Chronique

Non, l’éducation n’a pas d’âge !

DIPLÔMÉES – Jacqueline Bouchard, 1er certificat, Lizette Fournier, 1er certificat, Gabrielle Roy, 2e certificat ainsi que Céline Deschêne et Monique Harvey, deux bachelières, ont été honorées lors de la collation des grades qui avait lieu à l'hôtel Le Montagnais vendredi dernier. (Photo Sylvain Dufour)
ORGANISATEURS - Jeannine Bouchard, Gabrielle Roy, Nicole Harvey, Françoise Savard, Stéphane Aubin et Antoine Lutumba Ntetu font partie du comité organisateur qui a fait de cette soirée une réussite. (Photo Sylvain Dufour)
CHICOUTIMI – C’est avec beaucoup de fierté et d’émotion que cinq étudiantes du troisième âge ont été diplômées le vendredi 4 mai lors de la collation des grades de l’Association des universitaires du troisième âge (UTA) de l’UQAC. Ces cinq finissantes ont prouvé hors de tout doute que l’éducation n’a pas d’âge. « C’est la deuxième fois que je suis diplômée et chaque fois, c’est un dépassement de soi, une grande fierté », confie Gabrielle Roy qui en est à son deuxième certificat.

Chaque année, environ soixante-dix personnes âgées suivent des cours à l’UQAC pour parfaire leur culture et garder leur esprit en forme. « Je m’ennuyais culturellement et j’avais le goût d’apprendre de nouvelles choses, d’élargir mes horizons », raconte Mme Roy.

De son côté, Françoise Savard, trésorière de l’UTA et étudiante, ajoute que plusieurs de ses collègues de classe n’ont pas eu la chance de fréquenter l’université lorsqu’ils étaient plus jeunes et qu’ils saisissent maintenant leur chance. Après tout, mieux vaut tard que jamais! L’âge des étudiants varie entre 50 et 84 ans. « Nous avons quelques étudiants qui ont plus de 80 ans et qui fréquentent l’UQAC depuis plusieurs années », assure Mme Roy.

Du travail

Mais attention, les étudiants du troisième âge ne font pas de tricot en classe, ils travaillent fort et en retirent beaucoup de satisfaction. Ils ont des travaux à remettre et des examens. Après tout, leur formation est reconnue par le ministère de l’Éducation. Par contre, pour ceux qui ne veulent pas se casser la tête avec des travaux, il est possible d’assister simplement au cours et profiter de l’enseignement, mais ils ne pourront pas être diplômés.

Les étudiants suivent un cours par session. Pour obtenir un baccalauréat comme Céline Deschêne et Monique Harvey, les deux bachelières qui ont été diplômées ce vendredi, il faut fréquenter l’UQAC pendant 15 ans! Il est facile d’imaginer tout ce que représente pour elles ce papier. Pour les trois autres aînées, cinq ans d’effort et d’assiduité ont été nécessaires pour obtenir leur certificat.

Sciences humaines

Il ne faut pas croire que les aînés perdent leur temps sur les bancs d’école. Au contraire, ils se cultivent et touchent à plusieurs grands sujets d’actualité. Ils suivent des cours d’histoire, de politique, de sociologie, d’anthropologie, de littérature, d’art, d’écologie, de psychologie et même de géographie. « Les universitaires du troisième âge enrichissent le milieu universitaire de leurs expériences de vie, mais également la société et leur entourage de leurs nouvelles connaissances », affirme Marc Jean, le directeur des programmes à l’UTA.

En fait, les étudiants du troisième âge s’intègrent parfaitement à la communauté universitaire majoritairement composée de jeunes. « Ce sont surtout les visiteurs qui nous demandent ce que nous faisons à l’UQAC. Pour les jeunes étudiants, nous sommes un peu comme leurs grandsparents », précise Mme Savard. L’Association des universitaires du troisième âge fait également partie du Mouvement des associations générales étudiantes de l’UQAC. « Être étudiantes du troisième âge est beaucoup plus facile que l’on peut le croire et nous retirons énormément de bénéfices de cette expérience », conclut Nicole Tremblay, secrétaire de l’UTA et étudiante à l’UQAC. ❏

Déjà le 20e anniversaire

CHICOUTIMI – L’Université du Québec à Chicoutimi célèbre les 20 ans de présence des étudiants du troisième âge entre ses murs. Il y a 20 ans, l’UQAC créait la toute première université officielle du troisième âge au Québec, la première et la seule à offrir un diplôme remis régulièrement.

Les membres de l’Association des universitaires du troisième âge (UTA) de l’UQAC tiennent d’ailleurs à souligner l’audace et la détermination des pionniers de ce programme, soeur Marie-Marthe Bouchard et le professeur Raymond Girard, sans lesquels ils ne pourraient avoir le plaisir de fréquenter cette institution universitaire et d’élargir leur culture. En effet, une centaine de certificats ont été remis à des étudiants depuis les débuts de cette aventure en 1987.

Marc Jean, directeur des programmes de l’UTA insiste sur le fait que c’est un honneur pour l’université d’accueillir une clientèle aussi riche d’expérience et de diversité que les étudiants du troisième âge. Il ajoute que les aînés apportent énormément à la communauté universitaire.