Les ponts couverts: plus de 135 ans d’histoire et de mise en service

 On dénombre sur le territoire du Québec plus de 9000 ponts et ponceaux, dont 91 ponts couverts en bois. Parmi ceux-ci, sept sont considérés comme des propriétés privées.

Au Canada, les ponts couverts sont essentiellement concentrés au Nouveau-Brunswick, qui en compte 63. C’est également dans cette province que l’on retrouve le plus long pont couvert au monde, soit le pont situé au dessus de la rivière St-Jean, à Hartland. Ce type d’infrastructure a aussi été érigé en Colombie-Britannique et en Ontario, mais l’importance de ces ouvrages d’art est minime.

En fait plus de 50% des ponts couverts du Canada sont situés sur le territoire du Québec. À l’échelle mondiale, le Quebec abriterait 7% de ces structures en bois. Ces ponts typiques font d’ailleurs partie prenante de notre histoire, au même titre que les maisons ancestrales, les moulins et les édifices religieux qui caractérisent notre patrimoine bâti.

Ces ponts de bois d’inspiration états-unienne ont été au cœur du développement des nouvelles colonies. Du début du XIXe siècle jusqu’en 1958, plus de 1000 ponts couverts ont été érigés au Québec. C’est autour de ces constructions ouvrées que se greffait la vie du village. Ces « ponts de la colonisation » unifiaient les rives, facilitaient la mise en marché des produits du terroir, donnaient accès aux lieux de culte et brisaient l’isolement des communautés. Ils symbolisaient la marche vers une économie prometteuse.

Trésors de notre patrimoine, ces ouvrages d’art témoignent également de l’importance qu’accordaient nos ancêtres à l’aspect esthétique des constructions. Les ponts couverts, notamment ceux construits jusqu’au début du XXe siècle, portent la signature distincte des architectes, charpentiers et constructeurs qui les ont réalisés. Ce qui explique la grande variété de modèles de ponts couverts du Québec.

C’est par le type de ferme qui supporte l’ensemble de la structure que les ponts couverts se distinguent fondamentalement. Parmi une douzaine de types, sept fermes de pont se voient plus couramment: à poinçon simple, à poinçons doubles, à poinçons multiples, Town, Howe, McCallum, Town québécois.

Vers 1905, la conception des ponts couverts se standardisa davantage pour atteindre un degré de perfectionnement élevé. C’est à cette époque que les praticiens et ingénieurs du ministère de la Colonisation dessinèrent le pont « Town québécois », structure inspirée du modèle « Town » de Ihiel Town. En cinquante ans, quelque 500 ponts « Town québécois » furent construit dans la province.

Pourquoi avoir choisi de couvrir les ponts? Par souci d’économie. Les ponts et ponceaux en bois duraient rarement plus de 20 ans, alors qu’une structure en bois, à l’abri sous un toit et un lambris, à une longévité qui se compte en siècle!

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