Chronique

Une chance unique d’apprendre

Xiaozhi Li, Martin Gauthier et Marie-Anne Blackburn incitent les jeunes à poser leur candidature dans le cadre des deux bourses d'études complètes décernées à des jeunes de la région. (Photo Sylvain Dufour)
Séjour en Chine pour apprivoiser le mandarin

CHICOUTIMI – Une chance unique, une occasion en or. Des représentants de l’ambassade de Chine à Ottawa offrent deux bourses d’études complètes. Ainsi, deux jeunes de la région pourront aller étudier en Chine, toutes dépenses payées.

Les personnes intéressées auront droit à deux années d’apprentissage du mandarin, puis pourront étudier dans l’une des universités identifiées sur la liste fournie par l’UQAC. La durée du séjour en Chine variera donc entre trois et sept ans.

« En mai 2008, il y a eu un tremblement de terre en Chine et nous avions offert une bourse d’études complète à une étudiante de ce pays qui avait été touchée par la catastrophe naturelle. Les gens de l’ambassade sont venus la voir la semaine dernière et ils en ont profité pour nous offrir ce superbe cadeau, explique le Secrétaire des Affaires internationales à l’UQAC, Martin Gauthier. Les jeunes qui s’y rendront auront droit à une allocation et leur logement sera payé. Tout ce qui manquait, c’était le billet d’avion et l’UQAC le défrayera. »

Des étudiants de n’importe quel programme pourront s’inscrire. On s’attend à ce qu’une personne qui veut faire son baccalauréat en Chine ait besoin de quatre années, en plus des deux années d’apprentissage de la langue. Les gens à la maîtrise auront normalement besoin de deux ou trois ans alors que ceux au doctorat devraient aller dans ce pays pour une durée variant entre trois et six ans. Le mandarin ne ressemblant en rien au français, les deux années d’apprentissage sont obligatoires et nécessaires.

Les responsables de l’UQAC proposeront les bourses à tous les étudiants des quatre cégeps de la région. Bien entendu, les universitaires sont aussi admissibles.

La date limite pour poser sa candidature est le 11 décembre. La sélection se fera durant la semaine du 11 au 15 décembre.

« Jamais l’UQAC n’a pu offrir une si grande opportunité d’aller en Chine aux jeunes de la région. De plus, comme nous avons des permanents qui travaillent dans ce pays, il n’y a pas à s’inquiéter pour l’aspect sécurité. Même que si quelqu’un d’âge mineur était intéressé, on pourrait s’arranger. On peut trouver un tuteur en Chine. Le délégué du Québec en Chine est un ami », poursuit monsieur Gauthier.

L’UQAC et la Chine maintiennent de très bonnes relations depuis plusieurs années déjà. Deux fois par année, des étudiants obtiennent leur diplôme de l’UQAC… en Chine! De plus, quelque 30 cours par année sont donnés dans trois universités chinoises, par des professeurs de l’Université du Québec à Chicoutimi.

Le Quotidien, 14 novembre 2009
Un texte de Katerine Belley-Murray

« Ce voyage est l’expérience de ma vie » – Marie-Anne Blackburn

CHICOUTIMI – (KBM) – Deux jeunes femmes, deux histoires, deux pays, un résultat : l’expérience d’une vie. Marie-Anne Blackburn et Xiaozhi Li, alias Vivianne, ont toutes deux parcouru les 24 heures d’avion qui séparent la Chine du Canada, mais en sens inverse.

La Chicoutimienne a, il y a quelques années, obtenu une bourse d’études afin d’aller passer deux ans dans ce pays de l’Asie de l’Est.

« J’ai eu la piqûre. J’ai vraiment visité le pays à fond, je voulais connaître les accents. J’ai même été journaliste pour certains médias canadiens durant mon séjour. Je venais de terminer mon bac et je ne voulais pas immédiatement commencer ma maîtrise. Ce voyage est l’expérience de ma vie. Tous les jours ont été un nouveau défi », raconte celle qui est dorénavant déléguée en Chine pour l’UQAC.

Xiaozhi Li étudie quant à elle à la maîtrise en informatique. Elle est à Chicoutimi depuis un an et demi. « Quand je suis arrivée ici, je ne parlais pas français du tout. J’étais capable de lire certains mots, mais je ne comprenais absolument rien quand les gens me parlaient. Je suis allée au Centre linguistique du Cégep de Jonquière et à Laure-Conan pendant trois mois. Ça a été difficile. Il n’y a rien d’évident quand tu ne peux pas communiquer, explique celle qui sait dorénavant très bien s’exprimer dans la langue de Molière. J’ai été chanceuse, car j’habite chez une dame, Pauline Gagnon, qui a facilité mon adaptation. »

Xiaozhi, qui raconte d’ailleurs que son nouveau nom est Vivanne Gagnon, aime tant le Saguenay-Lac-Saint-Jean qu’elle songe déjà à s’y installer après ses études.

« Le fait que je parle trois langues devrait m’ouvrir des portes. J’aimerais construire des liens entre la Chine et le Québec pour des entreprises d’ici, comme CGI par exemple. »

Quitter son pays afin d’apprendre une langue totalement différente de la nôtre n’est pas une partie de plaisir.

« C’est beaucoup de travail, explique madame Blackburn. Ce n’est pas tout le monde qui peut faire face à des défis quotidiens. La culture, le système, l’école, tout est différent. Mais c’est une expérience à vivre. »

Le Quotidien, 14 novembre 2009
Un texte de Katerine Belley-Murray