Chronique

Améliorer les pratiques d’enseignement

Professeur au département des sciences de l'éducation et de psychologie à l'UQAC, Stéphane Allaire a été nommé, en septembre dernier, directeur du Consortium régional de recherche en éducation (CRRE). (Photo Jeannot Lévesque)
CHICOUTIMI – Professeur au département des sciences de l’éducation et de psychologie à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Stéphane Allaire a été nommé, en septembre dernier, directeur du Consortium régional de recherche en éducation (CRRE).

Depuis sa création, en 1998, le consortium se consacre au développement d’une culture de recherche dans l’ensemble des milieux éducatifs dans le but de favoriser l’amélioration des pratiques aux divers ordres d’enseignement.

Le CRRE regroupe effectivement l’UQAC, les quatre cégeps de la région, les commissions scolaires, le Conseil régional de prévention de l’abandon scolaire (CRÉPAS) et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.

Ce qui rend l’organisation si particulière, c’est qu’elle préconise le rapprochement entre les chercheurs et les praticiens du domaine de l’enseignement.

« On vise une approche de recherche participative pour briser l’écart entre la recherche et la pratique. On a déterminé qu’il était préférable de faire les recherches en impliquant les praticiens, en tenant compte de ce qui se passe dans leur classe. Par la suite, il est plus facile pour eux de réinsérer les résultats des recherches », explique le nouveau directeur.

Au total, le consortium compte une vingtaine de chercheurs de l’UQAC et des cégeps, mais regroupe aussi une centaine de participants.

Professeur à l’UQAC depuis six ans, M. Allaire commence seulement sa deuxième année au sein du consortium. Selon lui, il a été nommé à la direction de l’organisation en raison de son intérêt et de son expertise dans le domaine de la recherche participative.

« Je m’intéresse beaucoup à la recherche collaborative et cette façon de faire est privilégiée par le consortium. Je possède des connaissances dans le domaine, mais c’est surtout une question d’intérêt », soutient-il.

Huit projets obtiennent l’appui du consortium

CHICOUTIMI – Cette année, le Consortium régional de recherche en éducation (CRRE) finance huit projets. L’un d’entre eux, entrepris en collaboration avec le Cégep de Chicoutimi, a pour but d’accompagner les enseignants qui doivent maintenant accueillir les étudiants formés sous le renouveau pédagogique.

« On essaie de trouver des façons de faire pour que les enseignants puissent accueillir ces jeunes du secondaire qui ont vécu dans la réforme », mentionne le nouveau directeur du CRRE, Stéphane Allaire.

Parmi les autres recherches, on retrouve « L’identité professionnelle des enseignants à la formation générale des adultes : trajectoires professionnelles, défis et besoins », « Nouveaux médias et études collégiales! Une étude exploratoire au Cégep de Jonquière » et « L’insertion professionnelle à la Commission scolaire du Lac-Saint-Jean : comprendre pour relever de nouveaux défis ».

« Les résultats de recherche montrent qu’un tiers des enseignants abandonnent au cours des cinq premières années de pratique. C’est énorme en comparaison avec les autres professions. C’est un grave problème. C’est pourquoi il est important que l’on tente de trouver des solutions. »

De plus, le consortium finance une étude qui porte sur l’évaluation des apprentissages en mathématiques au primaire. « L’approche par compétences est beaucoup plus complexe. Cette recherche permettra d’aider les enseignements à mieux évaluer les élèves », ajoute M. Allaire.

Depuis quelques années, plusieurs projets qui, au départ, étaient soutenus par le consortium sont allés chercher des financements plus importants auprès d’autres organismes.

« C’est intéressant parce qu’on agit comme levier. On leur permet d’établir un premier contact et de montrer la faisabilité de leur projet », se réjouit le directeur.

Ce dernier souhaite maintenant relever de nouveaux défis au sein de l’organisation. Par exemple, il souhaite que le consortium puisse diffuser les résultats des recherches plus rapidement et faire plus de place aux étudiants de la maîtrise et du doctorat.

« Il faut les familiariser à la formule d’esprit d’échange et de dialogue », conclut M. Allaire.

Le Quoditien, samedi, 30 octobre 2010, p. 30
Un texte de Audrey Pouliot