Chronique

Un Premio Venezia pour le LIMA

« Nous sommes réellement fiers d'avoir obtenu ce prix », explique le directeur du LIMA et professeur-chercheur au Département des sciences appliquées, Jean Perron (droite), accompagné de Guy Fortin, également chercheur pour le LIMA. » (Archives)
Premier prix dans la catégorie Collaboration scientifique

CHICOUTIMI – Le Laboratoire international des matériaux antigivre (LIMA) s’est vu décerner un prix prestigieux, le mois dernier, lorsqu’il a remporté un Premio Venezia.

Ce prix est octroyé annuellement par la Chambre de commerce italienne au Canada, en partenariat avec Desjardins, dans le but de reconnaître les collaborations économiques, commerciales et technologiques entre le Québec et l’Italie.

Le LIMA a remporté le premier prix dans la catégorie Collaboration scientifique, devant l’INRS et l’Université de Montréal.

C’est en 1996 qu’a commencé la collaboration entre le LIMA et le Centro italiano ricerche aerospaziali (CIRA). À cette époque, il avait été possible de développer un logiciel de simulation de l’accrétion de glace sur une aile d’avion. Ce projet a été poursuivi alors que Guy Fortin faisait son doctorat. Il est aujourd’hui chercheur pour le LIMA.

Le partenariat est vivant depuis ce jour. En 2007, monsieur Fortin est allé à Capua en Italie passer un mois afin de travailler avec les chercheurs du CIRA. L’un d’eux est par la suite venu à l’UQAC.

Un logiciel d’accrétion de la glace performant sous conditions givrantes et verglaçantes a résulté du travail des chercheurs du LIMA et du CIRA.

« Nous sommes réellement fiers d’avoir obtenu ce prix, explique le directeur du LIMA et professeur-chercheur au Département des sciences appliquées, Jean Perron. Nous sommes bien contents parce que ça reconnaît la valeur de notre travail. En 2007, nous avions gagné le prix pour la meilleure publication scientifique de la Society of Automotive Engineering (SAE). Nous travaillons fort et c’est certainement très agréable d’être honorés. »

Le LIMA reçoit des fluides de partout dans le monde. C’est d’ailleurs de là que vient son caractère unique et international. Le LIMA participe à tous les comités mondiaux régissant l’utilisation des fluides en aéronautique. Des chercheurs travaillent 12 mois par année afin de répondre à toutes les demandes.

« C’est un peu comme une compagnie à l’intérieur de l’UQAC. Nous avons 14 professionnels, des ingénieurs, des chimistes, des techniciens… Nous avons travaillé avec des gens de la Norvège, des États-Unis, de l’Angleterre et du Danemark, entre autres pays. Ils veulent notre expertise. Cet été, deux de nos chercheurs sont allés en Norvège. Nous travaillons la plupart du temps sur des projets commerciaux confidentiels », poursuit monsieur Perron.

Perturbations

Le givre perturbe notre vie de tous les jours. Les gens du LIMA s’efforcent de trouver des solutions afin de diminuer l’impact de ces perturbations sur les humains.

« De la glace noire sur nos routes, aux barrages, au givre sur les ailes des avions, aux structures, aux antennes de télécommunications et aux éoliennes, nous pouvons travailler dans toutes sortes de domaines. Nos recherches sont variées et utiles. Le rêve serait de trouver des mécanismes, des systèmes, pour que la glace ne cause pas d’inconvénients. Pour ce faire, il faudrait trouver des matières glaciophobes. On avance, mais on n’a pas encore trouvé de matières complètement glaciophobes. »

Grâce à ce partenariat LIMA/CIRA, les connaissances au niveau du comportement de l’eau sur les surfaces aérodynamiques ont été accrues. Elles pourront être utilisées dans d’autres projets de simulation numérique et expérimentale.

Le Laboratoire, situé à l’intérieur des murs de l’UQAC, est impressionnant. Il dispose de deux souffleries réfrigérées, à l’intérieur desquelles on simule le décollage des petits et gros transporteurs, et de quatre chambres climatiques. Le LIMA est le seul laboratoire au monde à pouvoir certifier la performance aérodynamique des fluides dégivrants et antigivre utilisés sur les aéronefs.

Le Quotidien, 7 novembre 2009
Un texte de Katerine Belley-Murray