Événements

Nouveaux retraités

Andrée Marquis, Henriette Gagnon, Patricia Boucher, Mathieu Gauthier, Annette Taché, Carroll McLaughlin, Micheline Girard, Michelle Larose, Harold Houde, Michel Bergeron, Pauline Minier, Sylvie Bourgeois, Rachel Saucier, Louise Gilbert, Bernard Casgrain, Richard Tremblay, Marie-Line Bouchard, Mario Bilodeau, André-François Bourbeau, Jacques Carignan et le recteur Michel Belley.
Étaient absents : Lise Bérubé, Richard Bouchard, André Briand, Chantale Dufour, Renaud Gagnon, Jean-Marc Gauthier, Gleider Hernandez, Johanne Labrie, Serge Lambert et Jean-Pierre Séguin.
Le 8 juin, collègues et parents étaient réunis à l’amphithéâtre pour souligner le départ à la retraite de 30 membres de la communauté universitaire.

Le recteur Michel Belley s’est adressé à l’auditoire en partageant le poème Instants de Jorge Luis Borges.

***
Si je pouvais de nouveau vivre ma vie
Dans la prochaine je commettrais plus d’erreurs
Je serais plus bête que ce que j’ai été
en fait je prendrais peu de choses au sérieux
Je serais moins hygiénique, je courrais plus de risques, je voyagerais plus
Je contemplerais plus de crépuscules, je grimperais plus de montagnes,
Je nagerais dans plus de rivières,
Je me rendrais dans plus d’endroits qui me sont inconnus
Je mangerais plus de crèmes glacées et moins de fèves
J’aurais plus de problèmes réels et moins d’imaginaires.

J’ai été de ces personnes
qui vivent sagement et pleinement chaque minute de leur vie
Bien sûr que j’ai eu des moments de joie
Mais si je pouvais revenir en arrière,
J’essaierais de n’avoir seulement que de bons moments
ne pas laisser passer le présent.

J’étais de ceux qui ne se déplacent sans un thermomètre,
un bol d’eau chaude, un parapluie, et un parachute.
Si je pouvais revivre ma vie, je recommencerais par me promener pieds nus
dès les premiers jours du printemps
et je continuerais jusqu’aux confins de l’automne…
Je musarderais plus dans les ruelles, je contemplerais
plus d’aurores et je jouerais avec plus d’enfants,
si j’avais encore une fois la vie devant moi.

Mais voyez-vous, j’ai 85 ans, et je sais que
je suis en train de mourir…
***

Chaque retraité a reçu un hommage individuel, était invité à signer le livre d’or et recevait une montre. Le mot de la fin a été prononcé par le professeur Jacques Carignan. Cette fête s’est terminée par un coquetel.

Voici le texte livré par le nouveau retraité.

Chers amis retraités et de la communauté de l’UQAC

Qu’est-ce que la retraite? J’en ai trouvé trois sens. Au sens religieux du terme, c’est une période ou un lieu où un individu se retire de ses activités habituelles et s’éloigne physiquement de son cadre de vie pour un temps de réflexion et de méditation. Cela me ramène quelque cinquante ans en arrière lorsque j’étais étudiant. La retraite a aussi un sens militaire. C’est alors l’opération par laquelle les forces se retirent dans un contexte, en général, défavorable. Ce n’est pas du tout notre cas, d’autant moins dans le contexte convivial de l’UQAC. Enfin, au sens social, la retraite est l’époque, dans la vie d’un humain, où il se retire de la vie dite active. Ce sens s’applique le mieux à notre situation, même si j’en crois ceux qui nous ont précédés à la retraite, même ceux qui n’avaient jamais utilisé d’agenda, la plupart ont dû organiser leur vie avec un tel outil tant leur vie était remplie. Remplie par la vie familiale, remplie par la vie communautaire, remplie par les nombreux projets ou activités que la vie active leur faisait parfois mettre de côté, les jours n’ayant toujours que vingt-quatre heures et les semaines sept jours. Qui dit retraite, ne dit pas inaction. Certains disent qu’un retraité, c’est un décideur, c’est-à-dire quelqu’un qui a décidé de ne rien faire. Permettez-moi de dire que j’en doute fortement.

J’ai fait une petite recherche personnelle, non exhaustive, et j’ai retenu quatre citations que je propose à votre réflexion.

Gœthe a écrit : « Le talent se développe à la retraite; le caractère se forme dans le tumulte du monde. »

Un jeune étudiant a déjà écrit dans un examen d’histoire : « Les trois grandes époques de l’Humanité sont l’âge de pierre, l’âge de bronze et l’âge de la retraite. »

Daniel Pennac, pour sa part, a écrit : « Pour la retraite, la plume est moins utile que la tondeuse à gazon. »

Enfin, un auteur anonyme sur Internet a écrit : « Après avoir filé droit, voici le temps venu de tourner en rond. »

C’est avec une certaine émotion que je prends la parole pour cette occasion qui nous réunit aujourd’hui. Les personnes qui me connaissent, connaissent aussi mon don inné pour les discours. Soyez rassurés, je n’en ai plus pour longtemps.

Je tiens cependant à vous exprimer, en ce jour particulier, au nom de tous les retraités, ma gratitude, à toutes et tous de la communauté de l’UQAC, vous tous avec qui nous avons partagé plus que notre travail, des moments de joie et d’autres plus douloureux pendant toutes ces années. Je ne vous cacherai pas le petit pincement au cœur de vous voir maintenant tous réunis avec nous et avec tous ces souvenirs que nous partageons en commun.

Mais vous savez, plus que cette certaine tristesse qui, à chaque grand changement de vie, nous fait prendre conscience que quelque chose se termine… et ne pourra jamais revenir, nous avons la plupart d’entre nous et depuis longtemps planifié cette dure vie faite de voyages, de loisirs, de projets… qui nous attendent!

Le moment est venu pour nous de nous consacrer à d’autres choses et de profiter de tout ce temps libre qui nous est donné, à nous et nos familles.

Je veux pourtant que vous sachiez que nous ne vous oublierons pas (… et nous vous souhaitons bon courage!), quand bien même nous ne partagerions plus les mêmes bureaux ou les mêmes corridors.

Nous pensons à toutes ces amitiés qui se sont créées au fil des années et qui continueront après notre départ.

Vous pouvez compter sur nous pour venir vous rendre une petite visite de temps à autre. Merci pour tout ce que nous avons vécu ensemble à l’UQAC.

Et pour terminer, je reprends les paroles d’une chanson d’Henri Salvador : « Le travail, c’est la santé. Rien faire, c’est la conserver. Les prisonniers du boulot ne font pas vieux os! »

Merci à tous ceux qui ont travaillé, de près ou de loin, à l’organisation de cette rencontre et merci également à monsieur Claude Gilbert, du Décanat des études de cycles supérieurs et de la recherche qui a animé cette fête de main de maître.

Prenez soin de vous et profitez pleinement de cette nouvelle étape de vie… Bonne retraite!