Usage des réseaux sociaux et des risques rencontrés

Une enquête menée en 2011-2012 auprès de jeunes du troisième cycle du primaire au Saguenay a démontré que la majorité d’entre eux s’intéresse déjà aux réseaux sociaux. À ce moment, l’enquête était originale car peu de données étaient disponibles à propos de l’usage des réseaux sociaux au primaire. De plus, elle répondait à un besoin informationnel concret formulé par des conseillers pédagogiques et l’agente pivot «intimidation» d’une commission scolaire. Les résultats de cette enquête étaient en ligne avec ceux d’autres enquêtes menées ailleurs au pays et dans le monde auprès d’une clientèle variée. Par exemple, les données recueillies permettaient de conclure que les jeunes passent beaucoup de temps en ligne et qu’ils utilisent surtout ce temps pour jouer et clavarder. Les résultats indiquaient aussi que les jeunes savaient ce qu’est de la cyberintimidation en théorie, mais qu’ils avaient de la difficulté à la reconnaitre dans la vie réelle et ne réagissaient pas toujours adéquatement face à ce comportement. L’enquête a aussi démontré que plusieurs jeunes avaient des comportements risqués sur le Web. Cette première enquête a mené à la création de vidéos de formation, l’élaboration et la diffusion dans une commission scolaire d’une banque d’activités pédagogiques et à la présentation de plusieurs dizaines de conférences aux jeunes, ainsi qu’à leurs enseignants et leurs parents à propos de l’identité numérique et de sa gestion.

En 2016-2017, des conseillers pédagogiques et des directions d’établissement scolaires du Saguenay-Lac-St-Jean constatent que les réseaux sociaux représentent encore un problème et ils demandent de l’aide pour cibler et organiser la formation des acteurs scolaires qui semblent dépassés par la situation. Cette situation aurait d’ailleurs un peu changé (utilisateurs de plus en plus jeunes, utilisation de plus en plus fréquente et à des moments de moins en moins opportuns, fréquence et nature des problèmes vécus) et il apparaît pertinent selon eux de reconduire et d’élargir l’enquête pour englober les deuxième et troisième cycles du primaire, le secondaire général et professionnel, ainsi que la formation générale des adultes. Ils émettent de plus l’hypothèse selon laquelle les comportements à risque seraient plus fréquents dans certains secteurs et que tous les secteurs ne vivraient pas nécessairement les mêmes problématiques.

En collaboration avec des agents du milieu scolaire, notre équipe notre équipe élaborera un questionnaire d’enquête numérique qui s’intéresse à la fréquence à laquelle les jeunes, les adolescents et les jeunes adultes sont confrontés à une série de comportements risqués ou désagréables ainsi qu’à leurs réactions. Ce questionnaire sera administré dans plusieurs écoles au printemps 2017. En plus de fournir des données locales très précises, cette enquête se distinguera des autres en ce sens que l’analyse des données sera structurée par secteur et en fonction de certaines caractéristiques liées aux écoles et aux individus et la présence ou non d’un projet technologique (ex. : programme laptop, classe iPad, projet BYOD) dans l’école. Les données fournies seront ensuite exploitées par l’équipe du laboratoire et les partenaires éducatifs pour organiser des interventions pédagogiques ciblées et pointues.

Les chercheurs impliqués dans le projet :

  • Patrick Giroux, professeur en sciences de l’éducation
  • Sandra Coulombe, professeure en sciences de l’éducation
  • Nadia Cody, professeure en sciences de l’éducation
  • Marie-Pierre Baron, professeure en sciences de l’éducation
  • Linda Paquette, professeure en psychologie

Financé par l’UQAC – CRSH «Aide aux petites universités» – 3 000$