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UQAC EN REVUE /
PRINTEMPS 2013
DOSSIER : UN REGARD VERS LES ORIGINES
à ce jour, mais elle risque fort d’être contestée avec
l’accroissement des connaissances et des technologies »,
selon Érik Langevin.
Les sites de fouilles
Jusqu’au milieu des années 1990, les fouilles archéo-
logiques dans la région se déroulaient essentiellement
au lac Saint-Jean. Le site de la Grande-Décharge s’est
avéré particulièrement important puisqu’il était un site
d’occupation privilégié il y a 5 000 ans. Le poste de
traite de Desbiens a aussi été un site très productif. Ce
n’est donc que vers 1995 que l’intérêt des archéologues
s’est dirigé vers le fjord du Saguenay avec, entre autres,
le site de la baie Sainte-Marguerite qui, de l’avis d’Érik
Langevin, est l’un des plus riches au Québec. C’est à cet
endroit que l’on a découvert la plus ancienne occupa-
tion au Saguenay–Lac-Saint-Jean, remontant à 7 000
ou 8 000 ans. L’endroit a d’ailleurs été régulièrement et
intensivement fréquenté depuis cette période, jusqu’à
l’ère industrielle avec les Price. Langevin utilise même
les termes de « capitale de l’occupation sur le Saguenay »
pour désigner la baie Sainte-Marguerite.
Le Laboratoire d’archéologie de l’UQAC
L’intérêt central du Laboratoire d’archéologie de l’UQAC
tient au fait qu’il soit le dépositaire autorisé par le
ministère de la Culture pour la totalité des collections
régionales. Voilà qui attribue au Laboratoire un intérêt
incomparable pour la recherche pour les étudiants et
les chercheurs, puisque tout le matériel dont on dispose
s’y trouve.
Quant aux études en archéologie à l’UQAC et au Québec,
à une exception près, elles sont intégrées à un diplôme
plus large, le plus souvent en anthropologie. À l’UQAC,
l’archéologie s’associe à l’histoire. Les étudiants peuvent
entreprendre un certificat en archéologie, mais ils
étudient la plupart du temps en histoire et choisissent
d’ajouter un programme en archéologie. Ils peuvent
compléter leur formation en y ajoutant la maîtrise en
études et interventions régionales (certains s’orientent
aussi vers les sciences de la Terre), tout en se spécialisant
en archéologie. « L’intérêt envers l’archéologie demeure
constant », selon Langevin, « mais il y a quand même des
vagues avec des cohortes plus nombreuses. Le meilleur
exemple de l’attrait de l’archéologie pour les étudiants
se traduit par leur participation constante au stage
estival sur le terrain, qui attire toujours le nombre
maximum possible de participants (15). Quant au cours
lui-même, sa popularité ne se dément pas non plus,
puisqu’il suscite de 30 à 50 inscriptions bon an, mal an. »
Sur le terrain, la pratique du métier d’archéologue au
Québec est forcément une activité saisonnière, le reste
de l’année étant consacré à la préparation des rapports
de recherche. Érik Langevin voit aussi des opportuni-
tés intéressantes d’emploi sur le plan des ressources
muséales. « Surtout dans le contexte où les étudiants
travaillent en histoire tout en faisant de l’archéologie,
ils évoluent dans un milieu où la relève est rare et où la
demande existe. » £
LABORA
TOIRE D’ARCHÉOLOGIE DE L
’UQAC
JEANNOT LÉVESQUE
YVES OUELLET
Ancienne plage où
les Autochtones
débarquaient il y
a quelques milliers
d’années
Site de la
Nouvelle-France,
Saint-Félix-d’Otis
La baie Sainte-
Marguerite, l’un
des plus riches sites
d’archéologie au
Québec selon Érik
Langevin, où l’on
a identifié la plus
ancienne occupation
au Saguenay–
Lac-Saint-Jean,
remontant à
7 000 ou 8 000 ans
Érik Langevin
avec ses étudiants
lors d’un stage en
archéologie qu’il
supervise
Site de la
Nouvelle-France,
Saint-Félix-d’Otis