J’amorce une série de billets pour alimenter la réflexion institutionnelle sur le développement de la formation à distance (FAD) à l’UQAC. Même si on dispose de structures administratives, de personnel dédié et d’une instrumentation, cet essor en demeure à ses premiers pas. Pour ne pas dire que nous acculons un retard important sur d’autres universités. Cette réalité est à la fois un enjeu et une opportunité.
Enjeu parce qu’il fait peu de doutes que la FAD fera de plus en plus partie de l’écosystème de l’enseignement supérieur. Les universités qui sont déjà bien organisées ont nécessairement une longueur d’avance sur nous, entre autres pour le recrutement d’étudiants. Plusieurs demandent de la flexibilité pour concilier une gamme d’activités (travail, famille, etc.) avec leurs études. Je suis, ni pour, ni contre cette réalité qui caractérise une partie des étudiants d’aujourd’hui. Je la constate et je suis d’avis qu’on doit composer avec elle, sans négliger la qualité de la formation offerte.
Cela dit, bien entendu, on ne fait pas de la FAD que pour attirer des étudiants. Tout dépendant de comment on la fait, il peut y avoir divers avantages, tant pour le corps enseignant que pour les étudiants. J’y reviendrai dans d’autres billets.
Notre retard dans le développement de la FAD est aussi une opportunité. Comme les fondations de la FAD à l’UQAC ne sont pas encore solidifiées, on peut apprendre de l’expérience des autres. On peut aussi s’en servir pour se distinguer. Songer à un modèle qui correspond aux valeurs et aux intentions éducatives qu’on souhaite affirmer.
Ma réflexion est alimentée par plusieurs perspectives. D’abord, ma formation de maitrise et de doctorat en technologie éducative. J’ai fait ma thèse sur le design d’environnements d’apprentissage hybrides. Ensuite, mon travail d’enseignant et de chercheur depuis le début des années 2000, ainsi que mon expérience de gestion à titre de doyen. En outre, des constats issus de la culture et de pratiques institutionnelles à l’UQAC. Enfin, ma réflexion est aussi alimentée par le déploiement effréné de la FAD requis depuis quelques semaines dans le contexte de la crise du coronavirus.
Je tenterai d’équilibrer le mieux possible trois éléments. La réussite des étudiants. Le positionnement institutionnel. Les conditions de travail du corps enseignant. Les écrits sont proposés dans une visée constructive car, sans être une solution miracle, je considère que la FAD fait partie des conditions à mettre en place pour contribuer à la pérennité de l’Université.