CHICOUTIMI – Jean-François de Raymond a eu « le privilège », selon ses propres dires, de venir transmettre ses connaissances du monde diplomatique aux étudiants de l’UQAC tout au long des six dernières semaines.
Monsieur de Raymond a un parcours pour le moins impressionnant qui lui permet, certes, d’avoir une grande crédibilité lorsqu’il donne son cours « Introduction à la diplomatie ». Le Français d’origine est diplomate, professeur de philosophie et écrivain. D’ailleurs, plusieurs de ses livres se retrouvent à la bibliothèque de Chicoutimi, à son plus grand plaisir.
Après avoir enseigné dans plusieurs universités françaises, il a servi à l’ambassade de France en Grèce, de 1976 à 1979. Il a ensuite travaillé au ministère des Affaires étrangères à Paris, puis au cabinet du secrétaire d’État chargé des Droits de l’Homme (1985-1988). De 1988 à 1991, il a été conseiller culturel de l’ambassade de France en Suède. De 1994 à 1998, il était responsable de la coopération franco-québécoise au consulat, à Québec. Depuis 2002, il est membre de la Société royale du Canada. Il fait aussi partie du conseil d’administration de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs. En plus d’avoir vu une douzaine de ses livres être publiés, il écrit des articles pour l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française.
« J’ai eu la chance de pouvoir mener des travaux concernant la culture et l’histoire des pays que j’ai visités dans chacun de mes postes. Alors que j’étais au Québec, par exemple, j’ai écrit sur la tradition des diplomates écrivains du Canada. »
En Suède, il s’est intéressé aux relations qui existaient entre la reine Christine de Suède et René Descartes, qu’elle avait invité par l’intermédiaire de l’ambassadeur de France.
« Le fait d’écrire sur l’histoire des pays que je visite me permet de parler avec beaucoup de gens autour de moi, de connaître le milieu. J’ai eu des conversations très sympathiques avec des interlocuteurs remarquables. »
L’UQAC
Jean-François de Raymond a occupé, tout au long des quinze années où il a été « prêté » au ministère des Affaires étrangères afin de vivre sa carrière diplomatique, des emplois fascinants. Il en témoigne dans son cours à l’UQAC, qu’il donne en bonne partie en raison du fait que son ami et collègue, Gilbert Larochelle, un professeur de sciences politiques, lui a proposé de venir passer quelques semaines au Saguenay afin de transmettre ses connaissances. Son cours est en mode accéléré, c’est-à-dire qu’il est donné sur six semaines et non quatre mois, comme à l’habitude.
« J’adore le contact qu’il y a entre les étudiants et les professeurs, au Québec. Ce n’est pas la même chose en France. Je dirais que c’est plus simple, plus direct, ici. Les relations sont sympathiques et courtoises. Le fait de créer un dialogue nourrit une sorte de vie qui rend le cours plus concret. »
Fidèle à son habitude, Monsieur de Raymond a voulu sentir, comprendre la vie de la communauté qui l’a, accueillie. « J’ai visité la région, j’ai parlé avec plusieurs personnes. J’aime saisir différents aspects de la société. »
Jean-François de Raymond complète présentement deux ouvrages : l’un sur la diplomatie et l’autre sur la coopération franco-québécoise.
Le Quotidien, 27 février 2010
Un texte de Katerine Belley-Murray