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André Francoeur honoré par ses pairs

Le Dr André Francoeur a été honoré du titre de Membre émérite par la Société d'entomologie du Québec. Il est en compagnie de M. Christian Hébert du Centre de Foresterie des Laurentides, Forêt Canada.
À l’instigation du Québec, les entomologistes d’expression française tiennent à tous les quatre ans, depuis une vingtaine d’années, un congrès international dans les principaux pays de la Francophonie pour faire le point des dernières connaissances dans le monde fabuleux des insectes.

La 5e Conférence Internationale Francophone d’Entomologie se tenait cette année à l’UQAM, du 14 au 18 juillet, sous l’égide de la Société d’entomologie du Québec. Le thème était : la recherche de pointe en entomologie. Le Dr Francoeur a présenté une communication intitulée : Quand le génotype devance le phénotype chez les fourmis (Formicidae, Hymenoptera).

Le banquet de la CIFE 2002 avait lieu au restaurant Fiorantino du vieux-port de Montréal. 110 personnes étaient présentes à cette soirée. La Société d’entomologie du Québec a profité de ce banquet pour remettre la décoration « Membre émérite » au Dr André Francoeur, professeur retraité de l’Université du Québec à Chicoutimi. Cette décoration souligne la carrière exceptionnelle d’un entomologiste à la retraite. Sur la photo, André Francoeur, à gauche, reçoit une plaque honorifique des mains de Christian Hébert de Centre de Foresterie des Laurentides, Forêt Canada.

Dr André Francoeur – Membre émérite de la SEQ

Au nom de la Société d’entomologie du Québec, il me fait grand plaisir de vous présenter le récipiendaire 2002 de la décoration  » Membre émérite  » de notre société (honneur pleinement mérité), le Dr André Francoeur, un scientifique que j’ai appris à connaître et à apprécier depuis une dizaine d’années.

Détenteur d’un cours classique, complété en 1960, André Francoeur est doté d’une vaste culture et d’un sens de l’humour peu commun. Fin causeur, il adore jouer avec les mots et son rire communicatif a maintes fois fait vibrer les murs de nos laboratoires et de plusieurs restaurants de Chicoutimi et de Québec.

Après avoir complété son cours classique en 1960, André Francoeur complète un baccalauréat en biologie en 1964 et une maîtrise en sciences forestières en 1966 à l’Université Laval. Puis, contre vents et marées… et malgré l’avis du directeur du Département de l’époque, il entreprend par la suite un doctorat sur la biosystématique d’un groupe de fourmis, travail qui sera réalisé en co-direction avec le Dr. William Brown de l’Université Cornell.

Avant d’avoir complété son doctorat, qu’il terminera en 1972 , il est convié au défi de la création du réseau des Universités du Québec en 1969 et il joint l’Université du Québec à Chicoutimi. En compagnie de ses nouveaux collègues, il participe à l’élaboration du programme de biologie générale et dessine lui-même les plans des premiers laboratoires de biologie, puis voit à leur aménagement. Comme professeur, il est exigeant mais impartial, perfectionniste mais productif. Il transmet sa passion aux étudiants à travers de nombreux cours d’écologie, de biogéographie et d’arthropodes.

Subventionné par le CRSNG et la Fondation de l’UQAC, André Francoeur a réussit l’exploit de travailler pendant une trentaine d’années en recherche fondamentale sur les fourmis, ce qui n’est pas peu dire quand on considère l’état dans lequel se trouve la biosystématique dans son ensemble au Québec. Il faut dire que ce n’est pas tout le monde qui peux présenter une lettre de référence signée par E. O. Wilson, grand myrmécologiste américain, auteur scientifique à succès et l’un des pères de la Sociobiologie. Ses recherches en biosystématique des fourmis l’ont d’ailleurs propulsé sur la scène internationale où il a visité les plus grands musées européens (le Museum National d’Histoire Naturelle de Paris et le British Museum pour ne nommer que ceux-là), sans compter ses visites en Suisse, en Italie, en Autriche, en Belgique et en Allemagne. Du côté américain, il a eu accès au cénacle reconnu mondialement pour l’étude des fourmis :  » the Ant room  » du Museum of Comparative Zoology de l’Université de Harvard ainsi qu’au U.S. National Museum de Washington.

En 1980, il dirige une équipe de recherche qui métamorphosera la gestion des bleuetières du Saguenay – Lac Saint-Jean. La problématique définie est très vaste et c’est l’occasion pour le chercheur de mettre en pratique les concepts écologiques qu’il enseigne à ses étudiants depuis plusieurs années. Tout y passe, des photographies thermiques aériennes jusqu’aux insectes pollinisateurs; des investissements et des énergies qui approcheront le million de dollars.

En 1986, avec des collègues et des techniciens appartenant à trois constituantes de l’Université du Québec et de l’Université Laval, il jette les bases du projet BADIQ (Banque de données sur les invertébrés du Québec), qui l’amène, en 1988, à fonder avec des collègues et amis, la Corporation Entomofaune du Québec. La mission principale de la Corporation et du projet BADIQ est d’améliorer nos connaissances sur les insectes et autre arthropodes qui vivent au Québec. Il vise rien de moins que d’amorcer une encyclopédie des insectes du Québec! Très rapidement, le groupe réalise qu’il doit développer, en partant vraiment de la base, un Système d’information et de gestion des échantillonnages sur la biodiversité, le SIGEB. Le projet se développe et l’UQAC crée en 1994, le Centre de données sur la biodiversité du Québec qui a pignon sur rue à l’Institut de recherche du Saguenay – Lac Saint-Jean. Une application micro-informatique du SIGEB, le MicroSIGEB doit d’ailleurs être complétée sous peu.

Jusqu’à présent, André Francoeur a publié plus de 150 articles scientifiques et de vulgarisation. Il donné plus de 80 conférences et séminaires. Depuis sa retraite officielle en août 2001, il poursuit toujours ses recherches à temps plein et travaille, entre autre, sur un livre sur les Fourmis du Québec qui sera publié par la Corporation Entomofaune du Québec.

En 1979, il fut le premier récipiendaire du Prix Léon-Provancher remis par la Société d’entomologie du Québec en reconnaissance de la qualité de ses travaux sur la biosystématique des fourmis. En 1993, il recevait le Prix Insecte d’argent de l’Association des entomologistes amateurs du Québec et en 2000, il était décoré du titre de Membre émérite par l’Association des biologistes du Québec.

En cette soirée du 16 juillet 2002, c’est avec fierté que la Société d’entomologie du Québec décerne le titre de Membre émérite au Dr André Francoeur.

Dr Christian Hébert
Centre de foresterie des Laurentides
Forêt Canada
16 juillet 2002

Subventions à la recherche au CDBQ

Depuis trois ans, le Centre de données sur la biodiversité du Québec, sous la responsabilité du professeur André Francoeur, du Département des sciences fondamentales, a consacré beaucoup de temps et de ressources à l’un de ses plus importants projets, la production d’une nouvelle version d’un logiciel nommé MicroSIGEB 2,0.

Cette nouvelle version, entièrement refondue, repose sur le progiciel 4e Dimension, le plus puissant du genre pour la micro-informatique, lequel permet le développement de base relationnelle de données et leur portage sur la Toile. Le MicroSIGEB permet d’informatiser, de gérer et d’exploiter les données d’échantillonnage sur la biodiversité en général et des insectes en particulier. Il s’agit plus précisément des données sur les spécimens, l’écologie, la localisation, l’identification, etc. D’importants répertoires sont associés aux logiciels, tels le Répertoire des taxons (plus de 20 000 noms), le Répertoires des toponymes basé sur la banque TOPOS du gouvernement du Québec (plus de 106 000 entrées), etc.

Le développement de cette version 2,0, initiée grâce au support financier de la FUQAC, se poursuit en partenariat avec le Centre de foresterie des Laurentides à Québec (Ste-Foy), Forêt Canada, et la corporation Entomofaune du Québec. Le CFL a contribué une somme de 10 000$ et la Corporation 1 100 $ pour l’année 2002.

C’est la firme Interface Humaine de Québec qui assure le développement informatique du MicroSIGEB. Le Dr Christian Hébert et son assistante font équipe avec le Dr André Francoeur ( avec des étudiants et des naturalistes) pour ce projet. Une fois complétée, la nouvelle version du logiciel sera utilisée pour informatiser les collections de recherche du CFL, et éventuellement du réseau de Forêt Canada.