Chronique

Du Saguenay à l’Afrique du Sud

Bachelier en génie géologique, Dany Savard a prononcé récemment une conférence en Afrique du Sud. (Photo Sylvain Dufour)
Dany Savard, bachelier en génie géologique

CHICOUTIMI – Dany Savard a fait son « petit bonhomme de chemin ». Chicoutimien d’origine, celui qui possède un baccalauréat en génie géologique de l’UQAC a récemment prononcé une conférence en Afrique du Sud, au réputé « Congress geoanalysis » .

Monsieur Savard a non seulement été impressionné par la qualité des conférences tenues, mais aussi par le pays.

« Trois cents personnes assistaient au congrès, soutient Dany Savard. Nous étions cent conférenciers et j’étais le dernier à faire mon exposé. Je clôturais la rencontre. Tout le monde m’a écouté avec attention. »
« J’ai visité le ghetto de Johannesburg. J’ai vu la maison de Nelson Mandela. Les Noirs ne sont toujours pas intégrés dans les villes. Ils ont leurs propres quartiers… C’est un beau pays surexploité par les Blancs. Le paysage y est à couper le souffle. »

En Afrique du Sud, Dany Savard est allé présenter les résultats de ses recherches, lesquelles portent sur la quantification des éléments du groupe platine par dilution isotopique ou par pyroanalyse. Il compare ces deux techniques. La pyroanalyse est la plus vieille des deux méthodes et certains croient qu’elle ne devrait plus être utilisée. L’assistant à la recherche et étudiant à la maîtrise prouve le contraire.
« En comparant les deux méthodes, on peut prouver que la pyroanalyse est encore bonne. Nous soumettrons un article scientifique qui portera sur ce sujet bientôt et la pyroanalyse ne pourra plus être contestée ensuite. »

Dany Savard n’a pas toujours été porté vers les études. Le 22 janvier 2006, mon collègue Denis Villeneuve racontait l’histoire de monsieur Savard dans les pages du Progrès-Dimanche. Après une session en sciences humaines au cégep, il lâche tout pour monter des bicyclettes dans un K-Mart. Il joue, par la suite, de la musique dans un groupe pendant quelque temps, avant de manquer d’argent. À ce moment, il décide de retourner aux études.

« J’ai fait le bon choix. Je suis toujours heureux de me lever le matin et de venir travailler à l’UQAC. C’est un plaisir pour moi. Je connais quelque peu de succès et c’est d’autant plus agréable de travailler dans ce temps-là. »

Dany Savard n’a certainement pas à être gêné lorsqu’il parle de succès. Il a publié un article concernant le sélénium dans la revue spécialisée Talenta, puis a été remercié pour ses résultats de recherche dans un article de Wolfgang Mayer paru dans Nature. Il a déjà quatre articles à son actif, dont le premier, sur le sélénium a été cité à huit reprises en trois ans!

Afrique du Sud

Monsieur Savard n’en était pas à sa première visite en Afrique du Sud. Il avait déjà visité, dans le cadre d’un cours de maîtrise, des mines de ce pays. Le scientifique Wolfgang Mayer était alors son guide.
« Nous avions visité deux points d’impact de météorites. Il y avait un cratère tellement gros qu’on ne le voyait même pas! »

En 2008, Dany Savard s’est rendu en Allemagne afin de présenter sa technique concernant le sélénium. En 2006, il était présent au Congrès de la « Geological Association of Canada and the Mineralogical Association of Canada (GAC-MAC) » , à Montréal. Le jeune scientifique est donc de plus en plus reconnu dans le monde de la géochimie.
« Il y a tellement d’applications à ce que je fais. Je pourrais aider pour des enquêtes policières, par exemple. Ça pourrait peut-être m’intéresser éventuellement. Mon but premier dans le futur est bien simple : je veux être heureux. »

Le Quotidien, 21 novembre 2009
Un texte de Katerine Belley-Murray