Ce livre intitulé: « Raconter la vie jusqu’à la mort », présente 14 récits de vie d’hommes et de femmes qui racontent comment l’irruption de la maladie, l’éventualité de leur propre mort ou le départ d’un proche a modifié la trame de leur existence. On fait route avec une personne qui apprend qu’elle a un cancer, on se retrouve autour du lit d’un mourant, on entre en contact avec l’angoisse d’une personne atteinte d’Alzheimer. On tente également d’approcher la souffrance qui habite tous ceux et celles qui traversent le deuil que ce soit celui d’une mère, d’un grand-père, d’un frère suicidé.
La symbolique de la page titre
Notre page couverture a été construite autour de la symbolique de l’eau et du seuil (la porte). Même si l’on sait qu’un symbole se vit plus qu’il ne s’explique, nous trouvons important de partager avec vous certains éléments liés à nos choix infographiques.
On retrouve l’eau semi-libre du fjord, de la Baie. Elle coule , se fraie un chemin entre les deux rives, en entraînant dans son mouvement incessant les éléments indispensable à la vie . L’eau signifie ici la matrice de toutes les possibilités d’existence. Elle est aux origines de la vie, elle conserve cette vie, elle guérit, purifie, regénère. Mais cette eau est dans tous ses états. Elle se fait glace au contact du froid, tempête au contact du vent. Dans le cœur du tourbillon : l’eau noire et sombre qui fait peur, qui peut nous emporter et nous engloutir. L’eau évoquant ici la mort comme un tombeau qui engloutit et reprend la vie du nageur, du plongeur, de l’enfant.
La porte entrouverte signifie que nous sommes sur le seuil, ce lieu de passage entre le dedans et le dehors où se négocie les entrées dans la maison et les sorties sur la rue. La porte est le lieu d’un possible échange. C’est sur son seuil que l’on fait nos adieux, que l’on raconte ce que l’on n’a pas osé dire à l’intérieur. C’est par le seuil et dans une certaine mesure la fenêtre qu’entrent dans la maison les bruits des passants, la parole des visiteurs et des soignants, les tabous de la culture et la peur de la mort . C’est aussi par le seuil qu’émerge sur la place publique les silences , la douleur, l’amour, la colère, la paix et la révolte.
Image: Eric Bergeron, STI, UQAC. Un grand merci à toi Éric pour cette précieuse contribution à cet ouvrage.