L’alpha-humulène, une substance active extraite de l’huile essentielle d’un conifère de la forêt boréale (le sapin baumier) offrirait de réelles possibilités dans le traitement de certains cancers. Cette découverte, élevée au rang des dix découvertes de l’année 2001 par le magazine Québec-Science, est le fruit du travail de deux chimistes, professeurs-chercheurs de l’Université du Québec à Chicoutimi, Jean Legault et André Pichette.

Plusieurs extraits du feuillage de différents conifères ont été étudiés afin d’en évaluer le potentiel antitumoral. À la lumière de ces résultats, il a été déterminé que les extraits de sapin baumier possédaient un potentiel antitumoral contre différentes lignées de cellules cancéreuses et qu’ils démontraient une faible toxicité chez l’animal.

Certains extraits de sapin ont été analysés par différentes approches analytiques afin de déterminer le ou les produits naturels responsables de l’activité biologique. Ainsi, il a été possible de déterminer que l’huile essentielle, un type d’extrait présentant un bon potentiel antitumoral, était composée d’une quinzaine de composés. Le fractionnement de l’huile essentielle a permis d’identifier qu’un composé, l’alpha-humulène, était responsable de l’activité antitumorale.

Les travaux de recherche se poursuivent en collaboration avec différents groupes de recherche afin de déterminer le potentiel antitumoral de composés apparentés. Ces composés apparentés peuvent être des produits naturels de la même famille ou encore des dérivés de l’alpha-humulène.

Les chercheurs prennent cependant la précaution de souligner qu’il s’agit des premiers pas vers la découverte d’un nouveau médicament et incitent à la prudence quant à l’interprétation: «nous ne pouvons encore dire si on tient l’amorce d’un traitement contre le cancer. Les 6 à 12 prochains mois seront déterminants. Des résultats positifs à nos expériences seraient extrêmement intéressants et prometteurs».