Rumeurs, propagande et manipulation de l'opinion publique
aux XIVe, XVe et XVIe siècles, colloque à Québec, les 20 et 21 mai 2011


Organisé par l’Université du Québec à Chicoutimi et le Cercle interuniversitaire d’étude sur la République des Lettres (CIERL, Université Laval)

Comité organisateur : Luc Vaillancourt (professeur au département des arts et lettres de l’UQAC et membre du CIERL), Jenny Brun (chargée de cours au département des sciences humaines de l’UQAC)

Comité scientifique : Claude La Charité (titulaire d’une Chaire de recherche du Canada en histoire littéraire, Université du Québec à Rimouski), Luc Vaillancourt (professeur au département des arts et lettres de l’UQAC), Michel de Waele (professeur au département d’histoire de l’Université Laval)


   

Longtemps associée à la seule période contemporaine, la propagande ou, à défaut d’un terme moins polémique, la manipulation de l’opinion publique, peut-elle encore être totalement exclue en ce qui a trait à la fin du Moyen Âge et au début de l’Époque Moderne? Si Bernard Guenée et Claude Gauvard, notamment, soutiennent le caractère opératoire de ce concept dont ils observent des manifestations dès la guerre de Cent Ans, plusieurs spécialistes contestent cette vision du champ politique, considérant le phénomène comme étant nettement postérieur, et lié à la montée en puissance de la bourgeoisie ou encore à l’apparition des médias de masse. Certes, beaucoup d’encre a coulé depuis que Bourdieu a avancé en 1973 l’idée provocatrice que “l’opinion publique n’existe pas” et, à rebours, un consensus parait s’établir désormais autour de la position des historiens des Lumières suivant lesquels l’instrumentalisation de “l’opinion publique” nait avec l’esprit révolutionnaire, le terme n’apparaissant lui-même qu’en 1798 dans le Dictionnaire de l’Académie Française. Mais alors comment interpréter l’institution des États Généraux par Philippe le Bel (1302) autrement que comme une entreprise destinée à légitimer les décisions du pouvoir auprès du peuple? À quelles fins peut-on associer les libelles, pamphlets et brochures qui circulent autour de l’assassinat du duc de Guise (1563) ou d’Henri III (1589)? Est-il concevable que des figures, des instruments, voire des foyers de propagande aient pu exister aux XIVe, XVe ou XVIe siècles? Le cas échéant, comment peut-on reconstituer cette doxa que l’on s’emploie à propager? Quelles traces ont pu laisser les rumeurs diffusées au sein d’une société hétérogène et, pour l’essentiel, analphabète? Qui peut prétendre exprimer l’opinion du peuple? Voilà autant de questions que nous vous proposons d’explorer, dans une perspective littéraire ou historique, à l’occasion du colloque « Rumeurs, propagande et manipulation de l'opinion publique aux XIVe, XVe et XVIe siècles » organisé par l’Université du Québec à Chicoutimi, et qui se tiendra du 20 au 21 mai 2011 à Québec, dans les locaux de l'ENAP.

Les propositions de communications, de 200 mots environ et rédigées en français, devront être soumises avant le 31 janvier 2011 à l’adresse suivante propagande.uqac@gmail.com . Ce colloque est parrainé par le CIERL et est ouvert aux contributions des professeurs, chercheurs et étudiants canadiens ou étrangers. 


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