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Dévalorisation des enseignants

Pourquoi ne pas implanter un programme d’insertion professionnelle à large échelle sous la forme d’un stage-emploi, dans le cadre duquel un étudiant finissant réaliserait sa formation pratique en étant pleinement rémunéré ? Ce serait un tremplin fertile entre l’université et le marché du travail. Pourquoi est-ce possible dans d’autres professions mais pas en enseignement ?

Texte paru le 26 septembre 2020 dans Le Devoir.
Par Stéphane Allaire

Pacte pour la réussite

Le trimestre d’automne 2020 sera en grande partie dispensé exclusivement à distance. Le défi individuel et collectif que cela représente est important. Plusieurs professeurs, chargés de cours et maitres de français en seront à leur première expérience. Sans tomber dans de grands projets d’innovation pédagogique cet été, des ajustements sont nécessaires. Et ils ne concernent pas que l’appropriation technique de quelques outils.

Nombre d’étudiants en seront aussi à leur première expérience de cours en ligne. Leur assiduité et leurs méthodes de travail seront mises à l’épreuve.

Au bilan, la qualité de l’enseignement, la réussite des étudiants et, de façon ultime, la notoriété de l’établissement sont en jeu. Des mesures méritent d’être prises à court terme pour maximiser nos chances de succès. Car la situation sera bien différente de celle de la fin du trimestre d’hiver.

Je partage ici quelques idées de mesures pour alimenter la réflexion collective vers un pacte pour la réussite des étudiants.

  • Administration

Des études sur la formation exclusivement en ligne en enseignement supérieur indiquent que le sentiment d’isolement fait partie des principales conséquences négatives susceptibles de découler d’une formation qui ne privilégie pas suffisamment d’interactions. Un tel sentiment peut culminer en l’abandon du parcours académique par l’étudiant.

On sait qu’enseigner ne se limite pas qu’à rendre accessible un contenu. Une compréhension approfondie se développe dans le cadre d’échanges et de discussions entre l’enseignant et les étudiants. Or,  ces interactions ont tendance à diminuer avec une plus forte taille des groupes. Cette diminution est susceptible d’être amplifiée par le tout-en-ligne.

Considérant que l’aspect dialogique est au coeur de l’acte d’enseigner, on pourrait limiter la taille des groupes à 35-40 étudiants au premier cycle. Cela offrirait un contexte propice aux professeurs, chargés de cours et maitres de français pour réfléchir à l’ajustement de leurs cours en considérant l’importance des interactions dans la réussite.

Dans l’éventualité où le dédoublement de cours engendré par cette mesure rendrait difficile le recrutement d’enseignants pour dispenser les cours en surplus, on pourrait considérer une majoration du budget de soutien à l’enseignement, pas tant pour embaucher des correcteurs de travaux, mais pour disposer de véritables assistants d’enseignement qui contribueraient aux échanges avec les étudiants.

  • Professeurs, chargés de cours et maitres de français

Une condition favorable étant mise en place par l’administration, dans sa réflexion estivale sur les ajustements à apporter à ses cours, le corps enseignant serait alors en mesure de mieux tenir compte de l’importance des échanges et d’un suivi régulier auprès des étudiants.

On pourrait s’engager à s’éloigner, voire à éviter, les cours entièrement préenregistrés et ceux qui consistent à livrer un contenu pendant trois heures.

  • Étudiants

Tel que mentionné précédemment, l’assiduité des étudiants sera mise à l’épreuve. Pour maximiser les chances de réussite, ils auraient intérêt non seulement à assister à l’ensemble des cours, mais à faire un effort particulier pour participer aux échanges en lien avec les contenus. En outre, une culture d’entraide entre pairs contribuerait à lutter contre un possible sentiment d’isolement.

  • Syndicats

Les syndicats pourraient se garder d’adopter une logique purement comptable (par exemple: nombre d’heures de travail en sus pour un cours en ligne) dans la négociation d’éventuelles conditions concernant les circonstances particulières du trimestre d’automne.

  • Service des technologies de l’information

Des problèmes techniques surviendront nécessairement. Il importe que ceux-ci puissent être gérés dans l’immédiateté. Les STI pourraient mettre en place des lignes de soutien juste à temps (sur Zoom, par clavardage, par téléphone, etc.) pour permettre aux corps enseignant et aux étudiants d’obtenir du soutien en temps réel, sans passer par une demande de réquisition.

  • Service aux étudiants

En collaboration avec les directions de programme, le SAÉ pourraient identifier les étudiants à risque et adopter une approche proactive et personnalisée à leur égard (aller au-devant VS attendre leur sollicitation).

  • Direction et comité de programme

On pourrait songer à mettre en place un mécanisme de suivi anonyme de l’engagement des étudiants. Par exemple, un questionnaire en ligne pourrait être acheminé quelques fois lors du trimestre pour jauger la motivation des étudiants, leur sentiment d’isolement, les difficultés éprouvées, etc. Les résultats pourraient être discutés en comité de programme.

  • Associations étudiantes

La gestion du sentiment d’isolement pouvant représenter un défi pour les étudiants, les associations pourraient offrir des occasions périodiques pour permettre aux étudiants d’échanger de façon informelle.

Ces quelques idées n’ont pas la prétention d’être une panacée ni exhaustives. Elles s’ajoutent à d’autres qui sont déjà en place et qui pourraient certainement les compléter.

 

 

Désapprendre en situation de crise

Amorce du déconfinement des régions. Report de celui de la région de Montréal. Permission soudaine de retour au travail pour les 60 ans et plus. Ces situations attirent les critiques, qui accusent les autorités d’incohérence, de contradiction, voire d’improvisation. Un récent sondage de la firme Léger indique d’ailleurs que 30 % des Québécois sont insatisfaits du plan de déconfinement. A-t-on perdu le contrôle ?

Texte paru le 9 mai 2020 dans Le Quotidien.
Par Stéphane Allaire

Quelle voix pour les enseignants?

Depuis plusieurs semaines maintenant, nombre d’acteurs de la société civile se prononcent sur les enjeux éducatifs de la situation de pandémie. Doit-il y avoir continuité pédagogique ? Quelle forme peut-elle prendre ? Des types d’élèves doivent-ils être mis en priorité ? La ronde d’avis reprend de plus bel maintenant qu’on envisage la réouverture des écoles. Cela se comprend. Tout le monde est concerné de près ou de loin par l’éducation. L’Association des pédiatres a récemment pris position. Des ordres ou d’autres regroupements de cette nature le feront vraisemblablement aussi. Cette situation offre une occasion pertinente pour réfléchir à la voix réelle dont disposent les enseignants, principaux professionnels en première ligne du retour à l’école, pour se faire entendre.

Texte paru le 27 avril 2020 dans Le Quotidien.
Par Stéphane Allaire

La trousse, ce sont les enseignants!

La première trousse pédagogique du ministère est à peine livrée que les critiques abondent, autant de la part des parents que des enseignants. Alors qu’en temps normal on fait peu de cas des différences de traitement entre les élèves, on a choisi la voie de l’uniformisation pour gérer une situation exceptionnelle. Or, en plus de se concentrer sur l’établissement d’un canal direct entre les enseignants et leurs élèves, la flexibilité et le jugement professionnel devraient plutôt être privilégiés pour assurer la continuité pédagogique. Nous disposons de l’expertise collective pour relever le défi.

Texte paru le 9 avril 2020 dans Le Quotidien.
Par Stéphane Allaire

L’école ouverte, vraiment?

Le ministère de l’Éducation a mis en ligne, en début de semaine, la plateforme numérique promise pour contribuer à la stimulation intellectuelle des élèves pendant la fermeture des écoles. À en juger les millions de requêtes acheminées dès la première journée, le site Web était grandement attendu. Bien qu’il recense déjà une gamme de ressources diversifiées, il importe de le considérer pour ce qu’il est, c’est-à-dire une solution de rechange transitoire, de court terme, qui nécessitera une adaptation mieux raffinée du système scolaire à une situation exceptionnelle qui pourrait perdurer.

Texte paru le 4 avril 2020 dans Le Quotidien.
Par Stéphane Allaire, Nicole Monney, Patrick Giroux, Julie Myre-Bisaillon, Sylvie Barma et Thérèse Laferrière

Réflexion sur la FAD-UQAC (2)

Des choix de l’urgence d’aujourd’hui aux conséquences possibles sur l’enseignement de demain

La situation de crise actuelle nécessite qu’on prenne plusieurs décisions rapidement. Dans l’urgence, il n’est pas évident d’avoir conscience de l’ensemble des conséquences possibles des choix effectués. Après avoir établi des mesures pour protéger la santé des gens, il est normal qu’une université mette en priorité des mesures pour poursuivre les activités d’enseignement. Les choix collectifs qui sont en cours ne sont pas banals. Surtout si la situation sanitaire qui prévaut actuellement devait se poursuivre aux trimestres d’été et d’automne. Regard sur quelques choix et leurs conséquences potentielles.

L’accès physique à l’université est impossible. Or, il faut continuer à dispenser les activités d’enseignement. On offre donc un premier outil, dit de prestation virtuelle en temps réel (synchrone) aux enseignants. On en offre un second pour stocker du contenu sur un serveur (asynchrone). Ces choix, combinés à certaines croyances sur l’enseignement, vont possiblement donner lieu à deux cas de figure principaux.

  1. Les enseignants vont parler de leur contenu en direct aux étudiants.
  2. Les enseignants vont enregistrer des vidéos et ensuite les rendre disponibles aux étudiants, qui pourront les écouter en différé.

Les deux cas de figure sont semblables, à la différence que le second procure davantage de flexibilité aux étudiants. En effet, chacun pourra écouter les enregistrements à un moment opportun pour lui, voire les réécouter.

En contrepartie, dans les deux cas, on réduit le rôle de médiation de l’enseignant. Une sorte d’effet télé risque de se produire. Or, enseigner, ce n’est pas que présenter un contenu, tel un bulletin de nouvelles. Cela implique une conversation pédagogique qui se bâtit entre l’enseignant et les étudiants, entre autres, à partir de questions, réponses, relances, etc. Le travail de médiation contribue de façon importante à l’apprentissage des étudiants. Il est crucial de le préserver, voire de l’amplifier quand on est en ligne.

La stricte présentation de contenus pose un autre enjeu important pour l’apprentissage et la réussite des étudiants quand on est en formation à distance. Des travaux, dont ceux de notre collègue Patrick Giroux, professeur au Département des sciences de l’éducation, ont démontré une diminution importante de l’attention des étudiants entre la 20e et la 40e minute de cours.

D’autres travaux ont mis en lumière qu’une formation à distance qui prévoit peu d’interactions est susceptible d’entrainer un sentiment d’isolement qui peut mener à l’abandon.

Un déploiement massif des cas de figure présentés précédemment pourrait avoir d’autres conséquences à plus long terme. Si on accepte que donner un cours, c’est essentiellement rendre disponible du contenu et que peu d’interactions sont nécessaires…

  • Sera-t-on tenté d’augmenter la taille des groupes, compte tenu qu’il n’y a pas de contrainte d’espace physique associée à une salle numérique?
  • Que faire des cours qui nécessitent des situations de mise en pratique?
  • Pourrait-on éventuellement envisager de remplacer les enseignants par un autre type de personnel? Un tuteur qui coûterait moins cher, par exemple.
  • Songera-t-on à programmer l’enseignement à un tel point que la présence d’un spécialiste serait réduite à quelques moments clés dans un trimestre?
  • Est-ce cohérent avec l’image de proximité qu’on souhaite projeter de notre université?
  • Qu’arrivera-t-il avec les étudiants, dont ceux en difficultés, qui ont besoin d’un soutien plus proximal?
  • Les étudiants se tourneront-ils vers une université qui offre autre chose ou vers une université jugée plus prestigieuse qui offre quelque chose de semblable?
  • Quelle sera la valeur ajoutée de l’UQAC lorsque tout le monde sera en ligne?

L’intention ici n’est pas d’être alarmiste, ni de prêter d’intentions à qui que ce soit, mais plutôt de faire prendre conscience que les choix qu’on effectue actuellement sont susceptibles d’avoir une incidence sur le futur et au-delà de la situation de crise actuelle.

Le choix d’un outil technologique n’est pas neutre. Tout outil est susceptible d’induire un usage. C’est ce qu’on appelle l’affordance. Par exemple, la façon dont un marteau est conçu induit davantage l’action de cognement que de balayage. Il en va de même pour tout outil technologique.

Depuis des années – et cela s’accélère actuellement en raison de la crise – on est tentés de choisir des outils technologiques avant de considérer ce que le corps enseignant souhaite en faire. En planification de système d’enseignement, c’est une erreur de base. Il est temps de rétablir la place de la pédagogie dans l’équation.

Tel que suggéré par plusieurs lors de la journée de réflexion tenue par le CPU en mai 2019, il est souhaitable qu’on fasse une place accrue aux professeurs et aux chargés de cours de tous les départements dans l’actuelle réflexion entourant la formation à distance. Nous faisons actuellement des choix pour répondre à une situation d’urgence. C’est correct et nécessaire. Mais ces choix pourraient aussi impacter notre futur. Nos étudiants. Le corps enseignant. Notre organisation. Prenons le temps d’y réfléchir. Avec les principales personnes responsables de l’enseignement dans une université.

Y a-t-il d’autres personnes qui se posent de telles questions?

Stéphane Allaire
Patrick Giroux
Nicole Monney
Ève Pouliot

Réflexion sur la FAD-UQAC (1)

J’amorce une série de billets pour alimenter la réflexion institutionnelle sur le développement de la formation à distance (FAD) à l’UQAC. Même si on dispose de structures administratives, de personnel dédié et d’une instrumentation, cet essor en demeure à ses premiers pas. Pour ne pas dire que nous acculons un retard important sur d’autres universités. Cette réalité est à la fois un enjeu et une opportunité.

Enjeu parce qu’il fait peu de doutes que la FAD fera de plus en plus partie de l’écosystème de l’enseignement supérieur. Les universités qui sont déjà bien organisées ont nécessairement une longueur d’avance sur nous, entre autres pour le recrutement d’étudiants. Plusieurs demandent de la flexibilité pour concilier une gamme d’activités (travail, famille, etc.) avec leurs études. Je suis, ni pour, ni contre cette réalité qui caractérise une partie des étudiants d’aujourd’hui. Je la constate et je suis d’avis qu’on doit composer avec elle, sans négliger la qualité de la formation offerte.

Cela dit, bien entendu, on ne fait pas de la FAD que pour attirer des étudiants. Tout dépendant de comment on la fait, il peut y avoir divers avantages, tant pour le corps enseignant que pour les étudiants. J’y reviendrai dans d’autres billets.

Notre retard dans le développement de la FAD est aussi une opportunité. Comme les fondations de la FAD à l’UQAC ne sont pas encore solidifiées, on peut apprendre de l’expérience des autres. On peut aussi s’en servir pour se distinguer. Songer à un modèle qui correspond aux valeurs et aux intentions éducatives qu’on souhaite affirmer.

Ma réflexion est alimentée par plusieurs perspectives. D’abord, ma formation de maitrise et de doctorat en technologie éducative. J’ai fait ma thèse sur le design d’environnements d’apprentissage hybrides. Ensuite, mon travail d’enseignant et de chercheur depuis le début des années 2000, ainsi que mon expérience de gestion à titre de doyen. En outre, des constats issus de la culture et de pratiques institutionnelles à l’UQAC. Enfin, ma réflexion est aussi alimentée par le déploiement effréné de la FAD requis depuis quelques semaines dans le contexte de la crise du coronavirus.

Je tenterai d’équilibrer le mieux possible trois éléments. La réussite des étudiants. Le positionnement institutionnel. Les conditions de travail du corps enseignant. Les écrits sont proposés dans une visée constructive car, sans être une solution miracle, je considère que la FAD fait partie des conditions à mettre en place pour contribuer à la pérennité de l’Université.

Plan de continuation des activités académiques

Dans le contexte de crise sanitaire de la COVID-19, où les établissements d’enseignement ne sont pas accessibles physiquement, mon université demande aux professeurs et aux chargés de cours d’élaborer un plan de continuation des activités académiques. À peu près toutes les possibilités sont envisageables. On a ainsi voulu respecter les particularités de chaque programme et cours, en plus de respecter la liberté académique du corps enseignant.

Je partage ici un plan qui répond aux impératifs de la situation exceptionnelle actuelle. Il me semble pouvoir être appliqué dans plusieurs cours.

Je mentionne néanmoins que ma proposition de devis est peu adaptée aux stages, aux cours nécessitant plusieurs laboratoires ainsi qu’aux activités d’enseignement dont la planification est grandement influencée par les exigences d’un ordre professionnel.

Je tiens pour acquis qu’à ce stade du trimestre, des évaluations des apprentissages des étudiants ont déjà été faites.

Avant  d’envisager un déroulement et de choisir des outils, formules ou méthodes, il est important d’identifier les savoirs qui auraient fait l’objet d’enseignement et d’apprentissage d’ici la fin du trimestre. Tout professeur et chargé de cours a sûrement déjà cela en main.

Il importe aussi d’identifier les caractéristiques de la situation exceptionnelle qui prévaut actuellement. Il est souhaitable d’en tenir compte dans l’élaboration du plan.

Caractéristiques de la situation

  • Impossibilité d’enseigner en présence physique. L’usage du numérique devient pratiquement incontournable.
  • La situation de crise est susceptible d’entrainer du stress, autant chez les étudiants que chez le corps enseignant, ce qui peut les rendre moins disposés à l’apprentissage et au travail. Un ajustement des attentes semble donc raisonnable et humain. Pour le corps enseignant, il est peu réaliste de se lancer dans la production de nouvelles ressources numériques d’envergure dans les circonstances.
  • Le confinement obligé pose un enjeu de gestion du temps important, compte tenu de la réalité de conciliation travail/études-famille particulièrement exigeante. Celle-ci s’applique autant aux étudiants qu’au corps enseignant. L’adoption de modalités  flexibles est à privilégier.
  • Bien que la priorité soit à la santé et à la dynamique familiale, on souhaite assurer une forme de continuation des activités académiques. La relation enseignant-étudiants y étant au coeur, il est souhaitable de préserver des moments d’interactions en temps réel  entre eux.
  • La situation pouvant varier d’un étudiant à l’autre dans un même cours, et l’enseignant n’ayant pas nécessairement le temps de s’adapter à tous, l’adoption de modalités simples, qui misent sur le choix individuel, est souhaitable.

Éléments du plan de continuation

  • Évaluer les étudiants à partir des données disponibles en date du 13 mars 2020. Cette évaluation (Succès ou Échec) fera office de résultat pour le cours.
  • Pour chaque semaine du trimestre restante, identifier les éléments essentiels qui auraient été abordés en temps normal.
  • Leur associer quelques ressources existantes (textes de référence, exercices, vidéos, etc.) et déposer le tout, idéalement au même moment, sur Moodle. Cette tâche devrait être économique en temps pour l’enseignant. La mise en ligne asynchrone des ressources permettra aux étudiants de les consulter quand ils le pourront, incluant après la fin officielle du trimestre.
  • Offrir aux étudiants quelques plages d’une heure par semaine,  jusqu’à la fin du trimestre, pour discuter en visioconférence des ressources mises à leur disposition et valider leur compréhension (sans procéder à une évaluation en bonne et due forme). Ce faisant, on préservera le rôle de médiation important de l’enseignant. Des plages de temps réduites sont plus faciles à intégrer à l’horaire de conciliation travail-famille. Elles offrent aussi de la flexibilité aux étudiants.

Ce plan n’équivaut pas à ce qui aurait été fait en temps normal avec les étudiants. Toutefois, il devrait satisfaire une grande majorité de personnes. D’abord, les étudiants qui auraient voulu que le trimestre se termine pourront choisir de mettre un terme à leurs apprentissages. Ensuite, ceux qui souhaitent les poursuivre pourront le faire avec flexibilité, tout en continuant d’avoir accès à leur enseignant. Même s’il n’y a pas d’évaluation formelle associée à l’appropriation des ressources, on préserve tout de même un contexte d’apprentissage. Enfin, pour l’enseignant, la somme de travail est modeste, ce qui ne devrait pas trop interférer avec l’enjeu de conciliation travail-famille.

MISE À JOUR 1

On pourrait accompagner chaque ressource numérique (texte, vidéo, etc.) proposée aux étudiants d’une intention de lecture ou d’écoute. Une telle intention aidera les étudiants à concentrer leur attention sur des éléments importants de la ressource. Par exemple, si on suggère de lire un texte qui présente des modèles d’intervention, on pourrait inciter les étudiants à porter une attention particulière aux différences entre les modèles.

Manquer des apprentissages?

Nous expliquions récemment dans ces pages pourquoi l’annulation des examens du ministère ne représente pas une menace pour l’apprentissage des élèves. Aujourd’hui, nous répondons à une autre question qui préoccupe les parents. Manquera-t-il des contenus à votre enfant si l’année scolaire ne peut être complétée?

Texte paru le 27 mars 2020 dans Le Quotidien.
Par Stéphane Allaire et Nicole Monney