86ème congrès de l’ACFAS: appel à communication pour le colloque 608

Le Québec en Afrique : solidarité, diplomatie et/ou business ?

Colloque 608 du 86ème Congrès de l’ACFAS
Date : mercredi 9 mai 2018
Lieu : Université du Québec à Chicoutimi, Québec, Canada

Responsable : Marie Fall, Professeure, Département des sciences humaines et sociales, Université du Québec à Chicoutimi, marie.fall@uqac.ca
Co-responsable : Mamadou Dimé, Professeur, Département de sociologie, Université Gaston Berger – Saint-Louis du Sénégal, mamadou.dime@ugb.edu.sn

Appel à communications

Contexte
L’année 2013 a marqué un virage important dans l’action diplomatique du Québec. Le revirement s’est exprimé avec force dans le nouvel élan que le Québec venait de donner à son engagement sur le continent africain à travers la forte impulsion donnée l’implantation d’entreprises québécoises, le développement accru de relations commerciales et la mise en œuvre de projets de coopération internationale. Au moment où, sous le règne de Stephen Harper, le Canada a montré les signes d’un désengagement vis-à-vis de l’Afrique (Fall et Dimé, 2015), le gouvernement du Québec dirigé à l’époque par le Parti québécois a posé des gestes pour davantage intensifier ses relations commerciales notamment avec les pays francophones du continent (Côte d’Ivoire, Sénégal, Burkina Faso).
La nouvelle présence diplomatique du Québec en Afrique s’est concrétisée par l’ouverture du premier bureau du Québec sur le continent africain à Dakar afin d’accompagner l’implantation d’entreprises québécoises pour profiter des opportunités d’affaires dans les domaines des industries extractives, de l’aéronautique, des technologies de l’information, de l’enseignement postsecondaire, etc. L’offensive québécoise en Afrique amorcée par les péquistes était cependant loin d’être un engagement passager dicté par les circonstances du moment (règne conservateur marqué par le désintérêt du Canada pour l’Afrique au profit de l’Amérique du Sud et de l’Asie) car, avec l’arrivée au pouvoir du Parti libéral du Québec, la présence québécoise en Afrique s’est accentuée à tel point que le gouvernement québécois a la volonté de transformer le Bureau du Québec à Dakar en Délégation, ce qui représente le palier le plus élevé dans la représentation diplomatique du Québec à l’étranger et qu’un bureau est ouvert à Abidjan.
Un changement majeur peut ainsi être repéré dans les relations que le Québec entretient avec les pays africains. L’accent est mis sur la promotion de partenariats économiques et la conquête de nouvelles clientèles pour les entreprises et les institutions d’enseignement du Québec. Les actions de solidarité internationale continuent d’être mises en avant. Terres de présence des ONG québécoises de coopération internationale, le Sénégal, le Burkina Faso et le Mali continuent d’accueillir des projets de coopération humanitaire dans le cadre du Programme québécois de solidarité internationale et de Québec sans frontières même si la situation sécuritaire actuelle a affecté les actions réalisées sur le terrain au Burkina Faso et au Mali.
L’engagement du Québec s’est accentué dans un contexte où les pays francophones d’Afrique constituent un important bassin de recrutement de migrants. Le Québec met à profit son appartenance et son statut spécial au sein de l’Organisation internationale de la francophonie pour magnifier une proximité linguistique gage d’un accès facilité aux nouvelles opportunités économiques dans ces pays ainsi que pour développer des relations de coopération dans le domaine de la culture et de l’éducation avec une communauté francophone d’environ 200 millions de personnes. Il est clair que les 31 pays d’Afrique qui ont en commun l’usage de la langue française constituent un immense marché pour le Québec. Cette affinité linguistique joue un puissant rôle dans cette offensive québécoise en Afrique qui se traduit par l’implantation d’entreprises québécoises, l’établissement de liens commerciaux et culturels, le renforcement de la coopération dans le domaine de l’enseignement et de la culture, le financement de projets de coopération en matière de lutte contre les changements climatiques et la participation économique des jeunes et des femmes.
Pour les pays africains, l’arrivée de ce nouveau partenaire au statut singulier (une province dans un État confédéré) porteur d’un modèle renouvelé de coopération est de nature à susciter l’enthousiasme et de permettre d’établir des relations sur lesquelles ne déteint pas le poids de l’histoire coloniale. Elle est également source de diversification des partenariats à l’heure où les richesses du sous-sol africain continuent d’être convoitées par les anciennes puissances coloniales et de nouveaux acteurs que sont les pays émergents (Chine, Turquie, Inde).

Objectifs et thématiques du colloque
En partant de ce contexte, ce colloque a pour objectif de comprendre les enjeux et les défis de l’action internationale du Québec en Afrique. Il s’agit d’en montrer les étapes marquantes, les fondements sur lesquels elle s’appuie, les acteurs qui la portent (gouvernement, entreprises, ONG, institutions d’enseignement, diasporas) et les stratégies à travers lesquelles elle se déploie. Ce colloque réunira des chercheurs, des universitaires, des fonctionnaires du gouvernement québécois et des municipalités ainsi que des intervenants provenant de la société civile (ONG, OCI), des entreprises et des diasporas africaines au Québec pour cerner ce nouvel élan du Québec en faveur de l’Afrique, ses implications, ses succès et ses limites.
Les communications attendues doivent apporter des réponses aux questions suivantes : que traduit ce nouveau virage du Québec en Afrique francophone ? Quelles en sont les motivations ? Quelles sont les retombées pour le Québec et pour les pays africains ? Quel rôle joue l’affinité linguistique ? Quelles singularités est-il possible de lire dans le statut de province du Québec dans ses liens diplomatiques et commerciaux et ses projets de coopération internationale vis-à-vis de pays ayant formellement les attributs de pays souverain ? Quelles sont les capacités d’action du Québec dans un contexte africain où il est en compétition avec d’autres acteurs revendiquant des liens historiques plus marqués (anciennes puissances coloniales) ou disposant d’une plus grande marge de manœuvre (pays émergents) ?
Le colloque donnera la priorité à des contributions se fondant sur des travaux empiriques et des interventions sur les enjeux et défis en rapport avec les transformations des politiques, des stratégies et de l’évolution des rapports avec les pays africains.

Modalités de soumission des propositions de communication 
Les propositions de communication doivent respecter les critères suivants :
1- être en lien avec les thématiques abordées par le colloque ;
2- apporter une contribution scientifique dans l’analyse des thèmes du colloque.

Format attendu des propositions de communication :
– titre de la communication : maximum de 180 caractères ;
– nom, prénom, statut, institution de rattachement, adresse professionnelle ou adresse personnelle, courriel des auteurs ;
– un résumé de 500 mots informant du contenu de la communication.
Les propositions de communication doivent être envoyés aux deux adresses suivantes : marie.fall@uqac.ca ; mamadou.dime@ugb.edu.sn.
La date limite d’envoi des propositions de communication est le vendredi 23 février 2018.
Les auteurs retenus recevront un avis d’acceptation au plus tard le vendredi 23 mars 2018.
Important : Selon les politiques de l’ACFAS, l’inscription au congrès est obligatoire pour toute personne désirant participer ou assister au congrès (www.acfas.ca).

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