Postures scripturaires dans la littérature franco-ontarienne (dir. avec Lucie Hotte)

posturesTangence, no 56, décembre 1997, p. 5-111

Si l’idée d’un dossier sur l’écrivain et l’écriture dans la littérature franco-ontarienne n’allait pas forcément de soi, en raison de la nature même du développement de cette littérature (créations collectives, récitals de poésie), il apparaissait encore plus hasardeux de produire un tel dossier moins d’un an après le colloque que nous avions organisé en mai 1996 sur les enjeux esthétiques dans la littérature franco-ontarienne, dont les actes furent publiés à la fin de la même année. Hasardeux non seulement parce que l’angle d’étude est inusité pour aborder ce corpus, mais aussi parce que les chercheurs s’intéressant à la littérature franco-ontarienne restent une denrée rare, bien qu’ils soient plus nombreux dans la nouvelle génération. Après tout, Robert Yergeau s’était déjà heurté à cette difficulté lorsqu’il avait voulu publier, il y a quelques années, un dossier sur « le phénomène de la critique en égard à la littérature franco-ontarienne », et malgré que l’éditeur ne s’adressait pas forcément à des universitaires. Autre temps, autres attitudes, et certainement que les actes du colloque et de dossier de la revue Tangence prouvent-ils l’intérêt indéniable que peut susciter, dans le milieu universitaire, une littérature qui semble avoir atteint une maturité certaine, ou pour dire les choses autrement, une certaine vitesse de croisière. Souhaitons que le regard critique sur les œuvres de l’Ontario français se prolonge, s’enrichisse en se fortifiant.