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UQAC EN REVUE /
PRINTEMPS 2013
DOSSIER : UN REGARD VERS LES ORIGINES
« Tout ce qui a été trouvé repose désormais au Labo-
ratoire d’archéologie de l’UQAC et nous pouvons y
emprunter tout ce dont nous avons besoin pour monter
nos expositions et en améliorer le contenu avec de
nouvelles découvertes. Du nombre des pièces les plus
précieuses, nous avons une magnifique pointe de flèche
en quartzite de Mistassini qui représente pour nous le
trésor de la Métabetchouane. »
Site de la Nouvelle-France
Saint-Félix-d’Otis
Dans le décor saisissant de l’embouchure de la baie
des Ha! Ha! et du fjord du Saguenay, bordé par les
caps à l’est et à l’ouest, on croise le site enchanteur
de L’Anse-à-la-Croix, fréquenté par les Amérindiens
depuis des millénaires. Même certains des meilleurs
réalisateurs du cinéma et de la télévision sont tombés
sous le charme de ce paysage inviolé, dont l’Austra-
lien Bruce Beresford (Driving Miss Daisy, Tender
Mercies) qui y a tourné Robe noire, de même que le
Québécois Jean Beaudin avec la télésérie Shehaweh.
Ce site extraordinaire nous plonge avec réalisme dans
la Nouvelle-France du XVII
e
siècle, grâce à une ani-
mation convaincante et à la reconstitution minutieuse
d’un village iroquois traditionnel, du fort de Cap-aux-
Diamants, de la chapelle de la Basse-Ville de Québec, de
la maison de campagne et du campement montagnais.
Des fouilles archéologiques qui se poursuivent sur
place ont permis de faire des découvertes étonnantes
sur les nations autochtones qui ont fréquenté les lieux.
Le site archéologique de L’Anse-à-la-Croix est consi-
déré comme l’un des plus prolifiques sur le Saguenay
et il s’intègre magnifiquement au Site de la Nouvelle-
France, un attrait touristique majeur où l’archéologie
tient une place de premier ordre.
« Préalablement à 1996, aucun site majeur n’était
connu sur les berges du Bas–Saguenay. La contribution
des sites découverts depuis lors a trait aux schèmes
d’établissements des populations préhistoriques et
protohistoriques ayant circulé à l’intérieur du fjord du
Saguenay au cours des cinq derniers millénaires. Les
données provenant de L’Anse-à-la-Croix informent
non seulement sur les populations elles-mêmes, mais
soulignent l’adaptabilité des cultures amérindiennes de
la préhistoire : à 75 kilomètres à l’intérieur des terres,
dans un environnement qui, sans être totalement
différent n’en demeure pas moins plus rigoureux,
ces dernières vont tenter de fabriquer de la céramique
et d’ériger un ou plusieurs abris, tout en exploitant des
ressources de riches territoires à peu près inexploités.
De l’an 3 000 avant aujourd’hui jusqu’au début de la
« période de contact », les occupants qui ont foulé du pied
L’Anse-à-la-Croix ont la plupart du temps ajouté ce lieu
à l’intérieur d’un cycle de transhumance bien plus vaste :
ce dernier devait d’ailleurs inclure la rivière Sainte-
Marguerite en aval et la rivière Chicoutimi en amont.
Ces visiteurs de passage demeuraient très méridionaux
dans leurs comportements, ayant peu de contacts avec
les groupes de l’intérieur des terres, notamment ceux du
Haut-Saguenay et du Lac-Saint-Jean. Bref, les fouilles
pourraient se poursuivre encore pendant plusieurs
années à L’Anse-à-la-Croix. Le site a, de toute évidence,
beaucoup à livrer. »
Extrait du sommaire des interventions
archéologiques effectuées
au Site de la Nouvelle-France,
rédigé par le chef archéologue Érik Langevin
en 2011
« Le lien entre l’archéologie et le tourisme est manifeste
au Site de la Nouvelle-France puisque les visiteurs ont
l’occasion de voir les archéologues au travail et d’inte-
ragir avec eux », précise la coordonnatrice Iris Paquette-
Perreault. Elle rappelle que ce programme d’insertion de
l’archéologie au programme touristique a débuté en 1996,
toujours en collaboration avec le Laboratoire d’archéo-
logie de l’UQAC. Elle souligne également l’implication
exceptionnelle d’Érik Langevin qui, en plus de conduire
les fouilles, a endossé la chasuble des Jésuites pour
devenir l’un des personnages qui assure l’animation
historique devant les visiteurs. Depuis plusieurs années,
il joue avec beaucoup de conviction et d’autorité le
rôle du Père Lejeune, un personnage que les touristes
apprécient unanimement.
Érik Langevin devient à l’occasion un des personnages qui assure
l’animation historique devant les visiteurs du Site de la Nouvelle-
France. Depuis plusieurs années, il joue avec beaucoup de conviction
et d’autorité le rôle du père Lejeune, un personnage que les touristes
apprécient unanimement.
Musée amérindien de Mashteuiatsh
GRACIEUSETÉ
GRACIEUSETÉ