Chronique

La chaleur saguenéenne attire les cousins français

FRANÇAIS – Les étudiants d'origine française prennent de plus en plus de place à l'UQAC, où ils apportent une nouvelle dimension à la vie socioculturelle. Nadège Tollari, Yannick Eurin, Carine Ruhlmann et Pierangela Bähler font l'éloge de la chaleur de l'accueil que les étudiants de la région leur réserve
PROFESSEUR – Professeur de marketing à l'UQAC, Julien Bousquet s'est installé au Saguenay-Lac-St-Jean pour de bon en 2003. Depuis, il est même parvenu à convaincre des amis de venir le rejoindre chez nous.
CHICOUTIMI (FSTG) – La visite du consul de France à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) le vendredi 8 avril dernier aura permis de mettre en lumière l’importance prise par la population issue de ce pays au sein de l’institution saguenéenne.
Depuis trois ans, le nombre de professeurs et surtout d’étudiants originaires de la France ne cesse de grandir. Dans certains programmes, comme dans celui des études de deuxième et de troisième cycle en géologie, on compte même plus d’étudiants français que d’étudiants québécois. Une situation que les principaux intéressés décrivent avec un empressement et un plaisir évident, soulignant les nombreux attraits de la région.
« J’adore la nature, le choix d’activités de plein-air offert ici, la taille de la ville, la proximité des services, la souplesse de la vie et du cadre professionnel. Bref, on retrouve au Saguenay-Lac-St-Jean une alchimie de petites choses qui rend la vie agréable. La qualité de vie est parfaite », énumère Julien Bousquet, professeur de marketing de l’UQAC, installé de manière permanente dans la région depuis 2003.
Ce dernier apprécie tellement vivre ici qu’il est parvenu à convaincre un ami de venir s’installer à son tour au Saguenay, manière efficace et pour le moins différente de contrer l’exode de la population.
« L’UQAC offre de bonnes conditions d’enseignement et des débouchés professionnels intéressants, ce qui facilite les choses. L’accueil des gens d’ici s’avère en général excellent. L’intégration est assez facile. J’ai l’impression d’avoir trouvé le petit coin de planète où je suis bien, après avoir beaucoup voyagé », illustre M. Bousquet.
« D’ailleurs, le dépaysement n’est pas si grand. Le Québec et la France partagent des points d’ancrages communs évidents, comme la langue et l’histoire », indique-t-il encore.

Programme

Si les critères de qualités de vie, d’accès à la nature et de souplesse dans le fonctionnement de l’UQAC aident à attirer nos cousins français dans la région, plusieurs autres facteurs expliquent la venue d’un contingent d’étudiants de plus en plus important, surtout au niveau des études supérieures.
« Ce sont les programmes et les cours offerts ici qui ont fait en sorte que je me suis inscrite », lance Nadège Tollari, étudiante au doctorat en géologie. Un point de vue partagé par Carrine Ruhlmann, étudiante inscrite à la maîtrise en informatique.
Toutes deux estiment que la popularité croissante de l’UQAC auprès des Français repose sur ses spécialités de recherches et en enseignement.
« Peu d’universités peuvent se vanter d’avoir quatre chaires de recherches reconnues internationalement comme en dispose l’UQAC. Il se fait beaucoup de travaux de recherches au Québec, et les fonds pour les niveaux de maîtrise et de doctorat sont parfois plus disponibles qu’en France », avance Nadège Tollari.
Autre atout majeur en faveur de l’Université saguenéenne, sa taille qui lui permet de mieux accueillir et de mieux intégrer les étudiants étrangers.
« J’ai été accepté à l’Université Laval et à l’UQAC, mais c’est le contact plus rapide et plus chaleureux que j’ai eu avec les gens d’ici qui m’a convaincu de venir étudier à Chicoutimi », relate Yannick Eurin, également étudiant à la maîtrise en informatique.
Un avantage qui a aussi plu à Pierangela Bälher, qui , dès le lendemain de son arrivée au Saguenay, était déjà complètement installée dans son nouveau chez-soi.
« Ça aurait été une chose impossible à réaliser à Québec ou à Montréal », croit l’étudiante à la maîtrise en arts.

Intégration

Tous soulignent l’excellence de l’accueil que les bleuets d’origines réservent à leurs visiteurs. Ils relatent aussi que l’intégration à la vie universitaire s’avère assez facile à réaliser en terres saguenéennes. « Je pense que le premier contact est plus facile ici qu’en France. Le contact se fait relativement bien. C’est évidemment plus difficile de nouer des relations plus profondes et à plus long terme, mais les gens de la région se montrent chaleureux », explique Nadège Tollari.
À l’instar de ses compatriotes, celle-ci croit qu’il existe certains préalables afin de réussir son voyage au Canada. « Il faut accepter les différences culturelles, sociales et alimentaires dès le départ. Il faut être prêt à vivre des expériences. Il faut aussi accepter le fait que l’on ne peut pas sortir son pays d’origine de soit, qu’on risque toujours un peu de s’ennuyer », conclut-elle.