Photo Josée Tremblay © CESAM

Le bois : acteur de la lutte aux changements climatiques

En 2010, les émissions totales de GES au Québec se chiffraient à 82,5 Mt éq. CO2, soit 10,4 tonnes par habitant et représentaient 11,9 % des émissions canadiennes (données tirées de l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2010 et leur évolution depuis 1990).

Différentes avenues se présentent à nous pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et mener une lutte active aux changements climatiques. Les écosystèmes forestiers, notamment les forêts aménagées, ainsi que les produits durables du bois, font partie de ces pistes de solutions.

Comme l’explique M. Claude Villeneuve, directeur de la Chaire en Éco-conseil, dans le webinaire L’atout caché du bois dans la lutte aux changements climatiques, les hydrates de carbone permettent d’édifier les tissus du végétal, dont le bois constitué de cellulose et de lignite est le plus important. En résumé, un arbre, c’est du CO2 en bâton. Aussi, en appliquant une gestion durable de l’écosystème forestier, il est possible de minimiser les émissions nettes vers l’atmosphère et d’augmenter les puits (stocks) de carbone.

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Comment tirer profit des écosystèmes forestiers

Le potentiel d’atténuation et de réduction (compensation) via le secteur forestier est indéniable. Toutefois, comme l’explique M. Villeneuve, pour s’assurer d’en tirer tous les bénéfices, il importe d’augmenter ou de maintenir les superficies forestières, la densité en carbone à l’échelle des sites, ainsi que les puits de carbone à l’échelle du paysage.

Il recommande également d’utiliser davantage le matériau bois ainsi que la bioénergie en substitution à des produits fortement émetteurs de GES, tels que l’acier, le béton et les combustibles fossiles.

Le bois, réservoir de carbone

Il faut tenir compte du fait que les produits du bois incorporent du carbone qui ne retourne pas à l’atmosphère. Ils constituent ainsi des réservoirs pour augmenter les stocks de carbone. D’où l’importance d’utiliser le matériau bois en substitution aux matériaux émetteurs de GES lorsque possible.

Il importe également d’optimiser et de valoriser les scénarios de fin de vie des produits du bois afin de diminuer l’enfouissement. En outre, en conservant le plus longtemps possible le CO2 sous forme de bois, c’est-à-dire en augmentant la durée de vie des bâtiments et en pensant ceux-ci en termes de déconstruction et non de démolition, il devient possible d’optimiser la fin de vie du matériau bois et de séparer le bois en fonction du fait qu’il soit réutilisable ou valorisable pour la bioénergie.

Séquestrer le CO2

La production d’une tonne d’aluminium génère environ 4 tonnes de CO2 et parfois plus. Une tonne d’acier produit entre 1,83 et 2,5 tonnes de CO2, une tonne de béton, 0,8 tonne de CO2. À l’inverse, le bois retire du CO2 de l’atmosphère. En fait, une tonne de bois permet de soustraire 1,1 tonne de CO2 de l’atmosphère. En utilisant le matériau bois, on peut donc effectuer des gains importants en matière de séquestration du CO2.

Dans le cas d’une maison utilisant un maximum de bois (structures, parements, meubles, parquets, etc.), Claude Villeneuve estime qu’il est possible de réaliser un gain de 20 tonnes en CO2.

Comme le démontre M. Villeneuve, les gains qu’apporte le matériau bois sont substantiels et l’avantage environnemental des systèmes de construction en bois dans le contexte des changements climatiques est probant. Pour contribuer à la lutte contre les changements climatiques, nous avons donc tout intérêt à utiliser davantage le bois dans nos bâtiments.

Pour en savoir davantage sur le sujet, visionnez le webinaire L’atout caché du bois dans la lutte aux changements climatiques et consultez la session de clavardage de Jean-François Boucher, professeur au département des sciences fondamentales de l’UQAC.

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