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Remise de trois doctorats honoris causa

Monsieur Bernard Angers, 22e docteur honoris causa de l¹UQAC.
Monsieur Ghyslain Dubé, 23e docteur honoris causa de l¹UQAC.
Monsieur Pascal Triboulot, 24e docteur honoris causa de l¹UQAC
L’Université du Québec à Chicoutimi a remis avec fierté, le 1er mai dernier, ses vingt-deuxième, vingt-troisième et vingt-quatrième doctorats honoris causa à trois personnalités qui ont contribué, à leur manière, au développement du monde universitaire, soit à messieurs Bernard Angers, Ghyslain Dubé et Pascal Triboulot.

Monsieur Bernard Angers

Monsieur Angers a travaillé pendant plusieurs années dans de nombreux ministères et organismes publics. Il a assumé la direction générale de la rémunération au ministère de la Fonction publique où il a établi la politique de rémunération des secteurs public et parapublic du gouvernement du Québec. En 1971, il devient sous-ministre associé au ministère des Institutions financières, Compagnies et Coopératives.

Il a été sous-ministre adjoint au ministère des Affaires municipales de 1974 à 1977 où il a contribué à l’implantation de la réforme de l’évaluation foncière et à la préparation de propositions gouvernementales en matière de financement municipal. En 1977, il est nommé sous-ministre en titre au ministère des Travaux publics et des Approvisionnements. Il a participé à la mise en place de ROSALIE, système de gestion régissant l’octroi des contrats de service du gouvernement du Québec. Il a également été responsable de la planification et de la réalisation des premiers travaux de rénovation de l’Assemblée nationale.

En 1979 il a été nommé Secrétaire général associé au ministère du Conseil exécutif. Il a séjourné un an au Collège national de la défense à Kingston en Ontario, où il s’est consacré à des études géopolitiques relatives au Canada et à sa place dans le monde sur les plans politique, économique et militaire. À son retour à Québec, il devient président-directeur général de la Société d’habitation du Québec où il y a agi à titre de porte-parole des provinces canadiennes. Il a négocié une nouvelle entente fédérale-provinciale en matière d’habitation par laquelle il a ramené, au niveau provincial, la maîtrise d’oeuvre dans ce secteur d’activité économique. En 1986, il est nommé sous-ministre en titre au ministère du Revenu et assume, pendant sept ans, la responsabilité de la gestion des programmes sociofiscaux et conseille le gouvernement québécois en la matière.

Après avoir œuvré près de trente ans dans la haute fonction publique québécoise, monsieur Angers a entrepris une seconde carrière, à titre de recteur de l’Université du Québec à Chicoutimi, de 1993 à 2001. Il a laissé une trace remarquable et un héritage important pour les générations futures. Sur le plan des réalisations, on lui reconnaît la construction des Pavillons des humanités, des arts, du givrage, de la foresterie et de trois résidences pour étudiants. Par ailleurs, Bernard Angers a su mobiliser le personnel de l’université afin de réaliser la première campagne majeure de financement qui a atteint la somme de 8,4 M$.

Il a réussi à situer l’Université du Québec à Chicoutimi comme lieu d’enseignement de haut niveau sur la scène régionale, nationale et internationale. Il a, de plus, contribué à la reconnaissance publique de l’excellence de cette institution dans plusieurs domaines, au plan social, économique et politique.

Bernard Angers est un acteur important dans sa communauté. Il œuvre sur plusieurs comités, dans divers domaines, et contribue ainsi à l’enrichissement de son milieu.

Monsieur Ghyslain Dubé

Monsieur Ghyslain Dubé a entrepris sa carrière en 1971 comme stagiaire chez Alcan. Depuis ce temps, il agit à titre de chercheur et de conseiller scientifique au Centre de recherche et de développement Arvida de Rio Tinto Alcan où il a acquis ses lettres de noblesse en matière de recherche industrielle. L’expertise qu’il a développée, avec son équipe de recherche, sur les procédés de production et du traitement de l’aluminium en fusion lui a d’ailleurs valu une renommée mondiale dans le milieu industriel du métal gris.

La première découverte développée par monsieur Dubé concerne le procédé de traitement de l’aluminium en creuset qui, en substituant une grande partie du chlore autrefois utilisé, et en le remplaçant par d’autres produits moins nocifs, et en utilisant des méthodes de contrôle des procédés plus évoluées, a permis de réaliser des alliages de très haute qualité avec d’autres matériaux.

La seconde innovation que monsieur Dubé a mise au point est le LimCA LiquidMetal Cleanliness Analyser. Cette technologie qui permet, grâce à des techniques analytiques sophistiquées, de contrôler la propreté et la pureté du métal de manière quasi instantanée est devenue la norme de l’industrie sur le marché international. Cet analyseur, fabriqué par une entreprise québécoise, alimente 100 % du marché mondial.

Par la mise en place d’un réseau d’experts et de scientifiques aguerris, il a aussi largement contribué à la structuration d’alliances stratégiques qui sont devenues incontournables au développement et à la consolidation du savoir et du savoir-faire québécois dans la production et la transformation de l’aluminium.

Dès le début des années 1980, les collaborations entre l’Université du Québec à Chicoutimi et la société Alcan, devenue depuis Rio Tinto Alcan, ont évolué en partenariat fructueux et de grande importance pour notre université. Nous avons agi conjointement comme pionniers dans le lancement d’une recherche systématique dans le domaine de la production et de la transformation de l’aluminium. Cette recherche repose sur une collaboration soutenue entre Alcan et notre institution, mais aussi, entre l’UQAC et d’autres universités québécoises. Cela a donné lieu à la mise en place de deux chaires industrielles à l’UQAC qui sont toujours financées, l’une par Rio Tinto Alcan, et l’autre, par General Motors. Cela a aussi donné lieu à la création en nos murs du Centre de recherche sur l’aluminium CURAL et par la suite, un regroupement stratégique désigné sous le nom de REGAL.

Permettez-nous également de souligner que monsieur Dubé a reçu plusieurs distinctions tout au long de sa fructueuse carrière de chercheur industriel. Mentionnons le prix Joseph-Armand-Bombardier (ACFAS), le prix de l’Association de la recherche industrielle du Québec, le prix Canada pour l’excellence en affaires et le prix J.-Alfred-Dubuc en innovation technologique du Mérite scientifique régional. Plus récemment, il s’est vu octroyer par le gouvernement du Québec le prix Lionel-Boulet qui représente la plus haute distinction dans le domaine de la recherche et du développement en milieu industriel.

Le Québec rayonne présentement sur le plan mondial par les compétences dont bénéficie principalement la Vallée de l’aluminium, mais aussi tout le Québec. Par ses qualités de chef de file, de rassembleur et de mobilisateur de personnel hautement qualifié, monsieur Dubé a réussi à mettre au point des techniques tout à fait exceptionnelles pour le plus grand bénéfice de l’industrie de l’aluminium.

Monsieur Pascal Triboulot

Le professeur Triboulot, ingénieur de formation et détenteur d’un doctorat en sciences des matériaux, a entrepris son cheminement professionnel en 1981, comme attaché de recherche, au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), principal organisme de recherche à caractère pluridisciplinaire en France.

En 1985, il a débuté sa carrière universitaire en devenant maître de conférences à l’École Supérieure des Sciences et des Technologies des Industries du Bois (ESSTIB) rattachée, à l’Université Henri Poincaré, Nancy 1. Une quinzaine d’années plus tard, il se voit octroyer le titre de professeur des universités et en 2005, il est promu au rang de professeur des universités de 1re classe.

Dès le début de ses travaux de recherche, il a eu le pressentiment que le matériau bois avait toutes les caractéristiques pouvant servir d’assise aux sociétés modernes. Il affirme : « pas de bois, pas d’avenir. » Il dépoussière le bois et il le présente sous l’angle de ses caractéristiques biophysiques, c’est-à-dire un matériau de fibres composites à l’image des matériaux modernes tant recherchés comme ceux, en fibres de carbone. Sur le plan environnemental, le professeur Triboulot présente le bois comme étant un des seuls matériaux capables de séquestrer le CO2. Le bois peut donc nous aider à résoudre une des pires crises environnementales appréhendées de notre siècle, le réchauffement de la planète. Le bois, matériau renouvelable par excellence, s’inscrit en droite ligne avec le concept du développement durable.

En plus de ses activités d’enseignement fort variées – résistance des matériaux, mécanique du solide, mécanique appliquée aux structures de bois, etc. –, le professeur Triboulot a été le principal artisan du développement et de la mise en oeuvre de nouveaux programmes de formation de deuxième cycle à l’École Nationale Supérieure des Sciences et des Technologies des Industries du Bois (ENSTIB). Ces programmes visent à mettre en valeur le matériau bois dans la construction commerciale et industrielle. Il a participé activement à la création de cette école supérieure puisque, dès 1983, il a été nommé directeur technique du Centre d’études supérieures scientifiques qui a été à l’origine de la création de l’ESSTIB qui a changé d’appellation en 1994 pour devenir l’ENSTIB, marquant son nouveau statut d’école nationale. Le professeur Triboulot assume d’ailleurs la direction de cette importante institution.

Sa connaissance du milieu universitaire français, de même que son expérience de gestionnaire reconnu l’ont amené à accepter d’autres responsabilités administratives et électives. Président de l’Association de gestion des services universitaires – maison de l’étudiant – de la ville d’Épinal, membre de l’équipe de direction de la Commission des finances de l’Université Henri Poincaré, coordonnateur de la Charte départementale d’environnement, partie « valorisation du bois », membre du Conseil d’orientation et de suivi des opérations de Constructions publiques bois du Conseil général des Vosges, membre du Comité d’orientation et de gestion du Centre régional d’enseignement spécialisé en agriculture/forêt-bois de Yaoundé au Cameroun, membre élu du Conseil d’administration du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement et membre élu de la Commission administrative de la Conférence des grandes écoles.

En plus de l’enseignement universitaire et de ses importantes responsabilités administratives, le professeur Triboulot est aussi très actif en recherche depuis plus de vingt-cinq ans, soit comme chercheur, soit à titre de directeur d’équipes de recherche multidisciplinaires. Son expertise en recherche est d’ailleurs largement connue et reconnue par le milieu scientifique puisqu’il est membre de plusieurs organismes, comités de recherche ou de transfert de connaissances.

L’Université du Québec à Chicoutimi est très honorée de vous compter parmi ses récipiendaires et félicite, chacun de vous, pour sa contribution exceptionnelle à l’avancement de notre société.