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UQAC EN REVUE /
PRINTEMPS 2013
L’INTERNATIONAL
ainsi que la possibilité s’est offerte à moi. C’est une
chance de retourner en Amérique du Sud quelques
années après mon premier voyage, avec une plus
grande maturité et les connaissances acquises durant
mes années de bac pour les transmettre. »
— Comment se sont déroulées l’organisation
et la préparation de cette expérience?
« Ayant déjà voyagé en Amérique du Sud, je savais
un peu à quoi m’attendre. Le plus gros était de trouver
le temps pour pratiquer la langue, chose que j’ai faite
en suivant un cours d’espagnol au trimestre d’automne
2012. Il m’en manque encore beaucoup malheureuse-
ment, mais comme on dit, c’est en pratiquant qu’on
s’améliore. »
— Parlez-nous de votre stage. Comment
se déroule votre quotidien d’études et de vie?
« Le réveil quotidien se fait vers les sept heures avec les
nombreux chiens qui s’agitent près de l’appartement
où je réside avec mon responsable de stage, le coopé-
rant François Laurent d’Oxfam Québec. Pour le mois
d’avril, j’ai résidé à Huamanga. Je travaille du lundi au
vendredi au bureau de Chirapaq, à faire du montage
vidéo et à réaliser un photoreportage sur l’initiation
des membres de Chirapaq en matière audiovisuelle. Le
projet dont je fais partie a comme mandat de donner
un droit de parole aux autochtones en leur offrant les
outils nécessaires pour réaliser des courts métrages
portant sur les droits humains, la culture et les droits
autochtones.
Nous partons, à la fin du mois d’avril et pour le mois
de mai, pour un séjour dans la communauté de Herco
Marca afin d’aider le coopérant dans des ateliers d’ini-
tiation cinématographique dans l’esprit du Wapikoni
mobile. J’ai un second photoreportage et une vidéo
traitant de l’apprentissage des jeunes de la commu-
nauté à réaliser. Je mets donc en pratique l’éventail des
connaissances acquises durant mes trois années de bac,
en passant par l’élaboration d’idées de scénario, la prise
de vue, le son, le montage et la mise en diffusion du
matériel. Tout ça dans un pays qui m’apprend toujours
davantage, jour après jour. »
— Qu’est-ce que vous apprend le Pérou?
« Le mode de vie nord-américain n’a rien à voir avec
celui que je vis en ce moment. Bien sûr, l’américani-
sation avance, mais dans la ville où je travaille (Hua-
manga), le souci de productivité n’est pas le même et les
Péruviens de la ville profitent avantageusement de leur
temps libre. Cependant, lorsque nous nous retrouvons
dans les communautés plus haut en montagne, c’est
à une tout autre réalité que nous sommes confrontés.
Labeur, labeur, labeur. De voir à quel point ces gens
doivent travailler fort l’année durant pour pouvoir
subsister peut être un choc culturel pour plusieurs.
Disons que dans ce type d’environnement, on apprend
à être heureux et à réaliser la chance que nous avons
ici en Amérique du Nord avec notre surabondance et la
démesure capitaliste. »
— Comment se passe votre intégration?
« L’intégration dans mon milieu de stage et dans le
pays se fait très bien. La langue est encore quelque peu
problématique, mais cela s’améliore de jour en jour.
Je n’ai pas eu de difficulté à m’acclimater à l’altitude,
qui varie entre 2 800 et 3 200 mètres, tout dépendant
des communautés que je visite. L’organisme Chirapaq a
plusieurs projets dans la région de Ayacucho, et celui
auquel je prends part est d’un grand intérêt pour moi.
La nourriture est bonne, mais on finit par manger
souvent les mêmes choses et pour un végétarien, être
au Pérou, c’est un peu plus compliqué. »
— Comment anticipez-vous votre retour
et quel avenir envisagez-vous à la conclusion
de vos études?
« Je suis présentement admis sous conditions à la
maîtrise en art de l’UQAC. J’espère pouvoir approfondir
ma recherche et ajouter ce que j’ai appris durant mon
séjour au Pérou. Sinon, je continuerai à travailler à
la Boîte rouge vif et en apprendrai davantage sur les
Premières Nations. »
Pour en savoir plus
Chirapaq — www.chirapaq.org.pe
Wapikoni — wapikoni.tv/escales/perou £
Maxime
Girard avec la
communauté de
Pujas
FRANÇOIS LAURENT