L’avortement a été légalisé au Canada depuis les années 1970. Il convient de bien faire la distinction entre le droit à l’avortement, que nous ne contestons aucunement, et la souffrance liée à cette expérience . En effet, entre 20% et 40 % des femmes qui ont recours à l’avortement vivent cette expérience comme la perte d’un enfant. Il s’agit d’une souffrance méconnue encore liée à de nombreux interdits . La perte de l’enfant, la culpabilité associée à l’avortement, le silence imposé par les tabous, le deuil empêché, la crise de valeurs, sont autant d’éléments qui structurent les contours de cette expérience combien souffrante pour ces femmes et surtout combien silencieuse. Il devient donc urgent de pouvoir mieux documenter cette expérience. Pour ce faire, nous vous recommandons les deux ouvrages suivants:
Tremblay, Christine, 2009. Vers le développement d’une modalité d’intervention dans le champ de la ritualité pour des femmes ayant vécu un avortement volontaire comme la perte d’un enfant. Thèse de Doctorat. Université de Montréal.On peut lire et télécharger cette thèse gratuitement sur le portail des mémoires et des thèses de la Bibliothèque Paul-Emile Goulet de l’UQAC.
Le chapitre 4 de la thèse de Mme Tremblay présente une analyse de différentes interventions rituelles réalisées auprès de femmes ayant vécu une IVG comme perte d’enfant. Cette section de la thèse pourrait inspirer des femmes qui vivent ou ont vécu cette problématique à inscrire leur démarche au sein d’une séquence rituelle. En dépit du fait qu’il s’agit d’une thèse doctorale le texte est écrit d’une manière accessible.
Gagné, Suzanne, Le deuil: une dimension méconnue de l’expérience des femmes ayant opté pour un avortement lors d’une grossesse imprévue, mémoire de maîtrise de l’Université Laval, 1998,175 p.
Saviez vous que ?
- Une québécoise sur deux a recours à l’avortement au moins une fois dans sa vie.
- Le nombre d’avortements depuis 2005 ne cesse de diminuer au Québec– il se situe aujourd’hui aux alentours de 27 000 (environ 17 avortements pour 1000 femmes) .
- L’âge moyen des femmes au moment de se faire avorter ne cesse d’augmenter : 27 ans en 2011.
Besoin de soutien ?
Vous avez vécu une IVG comme perte d’un enfant, vous peinez à vous sortir de cette expérience n’hésitez pas à en parler avec un professionnel de la santé proche de vous (CLSC, Clinique médicale, etc.) . Cette personne pourra guider vers des services spécialisés propres à votre région. Notre expérience démontre qu’en cette matière le temps n’arrange pas toujours les choses!
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