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UQAC EN REVUE /
PRINTEMPS 2013
JEANNOT LÉVESQUE
LABORA
TOIRE D’ARCHÉOLOGIE DE L
’UQAC
Marco Bacon
Le point de vue des Premières Nations
Pour le directeur du Centre des Premières Nations
Nikanite, Marco Bacon, les recherches archéologiques
menées à l’UQAC sont extrêmement importantes en ce
qui concerne la connaissance de la culture ancienne
des Premières Nations.
« Sur un autre plan », souligne Marco Bacon, « toutes les
négociations et les revendications autochtones concer-
nant des projets comme le Plan Nord, la construction
de barrages et de routes, les développements miniers
ou éoliens et autres s’appuient nécessairement sur les
recherches archéologiques, qui peuvent démontrer
l’occupation préalable du territoire par les Premières
Nations. »
D’ailleurs, selon monsieur Bacon, l’archéologie repré-
sente une discipline à ce point importante qu’il serait
grandement souhaitable que l’UQAC développe des pro-
grammes d’enseignement qui s’adressent à la clientèle
des Premières Nations. « Cela impliquerait davantage
les communautés dans la recherche et la compréhension
de leur passé. On a déjà réalisé une forme d’archéologie
de la langue qui nous a permis de connaître la signi-
fication des nombreux noms amérindiens utilisés dans
la toponymie régionale. Les objets peuvent également
jouer un rôle complémentaire et nous enseigner com-
ment vivaient les premiers occupants, à quand remonte
leur présence et comment se sont déroulés les premiers
contacts avec les Européens. »
Marco Bacon souligne finalement l’étroite collabora-
tion du Laboratoire d’archéologie de l’UQAC avec le
Musée amérindien de Mashteuiatsh, ce que corrobore
Louise Siméon, responsable du secteur patrimoine ilnu.
« Nos liens soutenus avec l’UQAC se sont amorcés lors
de fouilles archéologiques réalisées dans le secteur
Ashuapmushuan avec Jean-François Moreau. Cette
participation a souvent touché les expositions et se
poursuit avec Érik Langevin. Lors de la préparation de
notre exposition permanente en 1998, il a été notre
personne-ressource en archéologie, et il l’est redevenu
avec le renouvellement de notre exposition en 2006. En
1998, nous avions présenté un bon nombre de pièces
archéologiques. Un peu moins lors de sa réactualisation
en 2006. » Louise Siméon rappelle que « dès l’initiation
de la collaboration entre l’UQAC et Mashteuiatsh, il
avait été question de former des étudiants autochtones
à l’archéologie afin qu’il se développe des ressources
locales en la matière. Quelques techniciens ont été
formés, mais le défi demeure entier et cela continue
d’être un objectif commun ». Louise Siméon conclut :
« À toutes les occasions où nous avons traité d’archéo-
logie dans nos expositions temporaires ou permanentes,
ce fut toujours avec le Laboratoire d’archéologie de
l’UQAC. » £
Fouilleurs sur le
site du barrage
Péribonka 4
Promoteur :
Hydro-Québec