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UQAC EN REVUE / 

PRINTEMPS 2013

DOSSIER : UN REGARD VERS LES ORIGINES

Hélène Vézina et son équipe présentent comme suit leur 

travail : « Dans le cadre d’un programme de recherche 

sur la diversité génétique des populations régionales 

du Québec, nous avons mesuré la contribution des 

ancêtres amérindiens au pool génique de 794 partici-

pants résidant dans les régions de Montréal, du Sague-

nay–Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie et de la Côte-Nord. 

Les ancêtres amérindiens ont été identifiés à partir de 

reconstructions généalogiques (fichier BALSAC) et de 

données génétiques (ADN mitochondrial) à l’aide d’une 

approche qui repose sur l’exploitation conjointe de ces 

deux types de données. Les résultats indiquent que plus 

de la moitié des participants ont au moins un ancêtre 

amérindien dans leur généalogie. Ceci veut dire que la 

majorité des participants sont porteurs de gènes reçus 

de fondateurs amérindiens. Cependant, la contribution 

génétique totale de ces ancêtres aux quatre groupes 

régionaux demeure faible. En effet, elle est de moins de 

1 % au Saguenay–Lac-Saint-Jean et à Montréal, alors 

qu’elle dépasse à peine 1 % sur la Côte-Nord et en 

Gaspésie. » 

Voilà qui va à l’encontre de l’idée répandue voulant que 

tous les Québécois aient du sang indien qui coule dans 

leurs veines. 

Archéologie et métissage

Les exemples de fusions d’expertises ne manquent pas 

et les approches explorées ou les conclusions obtenues 

ont souvent de quoi surprendre. C’est le cas des travaux 

historiques de Nelson-Martin Dawson, « un historien 

controversé » selon Le Devoir, qui a précédemment 

enseigné à Sherbrooke et œuvré pour le ministère de 

la Justice et Hydro-Québec. Dans son dernier ouvrage, 

il soutient l’hypothèse audacieuse voulant que les rares 

Européens fréquentant le territoire se soient métissés 

très rapidement avec les Innus. 

Le Devoir explique : « Dans Fourrures et forêts métissèrent 

les Montagnais, Regard sur les sang-mêlés du Royaume 

du Saguenay, Dawson approfondit ses recherches sur 

les Montagnais (Innus) du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Au XVII

e

 siècle, rappelle l’historien, ce peuple nomade 

aurait perdu de 50 à 95 % de ses membres en raison du 

choc microbien et des guerres iroquoises. Au lendemain 

de l’hécatombe, le territoire montagnais est repeuplé 

par un mélange issu d’unions interethniques autoch-

tones et d’un métissage avec des Blancs engagés dans 

le commerce des fourrures. »

Pour compléter le portrait de chercheurs qu’il dresse et 

qu’il relie d’une façon ou d’une autre avec l’archéolo-

gie, Jean-François Moreau cite l’historien Camil Girard, 

qu’il situe aux antipodes de Dawson. Camil Girard, qui 

se reconnaît peu d’affinités avec l’archéologie tradition-

nelle, ose le qualificatif « d’archéologue des savoirs » 

pour définir son approche. En articulant sa vision 

actuelle de l’archéologie et de l’anthropologie, son 

autre spécialité, puis en nommant ceux et celles qui 

défrichent de nouvelles avenues, Jean-François Moreau 

exprime une longue évolution survenue depuis 1978, 

alors qu’il intégrait le monde universitaire québécois. 

Une perception qui ne craint pas de s’appuyer sur le 

choc des idées. £

GUYLAIN DOYLE

Trois objets servant 

aux activités de 

subsistance

1. Pointe 

 préhistorique  

 taillée dans 

 un os animal

 (3 000 ans avant  

 aujourd’hui)

2. Harpon en métal  

 (19

e

 siècle)

3. Chevrotines 

 — projectiles  

 européens 

 (19

e

 siècle)

Fouille 

archéologique, 

2004

Aménagement 

hydroélectrique 

de Péribonka

Promoteur : 

Hydro-Québec

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