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Message clair au Gouvernement du Québec
Les dirigeants des cinq maisons d’enseignement supérieur de la région se sont unis pour établir un discour cohérent et unanime sur l’avenir de la formation supérieure au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le recteur de l’UQAC, Michel Belley, au centre, est entouré des directeurs généraux des cégeps, André Carrier à Jonquière, Louis Lefèbvre à Saint-Félicien, Jean Lefèbvre à Alma et Roger Demeule à Chicoutimi.

Les directions des cinq maisons d’enseignement supérieur de la région (Collège d’Alma, Cégep de Chicoutimi, Cégep de Jonquière, Cégep de Saint-Félicien, Université du Québec à Chicoutimi) ont profité de l’occasion du Rendez-vous national des régions pour signaler qu’elles refusaient de s’en tenir aux seules perspectives démographiques comme essentiel paramètre du développement de la formation supérieure.

Elles tenaient à rappeler au gouvernement québécois le fait que l’accessibilité à des études supérieures constitue toujours un défi collectif bien actuel. Elles rappelaient aussi que le développement de l’enseignement supérieur et de la recherche sur l’ensemble du territoire québécois constitue encore le meilleur investissement qui garantisse la vitalité du Québec dans une vision intégrale.

En effet, au moment même où la région fait face à un énorme défi quant à son développement, il devient de plus en plus impératif de maintenir le cap dans notre mandat d’accessibilité aux études supérieures et d’investir dans des opérations d’attraction, de diplomation et de rétention de ressources humaines qualifiées et compétentes. Ce, afin de créer un environnement favorable à la consolidation du tissu économique, social et culturel de notre territoire.

Jusqu’à aujourd’hui, les maisons d’enseignement supérieur ont travaillé de concert avec les gens de la région. Leur contribution se calcule en dizaines de milliers de diplômés compétents qui sont devenus avec le temps des acteurs importants du développement, non seulement de notre région, mais également de l’ensemble du territoire québécois. Nos expertises en art et technologies des médias, technique du milieu naturel, pilotage, génie, santé, sciences sociales, géomatique, arts et lettres, musique, éducation, agriculture, aluminium et géologie, pour ne nommer que celles-là, sont autant de secteurs où notre savoir-faire dépasse largement les frontières régionales. Il en est de même sur le plan de la recherche où nos chercheurs sont régulièrement mis à contribution, partout dans le monde, et où l’excellence de leurs travaux scientifiques fait l’envie de plusieurs.

Il est de toute première importance pour le gouvernement de reconnaître le rôle stratégique que peuvent et doivent jouer l’ensemble des territoires québécois dans le développement du Québec. Les régions sont reconnues avant tout pour leurs richesses naturelles, mais on oublie trop souvent ce qu’elles ont de plus décisif à offrir : l’intelligence et la compétence de leurs ressources humaines. Il est impensable d’imaginer un Québec compétitif sans référer à l’occupation et au développement de l’ensemble de son territoire.

Ce développement ne peut se faire sans le respect et la reconnaissance du caractère distinct des différents territoires québécois et des institutions qui y œuvrent. Il faut miser sur l’imagination et l’initiative de leurs populations en créant les conditions favorables à leur déploiement. Sans vouloir diminuer l’importance des politiques nationales en matière d’éducation et de recherche, nous croyons que les gens du Saguenay-Lac-Saint-Jean, lorsqu’ils se concertent, ont non seulement la capacité d’agir sur le développement, mais aussi celle d’innover dans les modèles et la dans manière de faire les choses.

Les maisons d’enseignement supérieur de la région ont toujours été des partenaires privilégiés dans le développement de leur territoire ainsi que dans l’ensemble du Québec. Elles ont la ferme intention de poursuivre cette mission par-delà les perspectives de décroissance démographique.

À cet égard, le gouvernement devra non seulement reconnaître leur rôle stratégique, mais aussi faire preuve d’ouverture et d’imagination en adaptant son financement aux réalités de ces institutions en tenant compte de leur mission et de leurs particularités. Il est inconcevable, après plus de trente ans de réalisations et de contributions significatives, que de telles institutions ne soient toujours pas considérés comme des rouages essentiels au développement du Québec et que leurs acquis soient toujours questionnés et par l’appareil administratif et par l’appareil politique.

Le Québec, à la fin des années ’60, s’est doté d’un outil important de développement avec l’implantation, sur l’ensemble du territoire québécois, de maisons d’enseignement supérieur adaptées aux réalités de leur milieu respectif. Ces maisons d’enseignement ont plus que jamais la capacité et les compétences d’agir sur l’avenir du Québec; il serait dommage qu’un gouvernement, quel qu’il soit, ne consente pas les moyens nécessaires à la pleine réalisation de leur mission.