CHAPITRE 3

CINÉTIQUE FORMELLE : DÉTERMINATION EXPÉRIMENTALE DE L’ORDRE

Objectifs

Maintenant que les bases théoriques (bien que limitées) sont disponibles, analysons ce qui se passe dans des cas simples.

Question :

  • Quelles sont les relations mathématiques qui traduisent les vitesses des réactions d’ordre simple?

 

Objectifs spécifiques

-  Comprendre la différence entre les formes différentielles et intégrales des expressions de vitesse.

-  Comprendre l’utilité d’avoir les différentes cinétiques (ordre) sous formes intégrées.

-  Être capable d’intégrer les expressions simples des formes différentielles.

-  Avoir un aperçu des différentes approches théoriques et expérimentales de la détermination de l’ordre d’une réaction.

 


1. Introduction

On peut diversement classifier les réactions chimiques : voir Chapitre 1. Une façon très intéressant est celle de l’ordre. En effet cette notion, on l’a déjà vu au Chapitre 1, permet d’avoir éventuellement accès au mécanisme réactionnel; en tout cas de le préciser.

A- Soit donc une réaction chimique élémentaire :

a A + b B + ... ®  m M + n N +     etc.

réaction dont la vitesse est v : elle peut être mesurée :  v  = - dnA/dt , ou    v  =  + dnM/dt

Selon la règle de VANTHOFF et pourvu que la réaction soit élémentaire :

3.1

v  =  kexp [A] [A] [A]... [B] [B] [B]...  etc.
                   a fois             b fois  

ou encore :

v  =  kexp [A]a [B]b...    etc. 

 

L’ordre global est tel que : s = a + b + ... etc. Puisque la réaction est élémentaire, l’ordre global est aussi la molécularité de la réaction. Les ordres partiels sont aussi les coefficients stœchiométriques de la réaction. On aura ainsi des réactions mono, bi, trimoléculaires.

L’expérience montre que l’on n’a jamais de réaction d’ordre global supérieur à 3.

B- Si la réaction n’est pas élémentaire :

v  =  kexp [A]a [B]b...    etc.    avec     a a, b b,...

De plus, a, b, ... ne sont pas nécessairement entiers, positifs,... Ils peuvent être tout aussi bien négatifs, fractionnaires,... (voir le chapitre 1).

 


2. Vitesse de réaction de premier ordre

Par définition :  

 v  =   kexp  [A]  =  - d[A] / dt

La résolution de cette équation différentielle est simple. Cette équation peut se réécrire, en séparant de part et d’autre du signe égal chacune des deux variables indépendantes que sont le temps t et la concentration [A], de la manière suivante :

- d[A] / [A]   =   kexp  dt

En intégrant, on obtient :

Si =  0, [A] = [A]0, la constante, constante =  

Donc,

3.2  Ln [A]  =  Ln [A]0  -  kexp  t

ou encore, en transformant le logarithme népérien en logarithme décimal :

3.3

log [A]  =  log [A]0  - 

Si a est la concentration du réactif A au temps initial, t = 0, et a - x la concentration au temps t, on obtient :

3.4

Cette expression est  l’équivalent de l’équation intégrée suivante :

3.5                           a - x  =  A e-kexp t

Figure 3.1. Représentation graphique de la cinétique d’une réaction d’ordre 1.

La figure 3.1 montre la variation de t en fonction du logarithme du rapport a/a-x.  La grandeur kexp s’exprime comme l’inverse d’un temps : voir formule 2.4. Il s’exprimera donc en seconde-1, minute-1,... tout comme le facteur pré-exponentiel A. De ce fait, A est aussi appel le facteur de fréquence. Ce n’est pas une figure de style. En effet, dans le cas de réactions de fragmentation de liaison, on remarque que kexp peut avoir une valeur de 1013 s-1. C’est en effet l’ordre de grandeur de la fréquence de vibration longitudinale des liaisons.

On peut définir le temps de demi-réaction. C’est le temps nécessaire au bout duquel la moitié des réactifs ont été transformés. On l’appelle encore le temps de demi-vie dans le cas des réactions nucléaires.

3.6

Particularités des réactions d’ordre 1

1-    Pour toutes les réactions du 1e ordre, le temps de demi-réaction est constant à température constante quelle que soit la quantité de réactifs ou de ses concentrations initiales.

2-    La détermination de la constante de vitesse de la réaction est indépendante de la concentration initiale a.  Ce n’est pas immédiatement apparent à la lecture de l’équation 3.4.  Cela est plus évident à partir de la figure 3.1.  La variation de la concentration initiale déplace horizontalement la droite t  =  f[Ln(a - x)],  la pente à cette droite ne changeant pas avec la variation de a.  On peut donc obtenir la constante de vitesse sans connaître les conditions initiales.  De manière similaire, si dans une série d’expériences, la constante de vitesse ne change pas avec la variation de la concentration initiale, le système réactionnel en est un d’ordre 1.

 

Quelques formes alternatives de l’expression de vitesse

On peut bien entendu exprimer l’expression de vitesse non pas en fonction de la concentration instantanée du réactif  A, [A]t, mais du produit B.

[A]t   =   a e-k é

i-  Dans le cas de la stœchiométrie   A  ®    B,

[A]0   =   [A]t   +  [B]t   =  a   =   [B]t =  ¥

a -  [B]t   =   [A]t     =  a e-k t

[B]t   =     a e-k t    a  =  a ( 1 -  e-k t)

[B]t     =  a ( 1 -  e-k t)

ii-  Dans le cas de la stœchiométrie   2 A  ®   B, la concentration initiale de A, a, s’écrit :

a  =  [A]  +  2 [B]  =  2 [B]t =  ¥

 La vitesse de disparition de A est égale à deux fois la vitesse de la réaction.  Par conséquent,

- d[A]/dt   =  2 k [A]  

En intégrant cette équation (après en avoir séparé les variables), on obtient :

[A]  =  a e- 2 k t

(a - 2 [B]) / a  =  e-k t

 

iii-  Dans le cas de la stœchiométrie générale, m A  ®  n B, une démonstration similaire à la précédente montrerait que

Quelques exemples :

                CH3OCH3  ®  CH4  +  HCHO.

 


3. Vitesse de réaction de deuxième ordre

Soit la réaction: A + B ®  M.  Par définition,

  • Si [A]0  est différent de  [B]0

ou encore

3.7

Dans cette dernière expression, a = [A]0, (a - x)  =  [A]  au temps t, b = [B]0, (b - x) = [B], ...

En intégrant l'équation 3.7, toujours après avoir séparé les variables indépendantes, pourvu que a soit différent de b, on obtient :

 3.8  kexp  =

Figure 3.2. Représentation linéaire pour une réaction d'ordre 2 et pour [A]o  =  [B]o.

3.9
3.10

 

Le temps de demi-réaction t1/2 s’écrit :

 

3.11

 

Figure 3.3.  Représentation graphique des réactions d’ordre 2 pour [A]o = [B]o.

 

         Si la stœchiométri est du type a A  +  n B   =   produits,  une démonstration similaire à celles faites précédemment montrerait que :

Ln [B]/[A]  =  Ln b/a   +  (m b  -  n a) kt

Le temps de demi-réaction dépend de la quantité de réactif A. On notera aussi que la constante de vitesse k s’exprime maintenant comme l’inverse d’un temps fois l’inverse d’une concentration. Par exemple, elle s’exprimera en s-1·litre·mol-1.  Les figures 3.2 et 3.3 montrent une façon intéressante de rendre compte de l’avancement d’une réaction d’ordre deux.

 

Exemples de réactions d’ordre deux :


4. Vitesse de réaction de troisième ordre

Soit la réaction : A + B + C  ® M

Par définition,

  =  k [A] [B] [C]

          L’intégration de l’équation de vitesse est complexe. Étudions plutôt des cas plus simples.

dx / dt   =   kexp (a - x)2 (c - x)

En intégrant, toujours en séparant les variables, on obtient :

kexp  =  
3.12

avec

3.13

  

La constante kexp s’exprime dans les deux cas comme l’inverse d’un temps fois l’inverse du carré d’une concentration. On ne connaît que très peu de réactions d’ordre trois. Mentionnons, par exemple, certaines réactions mettant en jeu l’oxyde nitrique (NO + X2 où X2 est le chlore, le brome, l’oxygène, l’hydrogène, ...).

 


5. Dégénérescence d’ordre

On distingue deux cas :

v  =  kexp (a - x) (b - x)

Supposons que la concentration d’un réactif soit beaucoup plus importante que celle de l’autre : [A] << [B]. Au cours de la réaction, la concentration du réactif B va demeurer à peu près constante de telle sorte que l’équation de vitesse peut maintenant s’écrire :

v  =  k’(a - x)

On dit qu’il y a dégénérescence d’ordre. Une réaction d’ordre n devient d’ordre n - 1 à cause des conditions expérimentales, à cause des concentrations ou des quantités initiales de réactifs. La valeur n -1 est aussi appelée ordre observé ou encore ordre apparent.  C’est bien évidemment le cas des réactions très diluées dans lesquelles le solvant est un réactif. On appellera ces réactions de pseudo ordre n - 1. On aura par exemple des réactions pseudo-monomoléculaires, bimoléculaires,... Cette méthode d’isolement de la concentration d’un réactif est aussi appelée la méthode d’OSWALD.

Par exemple :

C12H22O11(saccharose) + H2O ® C6H12O6 (glucose) +  C6H12O6 (levulose)

RCOO-R’  +  HO ®  RCOOH  +  R’OH  (hydrolyse en milieu dilué)

Par exemple :

La vitesse de réaction s’écrit :   v  =  kexp [isobutène] [H2O] [H+]

Comme la concentration d’ions H+ reste constante, elle peut être intégrée dans la constante kexp et

v   =    k’ [isobutène] [H2O].


6. Réactions d’ordre zéro

Par définition, 

v  =  kexp (a - x)0  =  kexp  =  -  d[A] / dt

En intégrant, il vient : 

Unité de kexp : c’est l’inverse d’un temps fois une concentration.

Par exemples : 

- Décomposition de certaines molécules sous l’effet de la lumière.
- De nombreuses réactions enzymatiques.
- Cas de la décomposition de N2O5 en présence du solide.

Ce dernier cas est révélateur. En effet, il arrive que la décomposition se réalise en phase gazeuse. Il en résulte une diminution de la pression partielle du pentoxyde d’azote. Celle-ci est immédiatement restaurée par sublimation du solide. On pourrait donc croire que la réaction est d’ordre zéro. En fait, expérimentalement on mesure seulement la vitesse de sublimation et non la vitesse de réaction chimique. En d’autres termes, C’est le processus physique qui gouverne la cinétique globale. La même situation s’observe dans le cas des réactions photochimiques. Ici, C’est le débit de lumière dans le réacteur qui conditionne le degré d’avancement de la réaction. On verra plus loin en détail ce type de cas. C’est en général ce qui arrive dans beaucoup de cas de réactions d’ordre zéro.

 


7. Détermination de l’ordre

Il existe plusieurs méthodes. La première façon découle des paragraphes précédents. On procède par intégration. Il existe au moins deux méthodes pour ce faire.

7.1- Une première méthode graphique

On trace la variable été en fonction d’une combinaison convenable des concentrations (voir les figures précédentes). Quand on a trouvé la bonne droite, on peut alors conclure quant à l’ordre. Par exemple, on essaie de voir si la valeur de t1/2 demeure constante dans le domaine expérimental considéré. Le tableau suivant résume les propriétés déjà observées de la valeur du temps de demi-réaction ainsi que certaines propriétés de kexp.

Tableau 3.1  Relations entre l’ordre et la constante de vitesse

Ordre de la réaction t1/2 kexp Unit de kexp Remarques
0 a /(2 kexp ) x /t [x] [temps]-1  
1 0,693 / kexp [temps]-1 t1/2  est indépendant de a
2 1 /( kexp a ) [x]-1 [temps]-1  
3 3 /(2 kexp a2 )   [x]-2 [temps]-1  

 

 Exemple :

 

 

Figure 3.4. Variation de t1/2 dans le cas d’une réaction d’ordre trois.

 

7.2- Une deuxième méthode est numérique (avec plusieurs variantes)

Une variante simple
On calcule la constante de réaction en supposant que la réaction est successivement d’ordre 1, 2 et 3 (équations 3.4, 3.10 et 3.12). Lorsque l’on trouve une constante réellement constante, on en déduit alors l’ordre de la réaction.

Exemple : soit la réaction de pyrolyse de l’éthylamine à 500 °C (Tableau 3.2) :

C2H5NH2 ® C2H4  +  NH3

sous une pression initiale de 55 mmHg.

Tableau 3.2. Décomposition thermique de l’éthylamine

t (min) P (mmHg) a 102 k1 
(min-1)
103 k2 
(min-1 mmHg-1)
104 k3 
(min-1 mmHg-2)
0 55 0 -- -- --
1 60 0,090 9,53 1,82 0,35
2 64 0,163 8,95 1,78 0,36
4 72 0,309 9,24 2,03 0,45
8 84 0,527 9,37 2,54 0,72
10 80 0,618 0,62 2,04 0,97
20 102 0,854 9,63 5,34 3,82
30 107 0,945 9,70 10,51 18,5
40 108,5 0,972 9,01 16,21 55,5
t = temps infini 110 - - - -

 

En définissant a comme tant la proportion d’éthylamine qui a réagit au temps t, a est lié à la pression P par la relation suivante :

a  =  (P - P0) / P0

Tableau 3.3. Bilans de matière

Bilans : éthylamine éthylène Ammoniac Total
t  =  0 P0 0 0 P
t  P0  -  a P0  a P0 a P0 P  =  P0 (1 + a)
¥* 0 P0 P0 2 P0  =  110 Torr

* :  t¥  =  correspond à un temps infini.

 

On voit nettement que la constante reste constante dans la supposition d’une réaction d’ordre 1. En faisant la moyenne appropriée, on trouve: k1 = 0,0938 (s = 0,0028) min-1.

 

Une variante appropriée à certaines situations : la méthode de GUGGENHEIM

La méthode précédente fait l’hypothèse que l’on connaisse les valeurs au temps t = 0 et au temps t = ¥ de la propriété physique que l’on utilise pour suivre le déroulement de la réaction. Cela n’est pas toujours le cas. Soit P cette propriété. Pour une réaction d’ordre 1, cette propriété obéit à la relation suivante (voir l’équation 3.2) :

(P¥ - P)     =    (P¥ - P0)  ekt

Les valeurs de la propriété physique au temps initial et au temps final sont données par P0 et P¥; k est la constante de vitesse de la réaction. Supposons que les mesures de P sont effectuées au temps t1, t2, t3, t4, t5, …, tn et qu’une seconde série de mesures soit réalisée au temps t + Dt, c’est-à-dire t1 + Dt, t2 + Dt, t3 + Dt, t4 + Dt, t5 + Dt, …, tn + Dt (Dt est constant). On obtiendra ainsi :

3.14            (P¥ - Pn)  =  (P¥ - P0) ek tn

         et

3.15          (P¥- Pn’)  =  (P¥ - P0) e –(k tn + kDt) 

En soustrayant ces deux équations, on obtient la relation suivante :

(P¥ - Pn) - (P¥ - Pn’) = (P¥ - P0) e- kDt - (P¥ - P0) ekt e+ kDt

Pn - Pn = (P¥ - P0)[1 - e-kDt ] e-kDt

Ou encore en prenant le logarithme de cette relation :

Ln (Pn - Pn) = Ln (P¥ - P0) + Ln [1 - e-kDt )] - ktn

Pour une série de mesures, P¥ , Pn et Dt sont des valeurs constantes. Donc, la courbe Ln (Pn - Pn) en fonction du temps t est une droite dont l’ordonnée à l’origine est

Ln (P¥ - P0) + Ln [1 - e-kDt)]

et la pente est égale à –k. La méthode de GUGGENHEIM permet donc d’obtenir la constante de vitesse d’une réaction d’ordre 1 lorsque l’on ne connaît pas les valeurs initiale et finale de la propriété physique qui sert à suivre la réaction. Cela arrive lorsque, par exemple, le démarrage de la réaction requiert une opération expérimentale qui entraîne une incertitude importante sur la valeur de t0. La réaction demande par exemple, un temps relativement long pour arriver à complétion.

Une formulation différente mais très apparente à cette méthode a été proposée indépendamment par KEZDY et SWINBOURNE. En divisant l’équation 3.14 par l’équation 3.15, on obtient :

 Pn - P¥   =   (Pn - P¥ )  e+ kDt

et           Pn   =   P¥ (1 + e+ kDt) + Pn e+ kDt

Cette dernière relation montre que si l’on trace la droite Pn en fonction de Pn, on obtient une droite. Le logarithme de la pente permet d’obtenir la constante de vitesse k. De plus lorsque t atteint la valeur infinie, t¥

Pn = Pn = P¥  . 

Donc, P¥ est le point où les valeurs Pn et Pn’ ont la même valeur.

 

7.3- Une troisième méthode consiste à calculer les temps de demi-réaction selon les formules 3.6, 3.11 et 3.13.

Exemple : Les temps de demi-réaction de la décomposition de l’acétone ont été mesurés à 601 °C :

                    CH3COCH3   ®   C2H6  +  CO

Tableau 3.4. Décomposition thermique de l’acétone à 601 °C

a (mmHg) 98 192 230 296 362
t1/2 (s) 86 78 85 80 77

t1/2  0,69 / k  =  81 s    Þ   k  =  0,0085 s-1

 

Méthode basée sur les variations de temps

Une variante de cette méthode est basée sur le concept que le temps requis pour réduire la concentration de moitié ou des trois-quarts contient l’information sur l’ordre de la réaction. Ainsi le rapport du temps requis pour réduire la concentration du constituant A de moitié sur le temps requis pour réduire la concentration du même constituant de 75 % prend les valeurs indiquées dans le tableau qui suit :

Tableau 3.5. Variation du rapport t3/4 / t1/2 avec l’ordre de la réaction

Ordre de la réaction Rapport t3/4 / t1/2
0 1,5
1 Ln 2
2 3
3 5

(Voir le problème N° 6 en fin de ce chapitre).

7.4- Une quatrième méthode est dite différentielle ou encore par différence.
Supposons que l’équation de vitesse puisse se mettre sous la forme (k est un facteur de proportionnalité) :

v1  =  k (a - x1)a  à t1      ou encore :  log v1  =   log k  +  a log (a - x1)   et

v2  =  k (a - x2)a  à t2      ou encore :  log v1  =   log k  +  a log (a - x2)

Donc,

et              a  =

  

 

Cette méthode est intéressante, car elle ne limite pas la détermination de l’ordre aux seules réactions d’ordre entier. On peut en effet, avec cette méthode, déterminer des ordres fractionnaires.

 

   

Figures 3.5. et 3.6. Représentations graphiques de la méthode
différentielle de la détermination de l’offre.

 

7.5- La méthode systématique ou encore base sur la vitesse initiale

Cette méthode s’utilise si l’expression de la vitesse est de la forme

v   =   k [A]a [B] b

Exprimée sous la forme logarithmique, cette relation devient :

Ln v   =   Ln k  +  a Ln [A]  +  b Ln [B]

Pour un seul réactif la vitesse initiale vo dépend de la concentration initiale [A]0 affectée de l’exposant a représentant l’ordre de la réaction :

v- d[A]o/dt = k [A]o a     et      Ln vo = Ln k + a Ln [A]o


On procède à plusieurs expériences avec des concentrations initiales différentes et on trace Ln vo en fonction de Ln[A] o.


Lorsqu’il y a plusieurs réactifs, on applique cette méthode en obtenant en premier lieu une série de vitesses initiales en fonction de concentrations initiales différentes d’un des réactifs, la concentration de l’autre étant gardée constante. Par exemple, si la concentration initiale du réactif B, [B]o, a été gardée constante, on peut porter en graphique Ln vo en fonction de Ln [A]o et obtenir une droite dont la pente est égale à a et dont l’ordonnée à l’origine est Ln k +
b Ln [B]o. Il s’agit ensuite de faire une seconde série d’expériences où cette fois la concentration initiale du réactif A, [A]o, sera maintenue constante. Un graphique semblable au précédent permettra alors de déterminer b et donc d’obtenir l’ordre global n de la réaction.

v- d[A]o/dt  k [A]o a [B]o b

Ln vo  =  Ln k + a Ln [A]o + b Ln [B]o

La pente de Ln vo en fonction de Ln[A]o donne a.
La pente de Ln vo en fonction de Ln[B]o donne
b.

Figures 3.7. Représentation graphique des abaques pour la méthode de POWELL.

 

7.6- Une sixième méthode : celle de POWELL

Cette méthode est seulement applicable dans le cas où :

 
Soit

Les variables a et Æ sont des nombres sans dimension. On peut distinguer deux cas.

1. Si l’ordre est 1:

  =   - kT t   et               Ln a   =   Æ

2- Si l’ordre n est différent de l’unité :

 

 
ou :

 

 
 

(n - 1) Æ a - 1

Ainsi, quel que soit n (entier, fractionnaire), a = ƒ(Æ). On dispose d’abaques montrant la variation de a en fonction de Æ de telle sorte qu’il suffit de comparer les résultats expérimentaux avec les courbes données par ces abaques.

 


8. D’autres méthodes expérimentales

Un élément important qui doit guider l’expérimentateur dans le choix de la méthode à utiliser pour mesurer une vitesse de réaction est l’échelle de temps avec laquelle il devra compter. Cela tombe naturellement sous le sens : il ne saura pas mesurer une vitesse de réaction qui s’effectue en une microseconde ou moins avec un bon vieux chronomètre à main ! Il devra donc adapter ou choisir une méthode expérimentale en accord avec la rapidité de la réaction.

 

8.1- Les méthodes de relaxation

Ces méthodes sont utilisées pour l’étude de réactions rapides. Elles consistent à mesurer la vitesse à laquelle un système chimique dont on perturbe l’équilibre s’approche d’un nouvel équilibre. La perturbation de l’équilibre peut être induite de différentes façons :

Le choix de la technique de perturbation utilisée se fait en considérant la nature du système étudié. Il faut cependant préciser que la perturbation doit être très courte, c’est-à-dire, qu’elle doit presque instantanément déplacer le système de sa position d’équilibre. Cette condition limite donc le nombre de techniques disponibles pour réaliser la perturbation.

Considérons un système chimique simple à l’équilibre du type :

k et k’ sont des constantes de vitesse de l’équilibre du premier ordre. Si on pose qu’au début de la réaction on est en présence du réactif A seulement, alors la concentration initiale du réactif A sera a et celle du produit B sera 0. Après un certain temps t, la concentration de A sera a - x si on suppose que celle de B est au même moment égale à x. La vitesse de la réaction directe, c’est-à-dire, la vitesse de disparition de A s’il n’y avait pas de réaction inverse, est égale à k(a - x). De façon analogue, la vitesse de la réaction inverse, c’est-à-dire, la vitesse de régénération de A si on ne considère pas la réaction directe, est gale à k x. La vitesse nette de transformation de A ou de production de B sera à tout instant la différence entre la vitesse de la réaction directe et la vitesse de la réaction inverse :

[A]                   dx / dt  =   k (a-x) - k x

ou encore à l’équilibre :

[B]                     k (a-xe)   =    k xe

a est la concentration initiale de l’espèce A, x la concentration de B à tout instant et xe la concentration de B à l’équilibre. Si, par une des techniques mentionnées, le système est déplacé presque instantanément, les concentrations des espèces A et B vont évoluer vers de nouvelles valeurs d’équilibre. Alors, à condition que le déplacement original soit petit par rapport à la quantité de l’espèce présente en plus basse concentration, la vitesse de retour vers le nouvel équilibre est directement proportionnelle, à tout instant, à l’écart Dx qui sépare le système de ce nouvel équilibre (Voir Fig.  3.8).

Figure 3.8. Schématisation d’une perturbation sur un système à l’équilibre.

 Si on pose

[C]         D x = x - xe

Alors :         d(D x) / dt = dx / dt

D’après l’équation [A], on peut écrire:

d(D x) / dt   =   k (a – x) - kx

Cette relation se réarrange  simplement :

         [D]         d(Dx) / dt   =   k a – (k + k’)x

Ce qui donne, d’après l’équation [C]

[E]         d(Dx) / dt   =   k a – (k + k’) (xe + Dx)

À partir des équations [B] et [E], on trouve :

d(Dx) / dt   =   – (k + k’) x

Si on pose (Dx)o comme étant la valeur de Dx due à la perturbation, c’est-à-dire, au temps 0, alors cette équation peut être intégrée ainsi :

Ce qui donne après intégration,  l’équation [F] :

 

Au moment où,

Le temps est défini comme le temps de relaxation t. Alors, l’équation [F] donne :

(k + k’ )t   =   1

ou encore

t   =   (k + k’ )-1

L’équation [F] montre donc que, dans le cas d’une perturbation instantanée, la décroissance de la perturbation est exponentielle. Cette particularité a donc permis la définition de t comme tant le temps auquel l’écart, Dx, du système de l’équilibre vers lequel il tend, est égal à une certaine fraction (1/e) de l’écart total de l’équilibre, (Dx)o dû à la perturbation. La mesure de t ainsi définie permet alors de déterminer k et k’ si la concentration à l’équilibre de B, xe, est mesurée et si on connaît la constante d’équilibre du système. Les temps de relaxation étant très courts, de l’ordre de 10-6 à 10-7 secondes, les méthodes de mesure des concentrations des espèces chimiques impliquées doivent être très rapides. De plus, l’utilisation des méthodes de relaxation est restreinte aux systèmes réversibles.

 

8.2- La méthode des tubes à choc

Une autre méthode d’étude des réactions rapides est celle du tube à choc. Cette méthode consiste à soumettre un mélange gazeux (ou un seul gaz) à une compression adiabatique, dans une onde de choc, où il est chauffé à une température assez élevée pour que la réaction chimique étudiée se produise à une vitesse mesurable. L’appareil utilisé à cet effet, illustré à la figure 3.9, est un tube de verre ou de métal d’environ vingt pieds de long et d’un diamètre de quelques pouces; c’est le tube à choc. Il est divisé en deux sections par un mince diaphragme: la section de haute pression qui contient le gaz vecteur (de l’hélium par exemple) et la région de basse pression où se trouve le mélange dont on veut étudier la réaction. Le bris du diaphragme, par un moyen mécanique, produit une onde de choc qui pénètre dans la région de basse pression, et qui se propage rapidement vers l’extrémité du tube où sont situés des appareils (des sondes) de mesure très sensibles et très rapides.

L’onde de choc produite par le bris du diaphragme devient, après un très court moment, une très mince frontière mobile entre les régions de haute et basse pression. L’épaisseur de cette région de transition est de l’ordre du libre parcours moyen des molécules de gaz (environ 10-5 cm à TPN). Au moment où l’onde de choc traverse le mélange réactionnel, elle l’élève à haute température. Il se produit alors une réaction chimique dans et en arrière du front de choc. L’élévation de la température peut être très rapide. Par exemple, si l’onde de choc est initiée par un rapport de 100 entre les pressions, elle peut atteindre une vitesse de Mach 10. À cette vitesse, l’élévation de la température dans le front de choc peut être de l’ordre de 104 K à raison de 102 K par ms.

La méthode du tube à choc est d’un grand intérêt car elle permet de travailler à des domaines de température et de pression très variés. Elle peut ainsi être appliquée à l’étude cinétique de toutes sortes de réactions gazeuses : relaxation vibrationnelle, dissociation thermique, réactions d’oxydation, cinétique de l’ionisation, etc. Par contre, la méthode requiert des équipements et des appareils d’analyse qui sont souvent très coûteux.

 

Figure 3.9. Schéma d’un tube à choc pour l’étude de réactions rapides.

 

8.3- La méthode des faisceaux moléculaires

Le libre parcours moyen des molécules gazeuses, aux très basses pressions, peut être du même ordre de grandeur que les dimensions de l’enceinte qui les retient. Sous ces conditions, ces molécules subissent beaucoup plus de collisions avec les parois de l’enceinte qu’avec les autres molécules. Ainsi, à des pressions inférieures à 10-5 mmHg, il est possible d’obtenir des faisceaux moléculaires, c’est-à-dire, des faisceaux de molécules qui traversent l’enceinte sans subir de collision avec d’autres molécules.

 La technique des faisceaux moléculaires consiste à produire deux faisceaux moléculaires de gaz différents et à les orienter de façon à ce qu’ils se croisent. Ils se produit alors des collisions occasionnelles entre des molécules des différents faisceaux, ce qui les fait dévier de leur direction première: des molécules des faisceaux sont dispersées dans des directions où on ne devrait normalement pas les trouver. La distribution angulaire de même que l’énergie des molécules et fragments qui en résultent peuvent ensuite être analysées. On peut obtenir ainsi des informations sur la nature fondamentale de l’acte élémentaire mis en jeu.

 Quoique cette technique soit difficile à réaliser et onéreuse à mettre en œuvre, on y a eu recours pour l’étude de plusieurs réactions. En particulier, on s’en est servi pour étudier la réaction de métaux alcalins avec des halogènes et divers hydrures.  Rappel: voir la réaction d’inversion de Walden au chapitre 1.

 K + HBr   ®  H + KBr

K + Br2   ®   Br + KBr

K + CH3I    ®  CH3 + KI

8.4- Sommaire

 Le tableau ci-dessous permet de comparer les différents domaines d’utilisation des méthodes expérimentales mentionnées à la section précédente.

 Tableau 3.6: Comparaison des régions de t pour différentes méthodes expérimentales

Méthode

Région de t (s)

Classique (statique) 102  -  108
Écoulement    10-3  -  102
Relaxation    10-10  -  1
Saut de pression    10-6  -  1
Saut de température    10-7  -  1
Champ pulsé    10-10  -  10-4
Tube de choc    10-9  -  10-3
Faisceaux moléculaires    10-15  -  10-10

 


 

Conclusions

  • Les réactions d’ordre (n) simple se traduisent par des relations mathématiques simples, où l’ordre joue un rôle important.
  • Les constantes de vitesse s’expriment comme l’inverse d’un temps (exemple : s-1) fois l’inverse de la concentration à la puissance n-1.
  • Les vitesses de réaction d’ordre 1 sont indépendantes des concentrations des réactifs et ont un temps de demi-vie constant.

 


Exercices

1- La décomposition en phase vapeur de l’oxyde d’éthylène en méthane et oxyde de carbone à une certaine température montre les résultats suivants :

temps (minutes) 0 4,5 7 9 12 20
pression (mmHg) 116,51 122,56 125,72 128,74 133,23 141,37

 

La réaction est-elle d’ordre 1 ? D’ordre 2 ?
Dans chacun des cas, calculer la constante spécifique de la réaction.
Évaluer la valeur moyenne de cette constante, ainsi que son écart type.

 

2- En solution acide, la transformation de l’acide hydroxyvalérique en valérolactone est suivie par titrage acide-base :

temps (minutes) 0 48 124 289 ¥
cm3 de base 19,04 17,60 15,80 13,37 10,71

Quel est l’ordre de la réaction et trouver la moyenne de la constante spécifique ?

 

3- La réaction du thiosulfate de sodium, Na2S2O3, avec l’iodure de méthyle, CH3I, à 25 °C donne les résultats suivants :

temps(minutes)

0

4,75

10

20

35

55

¥

Na2S2O3

35,35

30,5 27,0 23,2 20,3 18,6 17,1
CH3I 18,25 13,4 9,9 6,1 3,2 1,5 0

Les quantités de Na2S2O3 et de CH3I sont des quantités arbitraires. Trouver l’ordre de la réaction. Calculer la constante spécifique moyenne ainsi que son écart-type. Que pensez-vous de l’unité de cette constante ?

 
4- La vitesse à laquelle le pesticide endrine est métabolisé par les rats est suivie en injectant 200
mg d’endrine radioactif par kg de rat. La quantité d’endrine restant dans le rat est mesure par technique de comptage radioactif en fonction du temps.

Nombre de jours 0 1 2 3 4 5 6
14C, rats mâles 253 190 161 143 124 110 98
14C, rats femelles 196 137 102 82 71 63 55

suite :

Nombre de jours 7 8 9 10 12 15
14C, rats mâles 88 82 73 66 59 49
14C, rats femelles 49 43 37 34 29 23

En utilisant une méthode graphique, montrez que l’ordre de la réaction de disparition de l’endrine est 2.

5- En milieux aqueux acides très dilués, les esters s’hydrolysent. Les données qui suivent concernent l’hydrolyse acide de l’acétate de méthyle à 25 °C :

Concentration initiale de l’ester : 0,7013 M
Concentration initiale de l’eau : 52,19 M
Catalyseur : HCl, 0,1 N

temps (minute) 200 280 445 620 1515 1705

102 x

8,455 11,71 17,27 23,11 42,99 45,88

Dans ce tableau x représente le nombre de moles d’ester décomposées dans un litre de solution.

Plus récemment, l’hydrolyse acide du même acétate a été étudiée en utilisant l’acétone comme solvant. L’eau nécessaire à l’hydrolyse a été fournie sous forme d’acide sulfurique 9,4 N en quantité correspondant à la quantité initiale d’acétate de méthyle. Les résultats des expériences à 25 °C sont réunis dans le tableau suivant :

Concentration initiale de l’ester : 2,511 M;
Concentration initiale de l’eau : 0,993 M.

temps (minute) x temps (minute) x
60 0,137 9 180 3,358 9
120 0,261 1 240 0,417 7

D’après les données de ces deux tableaux, déterminez l’ordre de la réaction d’hydrolyse de l’acétate de méthyle en milieu aqueux et cétonique. On supposera dans les deux cas que l’on peut négliger la réaction réversible.

 

6- Si f est la réaction d’un réactif A transformé au temps tf, calculez les valeurs de tf lorsque f = 2/3, 3/4 pour les réactions d’ordre 0, 1, 2 et 3.

Calculez le rapport t1/2/t1/3 pour les mêmes ordres de réactions.

Faites de même pour le rapport  (t3/4 - t1/2)/t1/2.


7- La réaction d’oxydoréduction 2 Fe3+ + Sn2+  ®  2 Fe2+ + Sn4+  est suivie à 25 °C. On obtient, pour le mélange suivant : [Fe3+]o = 0,0625 et [Sn2+]o = 0,03125 mole/litre, les résultats indiqués dans ce tableau :

t (minute) 1 3 7 11 40
y (mole/litre) 0,0143 0,0266 0,0361 0,0410 0,0506

Dans ce tableau y est la quantité de Fe3+ ayant réagi. Montrer que la réaction est d’ordre 3 et calculer la constante de vitesse.

 

8- La décomposition thermique du monochlorocyclohexane 334 °C donne les résultats qui suivent. Le tableau indique la pression totale dans le réacteur, pression exprimée en mm de mercure, en fonction du temps pour différentes expériences.

Expérience Pression (t = 0) Pression (t = 10 min) Pression (t = 20 min)
A 48,4 50,2 51,9
B 66,8 69,5 72,1
C 112,4 116,8 121,1
D 159,1 165,4 171,2
E 234,3 243,3 251,9
F 346,7 357,9 368,5

 

En utilisant la méthode des vitesses initiales, calculez l’ordre de la réaction suivante

cyclo-C6H11Cl  ® cyclo-C6H10 + HCl

 

9- La décomposition thermique du monochlorocyclohexane 334 °C donne les résultats qui suivent. Le tableau indique la pression totale dans le réacteur, pression exprimée en mm de mercure, en fonction du temps.

t (min) 0 20 40 60 80 100 120
P (mmHg) 170,5 182,5 194,0 204,2 213,5 222,2 230,4
t (min) 140 160 180 200 220 240  
P (mmHg) 238,0 244,9 251,4 257,6 263,6 269,2  

 

La réaction attendue est la suivante :

cyclo-C6H11Cl   ®   cyclo-C6H10 + HCl

10-  La pyrolyse du monochlorocyclopentane est étudie différentes températures. On obtient les résultats suivants :

Exp. N° T (K) k 105 (s-1)
1 582,2 2,73
2 583,7 2,91
3 583,8 3,04
4 599,6 8,71
5 599,9 8,11
6 615,6 23,2
7 615,8 23,5
8 632,5 68,2
9 632,5 66,5
10 632,6 71,0

 

Estimez les coefficients A et E de l’équation d’ARRHÉNIUS pour la réaction

cyclo-C5H9Cl    ®    cyclo-C5H8  +  HCl

 

11-  La décroissance (s-1) de l’ozone est suivie dans des mélanges gazeux contenant divers terpènes. À partir des donnes apparaissant dans le tableau suivant, déterminer l’ordre des réactions de destruction de l’ozone par rapport à chacun des terpènes. Les concentrations en terpènes sont indiques en 10
13 molécules cm-3.

Réf. : Atkinson, R., D. Hasegawa et S. M. Aschmann, Int. J. Chem. Kinetics, 22, 871 (1990).

 

b-Pinène : 0,00 6,05 15,5 19,8 42,4 29,1 30,7
Décroissance de l’ozone : 0,007 0,985 2,64 3,22 6,45 4,39 4,63

 

a-Pinène : 0,00 1,39 4,26 7,06 7,79 10,8
Décroissance de l’ozone : 0,003 1,43 4,04 6,69 7,99 10,42

 

D3-Carène : 0,00 1,10 4,87 6,66 7,86 11,5
Décroissance de l’ozone : 0,013 0,522 2,55 3,30 4,22 5,97

 

12-  On a trouvé expérimentalement qu’il faut 10 heures pour que 30 % d’un certain réactif disparaissent. Calculer le temps requis pour que la réaction soit complète 80 % dans les cas où la réaction est

1- d’ordre 1 : A ® B ; et

2- d’ordre 2 : 2 A ® B.

 

13- On étudie la réaction de décomposition du pentoxyde d’azote en phase gazeuse.

N2O5     ®    produits.

2-A On obtient une première série de résultats :

 

temps (s)

0

600

1 200

2 400

3 600

4 800

6 000

P(N2O5) (mmHg)

348

247

185

105

58

33

18

 

 




AUTRES PROBLÈMES
(Origine : Université du Québec Trois-Rivières,
prof. René LeSage)

1- On a étudié la synthèse de l’iodure d’hydrogène (HI) en phase gazeuse 443 °C :

H2  +  I2 

2 HI

Sachant qu’un mélange contenant 75 % de HI, 5,9 % de I2 et 19,1 % de H2 est en équilibre à cette température, quelle est la constante d’équilibre ? Les études cinétiques de BODENSTEIN ont montré que les vitesses de réaction directe et inverse à 443 °C étaient :

v=  1,6 10-2 [H2] [I2]              et             vi    =    3,0 10-4 [HI]2


Quelle est la constante d’équilibre déterminée par BODENSTEIN ?

 

2-  Une réaction de premier ordre possède un temps de demi-vie de 26,2 minutes. Après combien de temps la réaction sera complétée  à 90 %?

 

3-  L’hydrolyse du nitrobenzoate d’éthyle par les ions hydroxyles se produit de la façon suivante lorsque les concentrations initiales des deux réactifs sont 0,05 M.

 

temps (s) 120 180 240 330 530 600
% hydrolyse 32,95 41,75 48,8 58,05 69,00 70,35

Calculez la constante de vitesse.

 

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Pour en savoir un peu plus

        Swinbourne, E. S., Analysis of Kinetic Data, Nelson, London, 1971.

 

Sur le NET:

On ne doit pas se priver de faire des recherches sur le Net tout en maintenant un regard critique sur la qualité des sites observés. Privilégier les sites gouvernementaux, universitaires, les grandes industries, les Fondations, ...

Un site web bien fait avec une approche moderne de la cinétique préparé par M. Dominique Lavabre et Mme Véronique Pimienta : http://pagesperso-orange.fr/cinet.chim/cours/chap3.html et

http://pagesperso-orange.fr/cinet.chim/cours/chap7.html  (sites visités le 2020-11-06).

 

 

 

Dernière mise à jour : 2021-07-02.

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