Chronique

Un appareil à la fine pointe

La professeure de l'Unité d'enseignement en science de l'activité physique et éducation à la santé, Patricia Blackburn, le professeur Nicholas Bussières, le responsable des programmes, Mario Leone et le professionnel en kinésiologie Patrick Desjardins entourent Martin Corneau, qui a accepté de faire du vélo, l'instant d'une photo, mais qui est d'abord et avant tout auxiliaire d'enseignement. (Photo Sylvain Dufour)
L’analyseur métabolique portable pour les étudiants en kinésiologie

CHICOUTIMI – Même si le baccalauréat avec majeure en kinésiologie n’est offert que depuis deux ans à l’UQAC, les étudiants peuvent déjà compter sur des équipements à la fine pointe de la technologie.

Les étudiants en kinésiologie de l’UQAC sont les seuls au Québec, dans ce programme, à posséder un analyseur métabolique portable, un appareil d’une valeur approximative de 50 000 $.

« L’analyseur permet de mesurer ce qui se passe au niveau des gaz inspirés et expirés », explique le responsable des programmes en science de l’activité physique et à la santé, Mario Leone. « Nous pouvons voir la valeur d’efficacité du système respiratoire, entre autres choses. Ce qu’il y a de fantastique c’est que, puisqu’il est portable, il nous permet de mesurer dans des conditions très proches de la réalité. On peut effectuer des tests alors que la personne pratique son sport, même à l’extérieur. Toutes les données s’enregistrent dans l’appareil, qui ne pèse que 800 grammes. »

Quelques hôpitaux québécois possèdent aussi cette technologie avancée.

Les Flyers

Avant d’enseigner à Chicoutimi, Mario Leone était professeur à l’UQAM. Là-bas, il a développé un « protocole sur la glace ». Grâce à ce dernier, et en utilisant l’analyseur métabolique portable, il a évalué les capacités des joueurs des Flyers de Philadelphie.

« La consommation d’oxygène nous donne une bonne idée des capacités cardiaques. Un joueur de la Ligue nationale de hockey, par exemple, est à environ 55ml/kg/min alors qu’un sédentaire serait à 30ml/kg/min. Un athlète olympique peut aller jusqu’à 80ml/kg/min. S’il y a une si grande différence entre les résultats d’un hockeyeur et ceux d’un olympien, c’est parce que le joueur de hockey fait des présences d’environ 45 secondes sur la glace. Il n’a pas besoin d’avoir les mêmes capacités. Plus la valeur de VO2 max (celle mesurée par l’appareil) augmente, plus la personne démontre de l’endurance. »

Les étudiants de l’UQAC ont évalué, en début d’année, les joueurs du Junior de Montréal de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Une clinique dans les murs de l’université

Vélos stationnaires, tapis roulant, adipomètre…

CHICOUTIMI – (KBM) – Vélos stationnaires, tables d’examens, tapis roulant, appareil mesurant l’adiposité (adipomètre)… Une clinique de kinésiologie est officiellement ouverte depuis décembre, à l’UQAC.

« Nous ouvrons cette clinique pour répondre à trois objectifs, explique le responsable des programmes en science de l’activité physique et à la santé, Mario Leone. Nous désirons tout d’abord offrir un lieu de stage à nos étudiants. Nous voulons aussi rendre des services à la communauté. Nous souhaitons également mener certains projets de recherche. »

Les étudiants au baccalauréat avec majeure en kinésiologie pourront donc évaluer des athlètes de haut niveau tout comme des citoyens moins adeptes de l’activité physique.

« Nous pouvons faire des tests avec des personnes âgées, des adolescents souffrant d’obésité, des joueurs de tennis, des cyclistes… Nous avons les appareils pour faire l’évaluation de toutes ces personnes. »

Un projet de recherche est d’ailleurs en branle en ce qui a trait à l’obésité chez les adolescents. Un autre projet, qui permet aux étudiants de l’UQAC de travailler avec des collègues de partout au Québec, consiste à effectuer des tests sur des jeunes du primaire en pleine santé et de comparer les résultats avec ceux obtenus par des enfants hospitalisés à l’Hôpital Sainte-Justine.

« Nous tentons de toucher des clientèles variées. Nous sommes bien équipés pour le faire. Nous faisons des recherches qui auront des retombées sur la population en général. »

Le baccalauréat en est à sa deuxième année à l’UQAC.

Le Quotidien, 16 janvier 2010
Un texte de Katerine Belley-Murray