Catherine Flynn, professeure en travail social au Département des sciences humaines et sociales de l’UQAC et membre régulière du Centre intersectoriel en santé durable (CISD), mène depuis plusieurs mois une recherche partenariale intitulée « Itinérance des femmes en Montérégie – Un portrait régional pour mieux répondre aux besoins ». Cette étude rendue possible par un financement accordé dans le cadre de l’Entente sectorielle pour la structuration montérégienne du développement social 2023-2027 est réalisée en partenariat avec la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM) et la Table Itinérance Rive-Sud (TIRS).
Ce premier projet de recherche-action portant sur l’itinérance des femmes en Montérégie vise à répondre au manque de données disponibles dans la région sur ce sujet, à mieux comprendre les réalités et besoins spécifiques des femmes qui sont, ou ont déjà été en situation d’itinérance, ainsi qu’à émettre des recommandations quant aux ressources, services et pratiques nécessaires pour répondre adéquatement aux besoins des femmes, assurer leur sécurité, leur bien-être et leur stabilité.
Cette recherche fait écho à un drame survenu le 27 octobre dernier à Longueuil, où un nouveau-né a été abandonné, puis retrouvé sans vie dans un abribus.
« Cet événement tragique doit servir d’électrochoc pour mettre en lumière les défaillances d’un système qui laisse encore trop de femmes sans ressources, sans logement et sans accès adéquat à des services de santé et de soutien social. Les femmes en situation d’itinérance vivent une réalité d’une extrême précarité, souvent marquée par la violence et la stigmatisation. Leur rapport aux institutions et aux organismes est fréquemment teinté de méfiance, fruit d’expériences de jugement ou de contrôle, particulièrement en lien avec leur expérience de maternité.»
-Catherine Flynn
Jusqu’à présent, la professeure Flynn et son équipe ont rencontré 38 femmes ayant vécu, vivant, ou étant à risque de vivre une situation d’itinérance. Ces consultations ont pour objectif de collecter des données qualitatives sur leur parcours et leurs besoins. Bien que la récolte et l’analyse des données soient toujours en cours, ces premiers témoignages ont déjà permis de relever des constats préliminaires préoccupants. Plusieurs problématiques alarmantes ont pu être identifiées, notamment un important manque d’accès aux soins, aux médicaments et aux suivis, une marginalisation induite par la stigmatisation dont ces femmes sont la cible, ainsi qu’une absence d’accompagnement et de services de soutien adaptés à leurs réalités.
Pour sonner l’alarme sur la situation et inciter les instances gouvernementales à agir, Catherine Flynn a publié une lettre ouverte appuyée par plus de 400 signatures dans La Presse: https://www.lapresse.ca/dialogue/opinions/2025-11-19/mort-d-un-nouveau-ne-a-longueuil/un-drame-qui-revele-la-violence-institutionnelle-envers-les-femmes.php
