Chronique

Examen permettant de devenir comptable agréé – Une autre année exceptionnelle

Guylaine Duval est très fière de la réussite de ses étudiants. Dix-huit d'entre eux ont passé avec succès leur examen de comptable agréé. (Photo Sylvain Dufour)
CHICOUTIMI – Dix-huit étudiants de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) ont passé avec succès l’examen leur permettant d’obtenir le titre de comptable agréé. La clé de ce succès? L’encadrement personnalisé.

Pour 17 d’entre eux, il s’agissait d’une première tentative. Les ordres provinciaux ayant décidé de ne pas divulguer le taux de réussite par province, il est impossible de médiatiser le nombre d’étudiants qui ont tenté leur chance pour le test. « On peut dire que c’est une année exceptionnelle, c’est certain, soutient la directrice du Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en sciences comptables, Guylaine Duval. L’UQAC est l’une des universités qui se démarque le plus à ces examens. »

Le DESS se déroule pendant une année. Les étudiants, en plus de faire des stages, se préparent à passer l’EFU (Évaluation uniforme de la profession), au cours de cette période.

Pour être admissibles au DESS, les étudiants doivent maintenir une moyenne supérieure à 3,2 au baccalauréat en administration, option comptabilité. Dix-sept des quarante-sept étudiants de l’année dernière sont parvenus à maintenir cette moyenne. Ils font donc une année de plus, dont plusieurs mois de stage, que leurs collègues du baccalauréat afin d’obtenir le statut de CA. « C’était une très grosse cohorte. Normalement, ils auraient dû être douze ou treize à avoir plus de 3,2. C’était impressionnant qu’ils soient 17! »

Depuis l’année 1998-1999, l’année au cours de laquelle le DESS a commencé à être donné à l’UQAC, 147 candidats de l’UQAC se sont présentés aux examens finaux pour obtenir le titre de CA. Pas moins de 96 pour cent d’entre eux ont réussi, dont 86 pour cent dès leur première tentative.

« Ce qui fait que nous réussissons toujours à avoir de très bons pourcentages de réussite, c’est notre encadrement personnalisé, assure Mme Duval. Je rencontre chaque étudiant au moins douze fois individuellement pour parler de ses forces et de ses faiblesses. Ça favorise la réussite. Si nous avions 150 candidats, comme dans certaines universités, nous ne pourrions pas assurer le même suivi. C’est juste logique. Ici, les étudiants du DESS ont cinq professeurs réguliers et cinq chargés de cours qui s’occupent d’eux. »

La Normandinoise Érika Noël a passé avec succès l’EFU. « Cet examen est terriblement stressant. Oui, on a notre baccalauréat, mais le plus important est de réussir l’examen. On se prépare pendant un an pour le passer, explique celle qui travaille dorénavant pour Samson Bélair Deloitte et Touche. On y consacre beaucoup d’énergie. Je suis certaine que le fait d’être allée à l’UQAC m’a aidée. J’ai pu parler directement aux professeurs durant le DESS. Chaque semaine, nos copies étaient corrigées. On travaillait spécifiquement à améliorer nos points faibles. L’examen est en septembre et nous cessons de rencontrer notre professeur à la mi-août. Dans plusieurs autres universités, le lien est coupé avec les professeurs au milieu du mois de juin. La préparation est vraiment meilleure ici. »

Et quelle est la différence entre un CA, un comptable en management accrédité (CMA) ou un comptable général accrédité (CGA)?

« Pour devenir CMA ou CGA, il n’y a pas de moyenne de base demandée (3,2). Le titre de CA est plus prestigieux, soutient Mme Duval, elle-même CA. C’est très difficile d’accéder à ce titre. Il s’agit d’un titre reconnu mondialement. »

Un métier plate?

N’allez pas dire à Guylaine Duval que la profession de comptable est « plate »! La dame assure que, contrairement aux préjugés fréquemment entendus et aux stéréotypes véhiculés, être comptable est très stimulant. « Il faut aller plus loin que la réputation. Ce n’est pas vrai que ce n’est pas intéressant. La profession est loin d’être routinière. Oui, on travaille avec les chiffres, mais c’est plus que ça. Il faut être curieux, ne rien tenir pour acquis et avoir de bonnes capacités d’analyse et de synthèse pour être un bon comptable. Les tâches sont variées. »

Le Quotidien, samedi, 11 décembre 2010, p. 22
Un texte de Katerine Belley-Murray