Actualités

Grazielle Brandt compare la jeunesse du Brésil et celle du Québec

Le 1er octobre 2010, Mme Grazielle Brandt, étudiante au doctorat en développement régional à l’UQAR, a soutenu sa thèse. Cette étudiante brésilienne, dirigée par le professeur Serge Côté, a réalisé une recherche comparative Brésil-Québec sur la migration des jeunes qualifiés. Le jury a souligné l’originalité de sa démarche et a recommandé qu’elle publie ses résultats en français et en portugais.

Le programme de doctorat en développement régional, offert conjointement par l’UQAR et l’UQAC, compte parmi ses diplômés plusieurs personnes venues étudier de l’étranger, ce qui est digne de mention. Il semble cependant que ce serait la première fois qu’une personne originaire de l’Amérique du Sud obtient son doctorat en développement régional à l’UQAR. Cette étudiante était boursière de la CAPES (programme de soutien aux études supérieures du ministère de l’Éducation au Brésil). Chaque année le Brésil envoie des dizaines d’étudiants se former à l’étranger.

Brésil-Québec

La thèse de Mme Brandt s’intitule : « Les jeunes acteurs du développement : étude comparative sur la migration des jeunes adultes dans les métropoles de Montréal et de Porto Alegre ». Cette thèse porte sur les jeunes migrants qualifiés de certaines régions de l’État du Rio Grande do Sul (Brésil) et de la Province de Québec (Canada).

Voici un résumé de sa thèse : La mobilité des jeunes qualifiés a souvent pour motif l’acquisition d’une formation plus poussée et favorise, de ce fait, leur intégration socioprofessionnelle. Dans cette thèse, nous cherchons à savoir s’il est possible, à partir d’une étude comparative sur la migration de jeunes qualifiés dans les métropoles de Montréal et de Porto Alegre, d’en dégager une signification convergente qui dépasse les contingences locales.

Privilégiant les méthodes de la recherche qualitative, notre recherche est tournée vers les différentes étapes du processus migratoire : la période qui précède le déplacement des localités d’origine; le départ et l’installation dans les métropoles (Montréal ou Porto Alegre); l’étape de la vie dans les métropoles; et, enfin, les projections d’avenir. Ces étapes sont à la source de multiples trajectoires et alimentent une série de représentations territoriales qui orientent le discours et le comportement des jeunes migrants qualifiés rencontrés.

Certaines différences entre les deux pays sont dignes de mention. Dans le Sud du Brésil, la solidarité familiale joue un rôle plus important dans le processus migratoire qu’au Québec. Les jeunes sont plus souvent incités par leur famille à se déplacer vers la métropole pour y étudier et y travailler et ces familles consentent des efforts importants pour appuyer les jeunes dans ce type de projet. Par comparaison, au Québec, les jeunes font preuve de plus d’autonomie dans leurs décisions de migrer.

Par ailleurs, les jeunes Québécois, par exemple ceux qui sont originaires de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent et qui s’installent dans la métropole montréalaise, manifestent plus fréquemment au bout de quelques années le désir de revenir dans leur région d’origine pour s’épanouir sur les plans personnel et professionnel. Les jeunes Sud-Brésiliens, tout en éprouvant un attachement certain pour leur région d’origine, expriment moins souvent le désir de quitter la métropole et de rentrer au bercail pour s’y réaliser.

Ceci dit, le territoire modèle le comportement migratoire des jeunes, tant au Brésil qu’au Québec. Le fait de venir d’une région défavorisée, à l’économie peu dynamique, influence les perceptions des jeunes, leur sentiment d’appartenance et leur intérêt à retourner dans leur milieu d’origine. Cela se manifeste, par exemple, par le fait que les jeunes originaires des régions moins dynamiques éprouvent plus de difficultés d’intégration dans les sphères sociale et professionnelle. S’agissant des jeunes Brésiliens, ce déficit d’intégration ne les empêche toutefois pas de préférer faire carrière dans le milieu métropolitain.

La prise en compte de multiples éléments apparaît donc indispensable pour bien comprendre les particularités des expériences migratoires des jeunes Québécois et Brésiliens et pour expliquer les différences qui les séparent.

Source : INFO-UQAR