Chronique

L’excellence à deux pas de chez elle

Lorsqu'elle aura terminé son doctorat, dans quatre ans, Émilie Pamerleau-Couture aura 28 ans. Elle devra fort possiblement aller à l'extérieur afin de compléter son postdoctorat.
CHICOUTIMI – Émilie Pamerleau-Couture a eu le privilège de pouvoir rester dans sa région, le domaine qu’elle affectionne étant l’un des créneaux d’excellence de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Elle aura donc fait son baccalauréat en biologie ici, sa maîtrise en ressources renouvelables (spécialisée en écologie forestière) ici, et son doctorat, qu’elle vient tout juste de débuter en sciences de l’environnement… Ici!

Bon, il faut l’avouer, pour le postdoctorat, elle devra possiblement aller ailleurs.

« L’UQAC est assez spécialisée en écologie forestière. Selon moi, si tu peux étudier dans ta région dans le domaine que tu as choisi, tu dois le faire. C’est la seule manière d’expliquer pourquoi j’ai choisi de rester au Saguenay », explique la native d’Arvida qui habite depuis quatre ans à Chicoutimi.

« Les professeurs et les cours qu’ils donnent m’ont incitée à poursuivre en biologie. »

Émilie, à la fin de son secondaire, qu’elle a complété à la Polyvalente Arvida, et de son cours collégial, au Cégep de Jonquière, ne savait pas trop dans quel domaine elle voulait étudier. Elle avait de bonnes notes, mais elle « n’aurait pas pu faire médecine », comme elle l’explique.

« Pour faire de longues études, tu n’as pas besoin d’être la personne la plus intelligente. Tu dois être motivée, patiente et avoir de l’ambition. Il est clair que tu ne sors pas de l’école avant 28 ans. Et encore là, tu n’es pas certain de te trouver un emploi immédiatement. Quant à moi, c’est un concours de circonstances qui m’a poussée vers la biologie. Puis tout s’est enclenché. J’ai obtenu des bourses. C’était une belle preuve de confiance. »

Sa maîtrise porte sur l’impact des interventions sylvicoles sur la qualité du bois. « J’étudie l’épinette noire. Il s’agit de l’une des espèces les plus répandues au Québec, et l’une des plus exploitées. Cette espèce est reconnue pour la qualité de sa fibre. Je veux vérifier si les interventions qui visent à augmenter le volume du bois ne nuisent pas à sa qualité. »

Considérant que sa maîtrise ne lui a permis de voir le problème que dans son ensemble, et pas assez en profondeur, elle poursuivra ses recherches au doctorat afin d’avoir une meilleure idée de la problématique réelle.

« J’aimerais éventuellement pouvoir aider à améliorer les pratiques sylvicoles, en augmentant le volume de bois et la qualité du bois. Il est certain que de nouvelles stratégies doivent être établies pour rentabiliser l’industrie forestière. »

Professeure-chercheuse

Lorsqu’elle aura terminé son doctorat, dans quatre ans, Émilie Pamerleau-Couture aura 28 ans. Elle devra fort possiblement aller à l’extérieur afin de compléter son postdoctorat.

« Ça ne me dérange aucunement. Je n’ai pas peur de sortir de la région. Je suis restée au Saguenay jusque-là parce que j’avais la possibilité de le faire. Ça ne m’aurait pas dérangée d’aller ailleurs. Après avoir terminé mon postdoctorat, j’aimerais être professeure-chercheuse. »

À l’occasion de son doctorat, Émilie entend faire un séjour prolongé en Europe afin d’inclure à son projet un volet sur la rentabilité des interventions sylvicoles.

« En juin, nous avons eu un congrès en Finlande et je me suis aperçue à quel point les professeurs de l’UQAC avaient une grande renommée sur la scène mondiale. Ils étaient connus de tous. J’ai moi aussi pu présenter les résultats de ma recherche, ce qui était très bien. Nous sommes chanceux ici. Puisque nous avons ici de grandes quantités d’épinettes, je n’ai pas besoin d’aller bien loin pour trouver des spécimens », termine l’étudiante.

Saviez-vous que…

Au baccalauréat en biologie :
Tous les volets de la discipline sont couverts, des aspects moléculaire et cellulaire aux sciences de l’environnement, en passant par la microbiologie et l’écologie…
Les étudiants ont la possibilité de personnaliser leur cheminement dans quatre volets : biologie médicale, biologie végétale, biologie animale et écologie…
Les finissants de techniques collégiales peuvent se faire créditer certains de leurs cours; plusieurs passerelles officielles existent…
Tous les professeurs sont des chercheurs spécialisés dans divers domaines de la biologie telles la génétique, la biologie cellulaire, la biologie moléculaire, l’écologie aquatique et terrestre et la biologie végétale…
(Photo Jeannot Lévesque)
Lorsqu’elle aura terminé son doctorat, dans quatre ans, Émilie Pamerleau-Couture aura 28 ans. Elle devra fort possiblement aller à l’extérieur afin de compléter son postdoctorat.

Le Quotidien, samedi 11 septembre 2010, p. 12
Un texte de Katerine Belley-Murray