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UQAC EN REVUE /
PRINTEMPS 2013
DOSSIER : UN REGARD VERS LES ORIGINES
La jeune génération d’archéologues
récemment formée à l’UQAC partage avec
ses prédécesseurs et ses maîtres une
passion profonde qui l’aide à accepter des
conditions de travail et de vie parfois difficiles
au nom du feu sacré qui les habite.
Marylin Tremblay, Jonathan Skeene-Parent
et Noémie Plourde incarnent la diversité
des personnalités et des destins que l’on
retrouve dans ce domaine scientifique
qui demeure chargé d’exotisme et
d’aventure aux yeux du grand public.
Marylin Tremblay
Elle se consacre à l’archéologie depuis l’an 2000,
en commençant par faire des études en histoire et
civilisation au cégep. C’est là qu’elle assiste à une
conférence d’Érik Langevin, qui ravive sa ferveur et
qui l’incite à s’inscrire à l’UQAC en histoire, avec une
mineure en archéologie. Elle participe ensuite à deux
stages annuels en archéologie sur le terrain, ce qui la
conduit à parfaire sa maîtrise en archéologie dans le
cadre du cours en études et interventions régionales.
Elle a contribué depuis à de nombreuses fouilles sur le
territoire régional et sur la Côte-Nord et a également
œuvré sur le site de L’Anse-à-la-Croix où elle a fait
de l’animation archéologique pour les visiteurs. Plus
récemment, elle est devenue mère, ce qui bouleverse
quelque peu sa carrière pour l’instant. Elle anticipe
toutefois avec joie son retour sur le terrain cet été.
Jonathan Skeene-Parent
Il avoue avoir toujours nourri un intérêt pour l’his-
toire, particulièrement les chapitres sur les Amériques
et les Amérindiens, puisque du sang ilnu coule dans
ses veines. Il s’est donc inscrit en histoire à l’UQAC,
puis a recentré sa formation en accord avec ses points
d’intérêt en optant pour la majeure en anthropologie et
sociologie, ce qui lui permet d’aborder l’archéologie de
façon pratique avec un premier stage sur la Sainte-Mar-
guerite. À la suite d’un second stage sur le site du poste
de traite de Chicoutimi, il est invité par le Laboratoire
d’archéologie de l’UQAC à se joindre à une première
fouille professionnelle sur la rivière Péribonka. D’autres
contrats ont suivi, amenant Jonathan à travailler pour
des entreprises montréalaises partout au Québec, tant
en région qu’en milieu urbain. Finalement, le mal du
pays a ramené Jonathan au Saguenay–Lac-Saint-Jean
où, comme il le dit, les astres se sont bien alignés, lui
permettant de travailler dans sa spécialité.
Noémie Plourde
Elle termine son certificat en archéologie, mais elle a déjà
été initiée à la matière en travaillant quatre ans comme
animatrice au Centre d’histoire et d’archéologie de la
Métabetchouane, à Desbiens. « D’importantes fouilles
archéologiques ont été réalisées à l’embouchure de la
rivière Métabetchouane, ce qui m’a beaucoup donné le
goût », affirme-t-elle. « Mais c’est lors d’un stage que
je suis vraiment tombée en amour avec l’archéologie. »
Elle entreprendra à l’automne une maîtrise en études
et interventions régionales avec une spécialisation en
archéologie.
Les stéréotypes…
Ces jeunes archéologues ont-ils été influencés par
l’imaginaire populaire qui associe l’archéologie aux
aventuriers hollywoodiens comme Indiana Jones? À
cela, Noémie répond immédiatement que « l’archéolo-
gie est d’abord une quête d’objets ou de vestiges de
notre histoire. » Ce à quoi Marylin rajoute : « Il faut
effectivement aimer l’aventure et le terrain, mais, éven-
tuellement, on apprend que l’archéologie dépasse lar-
gement la seule étape des fouilles. » Jonathan, pour sa
part, nous ramène à sa génération en niant l’influence
d’Indiana Jones, mais en revendiquant plutôt celle du
dessin animé télévisé des années 80, Les mystérieuses
cités d’or, où Estéban, l’enfant du Soleil, explore les
cités précolombiennes d’Amérique centrale et d’Amé-
rique du Sud. Un documentaire l’a ensuite amené à
découvrir le sens du mot « ethnologue », alors que les
récits de voyage de ses parents ont abreuvé sa curiosité
pour les différentes cultures.
Les trois archéologues s’entendent quant à leur amour
commun de la nature et du plein air, et à leur besoin
de travailler dans un environnement naturel, quitte à
affronter les nuées de moustiques. « Travailler dehors,
c’est la moitié du salaire. » Ils reconnaissent aussi
que l’archéologie colore chaque aspect de leur vie et
particulièrement les voyages, alors que leur attention
est souvent portée vers les attraits historiques, culturels
ou architecturaux. « Lorsqu’on se promène en forêt,
on regarde toujours sous les racines des arbres tombés
pour voir s’il y aurait quelque chose. Même en ville, on
ne peut s’empêcher de s’approcher des excavations ou
des rivages érodés au bord du fleuve ou des rivières.
Outre cela, nous avons tous la fâcheuse habitude de
toujours regarder par terre en marchant », reconnaît
Marylin avec l’accord des deux autres.
Trouver
Les archéologues cherchent beaucoup, mais trouvent-ils
parfois? Naturellement que si. La première découverte,
tout spécialement, laisse un souvenir impérissable.
« J’ai crié et je tremblais comme une feuille », raconte
Noémie. « J’ai trouvé une belle pointe de lance presque
aussi grande que ma main lors de mon premier stage. »
Marylin, quant à elle, a trouvé trois pointes en une
journée. « J’étais sur mon petit nuage, bien que j’aie
ressenti des émotions encore plus fortes en trouvant
de la poterie sur un site extrêmement prolifique, sur
la Sainte-Marguerite, et en comprenant le contexte
matériel dans lequel se trouvaient ces fragments. »
LABORA
TOIRE D’ARCHÉOLOGIE DE L
’UQAC
LA PASSION
Pierres rougies
par la chaleur
Site du barrage
Péribonka 4
Promoteur :
Hydro-Québec
Structure de
combustion dans
une paroi
Site de la baie
Sainte-Marguerite
LABORA
TOIRE D’ARCHÉOLOGIE DE L
’UQAC