Le 23 septembre dernier, l’Ordre des administrateurs agréés du Québec a remis un permis honorifique à madame Jeanne Simard, professeur de droit au module des sciences économiques et administratives de l’Université du Québec à Chicoutimi. Ce permis lui a été décerné en raison de son action et de sa volonté à faire connaître l’Ordre et ses valeurs aux étudiants en administration de l’UQAC.
Madame Simard intègre depuis quelques années les principes de saine gestion et le Code de déontologie de l’Ordre à l’intérieur de son programme de cours. « C’est un très grand honneur que de recevoir une telle distinction et j’en suis très fière »(voir texte complet), de mentionner Jeanne Simard qui pourra désormais porter le titre d’Adm.A.
Le recteur de l’UQAC, monsieur Michel Belley, s’est réjoui de cette nomination en affirmant qu’il s’agissait là d’un accomplissement personnel digne de mention qui contribue de belle façon au rayonnement de tous les membres de la communauté universitaire. Il a aussi tenu à remercier l’Ordre des administrateurs agréés du Québec d’avoir su mettre en valeur l’excellence de l’une des nôtres.
Cette cérémonie se voulait aussi l’occasion pour l’Ordre de remettre les permis aux 10 nouveaux membres de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Fait à souligner, 9 des 10 nouveaux membres sont diplômés de l’UQAC. « En adhérant à l’Ordre, les nouveaux membres acceptent de se conformer à un code de déontologie et à des normes professionnelles. Ils témoignent de leur confiance envers le titre Adm.A. et envers un des seuls ordres professionnels reconnus par le Code des professions dans le domaine de la gestion », d’indiquer monsieur Pierre Landry, directeur général et secrétaire de l’Ordre.
L’Ordre des administrateurs agréés du Québec assure la protection du public en garantissant le respect des normes professionnelles en administration, en conformité avec son Code de déontologie, et par des mécanismes prévus au Code des professions. L’Ordre contribue également à l’avancement de l’administration et au développement des compétences de ses membres en proposant plusieurs programmes de formation continue. Ses membres portent le titre Adm.A., un titre reconnu en gestion par le Code des professions, conférant aux titulaires le statut légal de professionnel de la gestion.
Remerciement de Madame Jeanne Simard
C’est avec beaucoup d’émotion et une grande fierté que je reçois ce titre, c’est-à-dire le statut de membre-professeur émérite au sein de l’Ordre des administrateurs agréés. Ce titre, je vais le porter avec beaucoup de respect. En effet, il prend tout son sens dans le contexte actuel, marqué de nombreux scandales financiers et par la recherche éthique et déontologique que cela suscite. L’Ordre soutient chez ses membres l’adoption de principes de saine gestion et une déontologie qui considère non seulement le client, mais aussi la communauté dans laquelle opère l’administrateur d’aujourd’hui. Ces principes sont tout à fait dignes de faire l’objet d’une promotion auprès de nos étudiants.
Depuis maintenant deux ans, le module des sciences économiques et administratives, dans le cadre de la réforme du baccalauréat en administration, me donnait le feu vert afin de créer et d’implanter un nouveau cours traitant de la responsabilité légale contractuelle, de déontologie en matière d’administration, de morale des affaires et en éthique pour les gestionnaires. Ce cours me permet de faire saisir les distinctions essentielles afin de favoriser la compréhension du phénomène normatif complexe dans lequel opère le gestionnaire, et d’inciter nos étudiants à prendre conscience des conséquences sociales de leur activité. Ils doivent mieux cerner les enjeux, les responsabilités découlant de leurs activités. Ils doivent mieux comprendre également les activités économiques reliées à leur pratique.
Cette réforme de programme me permet de former nos futurs diplômés au système des Ordres professionnels québécois et plus particulièrement au Code de déontologie de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec. Grâce à l’aide d’un collègue, M. Marc-André Morency, du Département des sciences humaines, d’un étudiant du baccalauréat, M. Alexandre Boivin et avec le soutien de l’institution, je suis d’ailleurs présentement à rédiger un commentaire sur le code de déontologie de l’Ordre. Mes étudiants pourront le consulter directement sur le Web dans les prochaines semaines.
Mon travail de formation, de recherche, de publication, de communication, doit s’entourer de beaucoup de précaution. Il faut éviter que le droit et la déontologie ne deviennent trop réducteurs et limitent plutôt que l’accroître la conscience des dimensions sociales en cause. En effet, si l’on prescrit de façon trop précise ce que les professionnels doivent faire ou de pas faire dans certaines situations, on affecte négativement leur capacité à s’identifier à un idéal moral ou à innover en matière d’éthique et de bonne pratique. Les gestionnaires n’auraient plus alors à réfléchir sur le sens des valeurs professionnelles, sur ce que veut dire dans une société comme la nôtre d’être un gestionnaire responsable et compétent. Or, le recours aux principes dits de saine gestion de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec permet, à mon avis, de dépasser la simple déontologie et son côté disciplinaire. Ils permettent de réouvrir l’espace de la réflexion sur les ordres normatifs en cause. Bref, ces principes de saine gestion favorisent la délibération jusqu’au palier de l’éthique appliquée à une conjoncture particulière. Ceci correspond à l’orientation préconisée par la Commission Broadbent sur la Responsabilité sociale de l’entreprise (la RSE) ainsi qu’à celle qui encadre la consultation présentement en cours sur ce même sujet au sein des États- membres de la Communauté européenne.
En suivant le cours « Responsabilité légale et déontologie en gestion », ainsi que le cours de « Principes de management » qui sensibilisent aux principes de saine gestion, nos diplômés, auront accès directement au statut d’administrateur agréé. Cela représente une reconnaissance très appréciée de la part de l’Ordre à l’endroit de notre formation universitaire. En effet, il s’agit de la première reconnaissance de cette nature au Québec. Nous apprécions le fait que cette reconnaissance de notre programme n’ait pas impliqué, comme c’est parfois le cas, une dépendance excessive de la formation universitaire à l’endroit d’un corps professionnel.
Il n’est pas inutile de souligner enfin, que la maîtrise en gestion des organisations a reconnu l’opportunité d’implanter une nouvelle option. Cette option touche essentiellement les contextes de l’organisation et les aspects sociaux, éthiques et déontologiques qui y sont rattachés.
Je tiens à remercier pour leur appui dans ma démarche, mon institution ainsi que mes parents ici présents, de même que tous mes collègues, pour cette distinction. Un merci tout spécial à votre endroit, Monsieur Landry, pour vos efforts si compétents en cette matière, et pour l’honneur que l’Ordre me décerne à cette occasion.
Enfin, je remercie les deux organisatrices de cette cérémonie de remise annuelle des permis d’exercice aux nouveaux membres de la région Saguenay / Lac Saint Jean, Madame Catherine-Ann Blackburn et Madame Julie Beauvilliers.