Affirmation autochtone

Revue Inter. Art actuel, n°122, « Affirmation autochtone », dirigée par Jonathan Lamy.


inter122-coverwebIl y a un an, paraissait le numéro 122 de la revue Inter. Art actuel, consacré à la contribution de l’art et la création dans l’affirmation autochtone. Cette année passée n’a rien enlevé à la pertinence de ce riche dossier dirigé par Jonathan Lamy et consacré aux actes d’affirmation et aux manifestations artistiques des Premières Nations. Soulignant l’augmentation du nombre d’artistes et d’événements autochtones depuis le début des années 2000, ce numéro met l’accent sur la dimension positive de la création, de l’expression et de la résistance des Premières Nations. En ouverture, un long article de Guy Sioui Durand propose une visite guidée personnelle de la création artistique autochtone canadienne, à la lumière de la notion de Onderha, mot iroquoien signifiant « soutien » ou « fondement » et liant la vie concrète dans les territoires à ses manifestations spirituelles. Guy Sioui Durand met notamment de l’avant de nombreuses artistes féminines de la nouvelle génération : Ashley Callingbull, Lydia Mestokosho-Paradis, Moe Clark, Eruoma Awashish, Sophie Kurtness, Émilie Monnet, Caroline Monnet, Hannah Claus, Sonia Bonspille-Boileau, Ève Ringuette, Naomie Fontaine, Natasha Kanapée Fontaine et Andrée Kwendokye’s. À noter que la revue donne également la parole à trois auteures et poétesses, Naomie Fontaine, Natasha Kanapé Fontaine, Rita Mestokosho, Viriginia Pésémapéo Bordeleau et Marie-Andrée Gill. Cause féminine, cause autochtone et création vont par ailleurs de pair dans l’article que Mélissa Simard consacre à la façon dont, à travers les Amériques, des installations et des performances autochtones s’attaquent au féminicide et à la violence sexuelle.

La place grandissante de la création autochtone dans l’art contemporain est abordée tant au niveau canadien que international avec des articles de Jean-Philippe Uzel, Marie-Charlotte Franco et Louise Vigneault. Du peintre Huron-Wendat Zacharie Vincent (1815-1886) à la première quinquennale d’art autochtone Sakahàn qui a ouvert ses portes à l’été 2013 à Ottawa, l’affirmation autochtone y est abordée dans sa diversité, en perspective avec son histoire. Un article de Pierre Bastien s’intéresse au fait de filmer l’autochtone, des premiers films allochtones ethnographique à l’autoreprésentation. Sophie Guignard, quant à elle, interroge la façon dont la photographie a pu, et peux servir l’affirmation autochtone. Que ce soit par le biais de la vidéo, de la photographie, de l’ethnographie, ou autre, se pose la question de la collaboration entre autochtones et allochtones au service de cette affirmation. Claudia Néron et Olivier Bergeron-Martel de la Boîte Rouge Vif, en collaboration avec Vincent Napish, Sylvie Basile et Rita Mestokosho de la communauté d’Ekuanitshit signent un article au sujet d’une démarche collaborative pour la création de l’exposition permanente L’univers des Innus d’Ekuanitshit dans lequel ils reviennent sur les enjeux et les développements d’une telle collaboration.

Ce dossier du 122 numéro d’Inter – qui aborde également par ailleurs le travail de Michel Depatie, de Sonia Robertson et les nuits amérindiennes en Haïti –, se termine sur une touche de résistance, avec Oka, un texte de Véronique Hébert, et un article de Yves Sioui Durand, consacré à l’enjeu de résistance dans le théâtre amérindien. Ainsi que l’écrit Jonathan Lamy en avant-propos : « L’affirmation autochtone est là pour rester. Et elle continuera d’être entendue »

Paul Kawczak

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