir de l’expérience acquise par des enseignants de niveau primaire.

Depuis 2004, Diane Gauthier travaille à adapter et à améliorer l’enseignement de la technologie dispensé aux élèves de 4e, 5e et 6e année du primaire. Une tâche plus compliquée qu’il n’y paraît, compte tenu du manque de ressources et du fait que les enseignants n’ont pas de formation spécifique en pareille matière.

« L’enseignement de la technologie prend de plus en plus de place dans les programmes. Cela oblige les enseignants à s’adapter à cette matière. Or, quand on pense à la technologie, on pense d’abord aux ordinateurs. Il faut chercher à sortir de ce carcan. La technologie, c’est aussi apprendre à mesurer, à quantifier. C’est se servir d’un thermomètre ou d’une simple tasse graduée », lance Diane Gauthier.

Forte d’une expérience de 19 années d’enseignement au secondaire et suite à un voyage d’étude de la didactique en France, celle-ci a compris que l’on pouvait changer facilement la manière d’aborder l’enseignement de la science et de la technologie au primaire. D’où la mise en œuvre de son projet de recherche, axé sur le travail en petit groupe d’enseignants qui partagent leurs expériences et s’efforcent de mettre en commun leurs ressources au cours de séminaires. Des documents personnalisés sont ensuite mis au point, appuyés par des ouvrages de références. Surtout, il en résulte le développement d’une nouvelle approche et de nouveaux programmes en matière d’enseignement. Une nouvelle approche axée sur les sciences, mais susceptible d’être utilisée dans toutes les autres matières.

Huit enseignants du Saguenay et autant à Alma participent actuellement à ce projet subventionné par Ottawa et devant se poursuivre jusqu’en 2008. Il donne d’ailleurs déjà des résultats probants.

« La science et la technologie fascinent les jeunes. Ils sont touchés et intéressés. Les enseignants aussi embarquent de plus en plus. Ils s’adaptent, deviennent plus à l’aise. Nous créons peu à peu de nouvelles pistes », soutient Mme Gauthier.

La professeure estime que la grande force de son projet réside dans sa collégialité et dans la volonté de dépassement des enseignants qui y prennent part.

« Tous ceux qui participent à la recherche le font d’abord sur une base volontaire. Ils le font aussi suivant leurs intérêts particuliers et leur volonté de s’améliorer. Il se crée donc rapidement des liens entre eux, ce qui facilite l’atteinte des objectifs », assure Diane Gauthier.

Des objectifs de recherche qui, dans le domaine de l’enseignement, visent d’abord à améliorer les pratiques et les méthodes de transmission des connaissances.

Un creuset de la recherche

CHICOUTIMI (FSTG) – Le Saguenay-Lac-Saint-Jean semble en voie de devenir un des creusets de la recherche en enseignement et en didactique. En plus de son projet visant la science et la technologie au primaire, Diane Gauthier collabore à elle seule à deux autres études menées dans les écoles de la région.

Le premier projet s’effectue en collaboration avec le Groupe d’études interdisciplinaires en représentation sociale (GEIRSO). Une partie de ses 24 chercheurs issus de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et de quelques autres institutions, dont l’UQAC, étudient présentement les impacts sur l’apprentissage scolaire de certains médicaments destinés à traiter des conditions génétiques particulières chez les jeunes. Des étudiants collégiaux et universitaires de la région, ainsi que des élèves des niveaux primaire et secondaire sont notamment appelés à répondre anonymement à des questionnaires précis.

Un autre programme d’étude et auquel participe également Diane Gauthier vise à instaurer une nouvelle philosophie d’enseignement dans le domaine des mathématiques.

Les élèves sont invités à discuter, à échanger et à débattre au sujet des concepts et des termes mathématiques afin de chercher à mieux les comprendre. Ce n’est qu’à la suite de ces démarches que l’enseignant entre en jeu afin d’approfondir et d’expliquer les notions et autres concepts. Selon Diane Gauthier, cette approche permet aux élèves d’aborder les mathématiques à partir de leur propre perspective et de leurs propres connaissances, ce qui facilite l’apprentissage de la matière et développe leurs aptitudes et habiletés.