Chronique

Wendigo Studios sert de prototypeInauguration du Centre de développement technologique en jeux vidéo et en informatique de l’UQAC

Le directeur général du CEE-UQAC, Louis Dussault, le professeur au Département d'informatique et de mathématiques, Yves Chiricota et la coordonnatrice du CDT-UQAC, Marianne Bolduc, ont inauguré les locaux, hier. (Photo Jeannot Lévesque)
CHICOUTIMI – Après Wendigo Studios qui crée des prototypes, voici Wendigo Studios qui sert de prototype!

Hier a été inauguré le Centre de développement technologique en jeux vidéo et en informatique de l’UQAC (CDT-UQAC). L’idée de la mise sur pied de ce centre provient de l’expérience qu’a vécue Wendigo Studios, cette jeune entreprise chicoutimienne développant des jeux vidéo depuis 2006. Les propriétaires de la compagnie étudiaient à l’UQAC avant de devenir entrepreneurs.

« Lorsque les étudiants étaient arrivés avec l’idée de Wendigo Studios, on voulait les aider, rappelle le directeur général du Centre d’entrepreneuriat et d’essaimage de l’UQAC (CEE-UQAC), Louis Dussault. Ils ont travaillé pendant dix-huit mois dans des locaux de l’université qui étaient disponibles. C’est de là que l’idée du CDT-UQAC a germé. »

Le CDT a pour mission de contribuer à l’émergence de projets innovateurs et au développement d’entreprises en lien avec la conception de jeux vidéo et l’informatique. Le CDT, dont le principal bailleur de fonds est Développement économique Canada (DEC), vise deux types de clientèle, soit les étudiants et diplômés de l’UQAC un maximum de quatre inscrits dans des programmes liés au secteur de l’informatique ayant un projet et les PME de la région. Ces dernières pourront s’associer à des étudiants de l’UQAC et mener des projets à terme dans les locaux du CDT. C’est donc dire que les étudiants et les diplômés pourront profiter d’une zone « d’incubation » à même leur université, pendant quelques mois, avant d’être relâchés dans la « nature »!

« Je crois vraiment au rôle de l’UQAC dans la région, affirme sans détour le directeur général de Wendigo Studios, Éric Trudel. Je n’ose même pas imaginer ce que la région serait sans l’UQAC. Au lieu de prendre un billet d’autobus, les jeunes qui veulent démarrer leur entreprise ici seront favorisés par le CDT-UQAC. C’est merveilleux. Nous, on n’avait pas d’argent, pas d’infrastructure, mais on avait du temps et de la volonté. Le CEE connaît les trucs si tu veux qu’un projet passe à travers les diverses étapes vers le démarrage d’une entreprise. Il aide énormément. Maintenant, le CDT favorisera encore plus l’entrepreneuriat. »

Professeur au Département d’informatique et de mathématiques, Yves Chiricota, emballé par le projet, a aidé Wendigo Studios à ses débuts.
« C’est l’un des rôles de l’UQAC de former des jeunes qui vont éventuellement occuper des postes dans la région. On souhaite que le CDT serve à former des gens dont le premier réflexe ne sera pas de partir. »

À ce propos, Éric Trudel explique que son entreprise est « sexy », même pour les gens de l’Europe!

« À l’échelle où l’on fait des affaires, que nous soyons à Saguenay ou à Montréal, ça n’a pas d’importance pour le commerce. Venir ici ou aller à Montréal, c’est une heure de plus d’avion! »

Wendigo Studios, qui a démarré grâce à une mise de fonds de 3 000 $ il y a quatre ans, compte maintenant 25 employés.

« Nous n’avons pas peur que le CDT nous crée de la compétition. La compétition, c’est bon. Et de toute façon, si elle ne venait pas d’ici, elle viendrait d’ailleurs. »

Si le modèle du CDT-UQAC fonctionne avec le secteur de l’informatique et des jeux vidéo, la possibilité de l’implanter dans d’autres secteurs n’est pas exclue.

Le Quotidien, samedi, 6 novembre 2010; p. 12
Un texte de Katerine Belley-Murray