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UQAC EN REVUE /
PRINTEMPS 2013
JEANNOT LÉVESQUE
L’archéologie par passion
D’emblée, avant de parler de quoi que ce soit d’autre,
Marie-Josée Fortin présente sa lignée familiale, qui a
compté le pionnier de l’archéologie au Saguenay–Lac-
Saint-Jean, le Notaire Joseph-Henri Fortin. « C’était
mon oncle! Notre famille et lui étaient voisins. Je l’ai
vu marcher dans les labours, à la recherche de matériel
ancien. J’ai observé son incroyable passion. Je pense
qu’il m’a influencée dans mes choix, même si, lorsque
j’ai commencé à étudier en histoire à l’UQAC dans la
seconde moitié des années 80, j’ai réalisé un stage en
archéologie qui m’a convaincue de ne jamais m’orienter
professionnellement dans cette discipline, ayant trouvé
l’expérience très difficile. »
C’était trop s’avancer pour Marie-Josée Fortin, qui n’a
pas tardé à retourner sur le terrain jusqu’à l’obtention
du certificat en archéologie, dont elle a sans doute été
la première récipiendaire. « J’adorais le plein air et
travailler en nature. J’étais également très stimulée à
l’idée de découvrir des objets enfouis depuis des milliers
d’années. C’est comme un Noël perpétuel pour moi. Une
grande passion pour tout résumer! »
L’archéologie ne procurant pas nécessairement d’emploi
à plein temps, Marie-Josée Fortin a longtemps œuvré
parallèlement pour le fichier de population Balsac,
conciliant durant plusieurs années les deux activités
de recherche, ce pour quoi elle affirme avoir été pri-
vilégiée. Depuis un an, elle est revenue entièrement
à l’archéologie, découvrant que sa ferveur ne s’était
nullement atténuée.
Sur le terrain
« J’ai réalisé mon premier contrat en archéologie il y
a 25 ans et, même durant mes études, je travaillais
comme technicienne de terrain. » Il se faisait alors
plusieurs inventaires autour du lac Saint-Jean, suivant
les chantiers déjà amorcés par le Notaire Fortin et les
autres pionniers : les abbés Jean-Paul Simard et Robert
Simard.
« Nous partions pour quelques semaines dès que la sai-
son s’y prêtait. Nous habitions dans un chalet, voire un
camp rustique, où nous faisions du camping durant les
fouilles. Puis il y avait tout le travail de nettoyage qui
suivait. On devait procéder à l’analyse de chaque objet,
relever son poids, sa couleur, puis prendre des mesures.
Identifier la matière première et compiler toutes les
informations sur chacun d’eux, leur positionnement et
leur niveau dans le sol », explique Marie-Josée Fortin,
qui a toujours près d’elle les petits calepins sur lesquels
elle continue de noter les détails les plus infimes sur
chacune de ses trouvailles.
Tout ce rituel se répète encore aujourd’hui de façon
similaire, bien que les outils aient beaucoup évolué
et que, ici comme partout ailleurs, l’informatique ait
pris une place dominante. « Le relevé informatique des
informations nous permet maintenant d’obtenir une
image en trois dimensions des objets, ce qui nous aide
à reconstituer le mode de vie des premiers habitants
ou les activités qui se déroulaient dans un secteur
géographique donné. »
DEPUIS 25 ANS
Marie-Josée Fortin
est la nièce du
Notaire Fortin