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Collection « Les sciences sociales contemporaines »

L'avenir du capitalisme (1961)
Introduction


Une édition électronique réalisée à partir du livre de M. Robert Fossaert, sociologue, L'avenir du capitalisme. (1961). Paris: Les Éditions du Seuil, 1961, 256 pages. [Autorisation demandée à l'auteur de diffuser cette oeuvre sur ce site].
Introduction

par Robert Fossaert

Depuis dix ans, la décolonisation est une expérience historique achevée, un mouvement implacable dont l'issue ne peut plus comporter de surprise. La France tâtonne et trébuche sur le chemin qui, de toutes façons, mène à l'indépendance de l'Algérie. Plus elle tarde à mettre en œuvre cette solution inéluctable, plus elle risque de succomber à quelque variante du fascisme.

Mais la guerre d'Algérie et la menace fasciste qui nous obsèdent, nous masquent en même temps d'autres problèmes dont les solutions exerceront, d'ici peu d'années, une influence majeure sur nos conditions de vie et sur le rôle de notre pays dans le monde. Malgré ses aventures Particulières, la France est appelée à partager le sort des nations industrielles capitalistes.

Pourra-t-elle expérimenter, comme les Etats-Unis, un type de civilisation fondé sur une consommation de masse ? Comment supportera-t-elle la concurrence économique et la pression politique de l'Union soviétique qui accède au rang de grande puissance industrielle socialiste ? Quelle place tiendra-t-elle dans un monde où les anciennes colonies vont chercher la voie d'un développement économique rapide et observer l'exemple fascinant que leur offre la Chine ?

Toutes ces questions - et il en est bien d'autres - sont interdépendantes. Elles forment des séries dont l'une débouche sur la guerre et l'autre sur ce qu'on appelle coexistence pacifique, A l'intérieur de cette dernière éventualité, de nouvelles séries se forment avec, pour terme, d'un côté la révolution socialiste provoquée par une catastrophe économique dit capitalisme et, de l'autre, une zone douteuse dont aucune ligne ne se dessine encore clairement et qui, cependant, me paraît être notre avenir le plus probable.

De façon encore confuse, ce jugement semble bien être partagé par la plupart des hommes de gauche, en Europe occidentale. Quand les socialistes allemands et autrichiens répudient leurs vieux programmes, quand les travaillistes anglais sont tentés d'en faire autant, quand les socialistes et les communistes italiens cherchent de « nouvelles ouvertures », c'est bien l'indice qu'un problème commun se pose à tous ces pays et que les projets ou les programmes anciens se révèlent inaptes à le résoudre. Partout, comme en France, la gauche sent que ses idées ont vieilli. Partout, de nouvelles recherches s'ébauchent.

Il faut voir dans ce livre une contribution à cet effort. Son objet peut se définir ainsi : dire quelles raisons économiques et politiques me conduisent à penser que la guerre et la crise ne sont pas fatales; essayer d'explorer les perspectives d'évolution qui s'ouvrent dans cet intervalle entre deux catastrophes.

Un tel projet conduit nécessairement à une certaine dissymétrie dans l'exposé. En effet, l'avenir du capitalisme, vu de France, c'est à la fois le problème général des perspectives offertes à l'ensemble des nations industrielles capitalistes et le problème particulier de l'avenir français dans cet ensemble. Et chacun de ces problèmes relève de modes d'analyse différents : dans le premier cas, toute l'attention se porte sur de grands ensembles comme le secteur capitaliste oit le secteur socialiste du monde, dans le second, une étude plus fine des mécanismes économiques et des structures sociales devient indispensable. D'une partie à l'autre de ce livre, les phénomènes étudiés changent donc d'échelle, un peu comme lorsqu'on passe, dans la lecture d'un quotidien, des nouvelles internationales aux informations françaises. Il a paru préférable d'accepter ce décalage, plutôt que de le masquer par des artifices de forme.

Il restait enfin une autre difficulté à surmonter. En France, l'économie n'entre pas encore dans la culture de « l'honnête homme », fût-il de gauche. C'est pourquoi ce livre a été écrit, autant qu'il se pouvait, pour le lecteur non spécialiste. Les spécialistes regretteront peut-être que les références soient rares, les citations absentes et le langage technique souvent éliminé. Mais c'est à ce prix seulement que des problèmes économiques décisifs pour notre avenir peuvent sortir d'es cercles d'initiés et connaître un débat plus large.

Retour au texte de l'auteur: Robert Fossaert Dernière mise à jour de cette page le Lundi 25 août 2003 18:38
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue.
 



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