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Pourquoi,à 53 ans, ai-je entrepris
de faire le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle?
...par Sylvie Pourquoi constatons-nous, quil y a de plus en plus de gens qui sintéressent à la marche de longue randonnée? Nous remarquons que notre génération va de plus en plus vite, que nous sommes dans une aire de grandes consommations et que les gens commencent à prendre conscience que la vie passe très rapidement. Et quand ils y pensent sérieusement, ils saperçoivent quils ne se sont pas donné beaucoup de temps pour eux, que ce soit pour un temps darrêt, un temps de ressourcement personnel ou un temps de réflexion vers leur être intérieur. Limportant, cest de prendre ce temps darrêt, de cesser toute agitation afin de vivre un cheminement nouveau et unique: celui de la marche, accompagnée de son sac à dos, quittant quotidien et confort pendant quelques jours afin daller vivre une expérience tout à fait exceptionnelle: celle dentreprendre de longues randonnées, de préférence seul, peu importe que ce soit en pèlerinage à St-Jacques-de-Compostelle ou ailleurs. Il y a également les commentaires positifs des randonneurs et pèlerins au retour qui incitent les gens à vivre eux aussi cette expérience de marche qui demeure unique et très bénéfique comme ressourcement intérieur. Plusieurs pèlerins, à leur retour de leur pèlerinage, vont partager leur expérience avec passion soit par des conférences, lécriture dun livre ou tout simplement par des rencontres dami(e)s ou autre. Pour le pèlerin qui revient enrichi de son pèlerinage, cest de partager son expérience avec son prochain, tellement il connaît la grande richesse intérieure quil a reçue et limportance dentreprendre une longue marche en quittant son chez-soi pour quelques jours, quelques semaines en compagnie de son sac à dos.
Mon expérience de pèlerine à Saint-Jacques-de-Compostelle Quand une amie ma parlé avec passion de son pèlerinage à St-Jacques-de-Compostelle, je me suis dit: «Un jour je vais le faire». Quelques mois après cette rencontre, avant la levée du jour, cette idée mest revenue de faire ce pèlerinage et après mûres réflexions, jai dit à mon mari: « Je pars le 13 avril 2003 faire le pèlerinage à Compostelle». Durant les six mois précédant mon départ, jai commencé lécriture de mon premier livre. Tous les jours, jallais marcher dans mes montagnes pour mentraîner physiquement et spirituellement afin de vivre cette nouvelle aventure: marcher seule sur les chemins sacrés du Camino, que des milliers de pèlerins foulent chaque année. Il faut dire que spirituellement et physiquement, javais déjà une longueur davance en ce qui concerne ma préparation pour ce pèlerinage. Quelques années auparavant, pour me guérir dune longue maladie, jai marché dans les montagnes près de chez-moi dans un état de recueillement et démerveillement devant toute cette belle nature qui mentourait et mémerveillait. Javais deux buts très importants pour entreprendre ce merveilleux pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle: celui daller remercier le Seigneur de mavoir accompagnée durant cette maladie, de mavoir guérie et celui où je voulais Lui demander ce quIl attendait de moi afin de venir en aide à mon prochain. Quand je suis partie, jétais envahie dune belle énergie et dune grande confiance en moi. Je navais aucune peur, car je Lavais choisi comme guide. De plus, mes peurs, je les avais déjà affrontées durant ma maladie. Jai rencontré sur les chemins de Compostelle beaucoup de personnes à la retraite qui étaient heureuses de soffrir ce temps darrêt, loin de leur quotidien. Il y a aussi un nouvel engouement pour les gens dans la jeune vingtaine et trentainecar ils désirent soffrir ce cadeau avant dentreprendre leur profession ou de fonder une famille. Daprès mon expérience de randonneuse et de pèlerine à Saint-Jacques-de-Compostelle (jai à mon actif deux pèlerinages complets en solitaire - 2003 et 2004 et jen suis à mon 13ème accompagnement de groupe à Compostelle), sans compter les nombreuses conférences, rencontres ou autres implications, je peux constater que peu importe lendroit que vous choisirez pour faire votre pèlerinage de quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, ce nest pas le nombre de kilomètres de marche qui compte, mais plutôt, comment vous allez le marcher! Quand jaccompagne des groupes de personnes à Compostelle, je les avise, autant que possible, de ne pas compter le nombre de leurs kilomètres, mais plutôt de marcher et dadmirer la présence magnifique de leur environnement, tout en sintériorisant et en laissant parler leur cur. Ces marches, ces pèlerinages, nous amènent à de grandes réflexions de paix, de sérénité juste pour nous, tout en étant uniquement à lécoute de notre être intérieur. Il est important de continuer à faire la promotion de la marche afin de découvrir limportance des longues randonnées et de leffet bénéfique que celles-ci peuvent avoir sur notre santé physique, mentale et spirituelle. Quelle grande fierté de marcher avec sac à dos, bâton de pèlerin aux mains (bourdon), tout en découvrant et admirant les belles richesses que nos régions québécoises ont à offrir aux nombreux randonneurs et pèlerins! Sylvie Cimon Beaudet
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