La 5e édition du Double défi des deux Mario avait lieu du 8 au 12 février dernier sur les glaces du lac Saint-Jean. Voici le témoignage qu’a livré l’une des participantes, Gisèle Pagé, chargée de gestion à la campagne majeure de développement de l’UQAC, à son retour.
Aux deux Mario.
Deux jours viennent de passer depuis notre arrivée à Roberval mardi après-midi et je me surprends à ne cesser de penser à ce que je viens de vivre sur le lac, notre magnifique lac Saint-Jean. Depuis, la nuit si je me réveille ou lorsque j’ouvre les yeux au petit matin, ce sont les glaces que j’entends encore craquer ou qui grondent comme un vrai tremblement de terre. J’entends Mario B. murmurer des mots incompréhensibles pendant qu’il dort paisiblement près de nous, comme un grand frère qui nous a invités à expérimenter sa passion de vie et qui nous protège. J’imagine Catherine et son équipe logistique en train de partir les poêles qui serviront à réchauffer notre corps un peu meurtri par les kilomètres parcourus la veille. J’entends la voix de Catherine ou de Michel nous souhaiter un « bon matin » dans la tente à 6 heures du matin et voir si nous avons bien dormi, ou du moins, si nous n’avons pas eu froid. Qu’ils sont beaux nos jeunes!
Je me vois près de la cuisine debout ou assise sur mon p’tit banc à 7 heures du mat avec un bon café et un bon couscous aux fruits offerts par Isabelle et Simon et leurs magnifiques sourires. J’entends les éclats de rire des participants en train de se préparer pour une autre journée à marcher sur le lac. J’aperçois mon vieil ami Jack Gauthier accompagné de son chum Marc, arriver en motoneige sur le lac afin de voir si tout va bien au camp ou si les marcheurs ont besoin d’aide. Je les revois passer près de nous en nous saluant de la main avec de grands sourires fendus jusqu’aux oreilles, peu importe le froid qu’il fait. Je me sens tellement heureuse malgré les douleurs intenses aux hanches qui m’assaillent. Tellement privilégiée d’être en vie et d’avoir la chance de vivre ce retour aux sources en camping d’hiver avec mon ami Damien et nos coéquipiers Marie-Claude et Patrice, qui a bien voulu remplacer au pied levé notre collègue Claudio.
Tout comme vous, les deux Mario, je pense sincèrement que la maladie peut représenter une occasion unique de faire une pause dans sa vie, d’examiner si on est satisfait de ce qu’on a accompli jusqu’à présent et de réajuster le tir si ce n’est pas le cas. Et comme vous le dites si bien lors des partages en plein milieu du majestueux lac Saint-Jean, on ne devrait jamais attendre d’être en maladie ou de vivre une épreuve très difficile pour faire ce genre de diagnostic sur soi-même et sur sa vie. On devrait le faire un peu tous les jours. Se coucher le soir et se demander si on est content de sa journée et sinon, trouver ce qui a manqué et y remédier.
Confrontés à un défi qui touche au sens même de notre vie lorsqu’on est malade, nos perspectives changent nécessairement. Je souhaite que votre passion et l’amour que vous portez à nos jeunes malades du cancer rejoignent un public de plus en plus nombreux d’année en année avec votre défi, et que liés par votre belle complicité, nous puissions tous et chacun d’entre nous, qui avons participé au Double défi des deux Mario, faire circuler le message de vie que vous propagez et qui nous porte envers et contre tous, droit devant.
Je vous laisse sur un message du dalaï-lama qui me touche particulièrement : « Les hommes… Ils oublient trop souvent le présent, de telle sorte qu’ils finissent par non-vivre ni le présent, ni l’avenir. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir… et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu. »
Merci à vous deux pour votre habileté à faire la différence pour les autres et dans le monde. Vous êtes des êtres significatifs pour tous ceux et celles qui vous accompagnent dans votre belle aventure. Qui sait? À l’an prochain peut-être pour l’édition 2014?
Gisèle Pagé, en rémission depuis deux ans et fière participante du Double défi des deux Mario 2013
N B. Merci à mes anges gardiens Jessy, Marc et Simon (mon sherpa préféré…), à Roger Black, un homme de cœur, qui n’a cessé de m’encourager, et à toute l’équipe logistique du défi : vous êtes formidables!
« La grâce de vieillir, c’est justement ça : la capacité d’apprécier, là, ici et maintenant! »
Hélène Aubin — 15 février 2013
Une bonne amie à moi…
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Sur la photo : Les membres de l’équipe UQAC 2013
À l’arrière : Patrice Séguin, animateur d’activités étudiantes aux Services aux étudiants, et Damien Ferland, directeur du Centre du savoir sur mesure
À l’avant : Gisèle Pagé, chargée de gestion au Bureau des affaires publiques (CMD), et Marie-Claude Duchesne, attachée d’administration et animatrice d’activités étudiantes au Service des activités et aménagements sportifs
Photographie : Gracieuseté
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