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Collection « Les auteur(e)s classiques »

“ De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s'y rallier ”
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du texte de Benjamin Constant, 1767-1830, De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s'y rallier (1796) in ouvrage intitulé De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s'y rallier (1796), Des réactions politiques; Des effets de la terreur (1797), pages 27 à 89. Paris: Éditions Flammarion, 1988, 187 pages. Collection: champs. Préface et notes de Philippe Raynaud.

Introduction


Le moment actuel est l'un des plus importants de la Révolution. L'ordre et la liberté sont d'un côté, l'anarchie et le despotisme, de l'autre. Peu d'instants sont encore donnés pour se prononcer ; il faut se hâter de déposer les souvenirs et les haines, ou demain ces haines seront remplacées par d'inutiles regrets, ces souvenirs par d'amers remords.

J'ai recueilli, sur la nécessité de se rallier au Gouvernement, quelques idées qui m'ont semblé utiles, et sur ces premiers pas dans la carrière constitutionnelle, quelques réflexions qui m'ont paru rassurantes.

On trouvera, peut-être, des expressions sévères sur des hommes qui méritent l'estime ; plus leurs intentions sont pures et leurs caractères estimables, plus leurs erreurs peuvent être funestes.

Il faut que ces hommes se rapprochent du Gouvernement, et non le Gouvernement de ces hommes. Lorsqu'ils entrent dans son sens, ils y portent l'honnêteté et la modération, mais lorsqu'ils le font entrer dans le leur, ils lui donnent de la vacillation et de la faiblesse.

L'esprit de parti gagne seul à juger des institutions par les personnes, des opérations par les agents, et à devancer les mesures par un blâme, qui souvent ne devient juste que parce qu'il fut prématuré.

Un défaut qui caractérise presque tous ceux qui ont joué un rôle dans la Révolution, et surtout les vaincus après leur défaite, c'est de vouloir toujours ramener les choses au lieu de les suivre. Ils regardent leur triomphe comme le but général, et croient que le but ne peut s'atteindre, dès qu'on les a dépassés.

N'étant attaché à aucun parti par aucun intérêt, inconnu même à la plupart des individus, nul motif personnel n'a pu diriger mes jugements. Je désire ardemment voir se terminer la Révolution, parce qu'elle ne saurait désormais être que funeste à la liberté; et c'est une de mes raisons pour désirer ardemment aussi l'affermissement de la République, à laquelle, d'ailleurs, me semble attaché tout ce qu'il y a de noble et de grand dans les destinées humaines.

Il a été loin de ma pensée d'écrire contre aucun genre de gouvernement, d'inviter aucun état monarchique à renoncer à la Royauté, aucune Aristocratie à adopter des formes démocratiques : mais j'ai cru du devoir rigoureux de tout ami de l'humanité, d'exhorter une nation qui se gouverne par ses représentants, à rester fidèle au gouvernement représentatif.

L'expérience des révolutions, l'amour de l'ordre et de la paix nous commandent de respecter ou de ménager les institutions de tous les peuples : mais tous les sentiments réunis exigent de nous le même respect, les mêmes ménagements pour les institutions républicaines.


Revenir au texte de l'auteur: Benjamin Constant Dernière mise à jour de cette page le Jeudi 20 mars 2003 16:55
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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