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UQAC EN REVUE / 

PRINTEMPS 2013

DOSSIER : UN REGARD VERS LES ORIGINES

GRACIEUSETÉ F

AMILLE FOR

TIN

Sur les traces du maître

Joseph-Henri Fortin, celui qu’on appelle encore « le 

Notaire », a marqué l’histoire du Saguenay–Lac-Saint-

Jean en tant que pionnier de l’archéologie. Il a égale-

ment laissé un héritage indélébile à sa famille, comme 

en a témoigné son neveu, Georges Fortin. 

Un excessif

« Petit homme sec, aux yeux bleus inquisiteurs et 

lumineux », le Notaire Joseph-Henri Fortin demeure un 

personnage incontournable et plus grand que nature 

pour Georges Fortin, qui lui a consacré son mémoire 

de maîtrise, à l’aube de ce qu’on pourrait considérer 

comme une seconde vie d’universitaire, après une 

carrière dans l’enseignement au secondaire.

« Ma rencontre avec Joseph-Henri Fortin a été comme 

une aventure de jeunesse. Mon père était issu d’une 

grande famille terrienne du Lac–Saint-Jean et il avait 

sept frères, dont ce phénomène magnifique qu’était le 

Joseph-Henri 

Fortin est à 

l’origine de 

la découverte 

d’une dizaine 

de sites, de 

l’embouchure 

du Saguenay 

jusqu’au parc de 

Chibougamau. 

Les basses 

terres du 

Lac-Saint-Jean 

ont donc été 

ratissées avec 

insistance par 

Jospeh-Henri 

Fortin et son 

équipe, de 

1964 à 1973. 

Les berges 

des rivières 

Péribonka, 

Shipshaw et 

Belle-Rivière, 

et des lacs 

Bouchette,  

des Commis- 

saires, Kénogami 

et Kiskissink 

n’avaient donc 

plus aucun 

secret pour 

cet amateur 

« averti ».

Joseph-Henri Fortin, surnommé Notaire Fortin, lors des premières fouilles effectuées sur le site du poste de traite de la rivière Métabetchouane, 

à Desbiens, à la fin des années 60

Notaire Fortin. Cet homme était doué d’à peu près tous 

les talents de même que de toutes les qualités physiques 

et intellectuelles possibles : musicien, chanteur, électro-

nicien, photographe, auteur, traducteur, peintre, collec-

tionneur, travailleur infatigable et passionné d’émetteur 

radio, d’histoire et d’archéologie, entre autres. Il était  

autoritaire, rigoureux, impétueux, excessif et il impo-

sait le respect », raconte Georges Fortin. Aux yeux de 

ce dernier, qui est devenu son biographe, le Notaire 

s’est complètement « éclaté » à un moment de sa vie, 

lorsqu’il s’est intéressé à la préhistoire de la région. « Ce 

fut le début d’une extraordinaire aventure pour ce céli-

bataire qui a épousé l’archéologie alors qu’il approchait 

la soixantaine. »

Georges Fortin était alors étudiant en histoire à l’Uni-

versité Laval, doublé d’un grand amateur de plein air, 

de chasse et pêche et de canot. Il s’est mis à accom-

pagner son oncle en forêt, puisque le Notaire n’aimait 

le PIONNIER