CHICOUTIMI — Le recteur de l’Université du Québec à Chicoutimi, Michel Belley, croit que la rencontre des partenaires en éducation convoquée par le gouvernement, qui devrait avoir lieu cet automne, sera une belle occasion pour tous les intervenants de s’asseoir ensemble et d’échanger sur la possibilité d’augmenter les frais de scolarité.
« Je pense qu’il y a des ajustements à faire. Il faut que les gens qui sont capables de payer participent mieux. On doit aussi trouver une forme pour que ceux qui n’ont pas les moyens de débourser soient aidés par le gouvernement, en outre par des programmes de bourses. »
Lors de la rentrée scolaire, certains étudiants de l’UQAC ont rappelé à M. Belley qu’il leur était impossible de voir les frais d’inscription augmenter.
« Il ne faut pas oublier que nous sommes bien en retard par rapport à l’ensemble des universités canadiennes. À l’UQAC, nos professeurs participent beaucoup et nous parvenons à nous maintenir dans le premier tiers canadien en ce qui a trait à la recherche. C’est excellent. Toutefois, 46 pour cent de l’enseignement est assumé par des chargés de cours. Si nous étions capables d’augmenter le nombre de professeurs à temps plein, grâce à des fonds supplémentaires, ça aurait un effet bénéfique pour les étudiants et la recherche », constate le recteur.
Philanthropie
Aux États-Unis, et même dans les autres provinces canadiennes, il est commun de donner de l’argent à son université, son alma mater. La culture philanthropique a beau être différente au Québec, l’UQAC entend compter sur l’appui de ses diplômés afin de pouvoir aider les étudiants présents et améliorer ses infrastructures.
« Nous ferons des sollicitations au cours de l’année. Déjà, surtout grâce à la publication de “L’UQAC en revue”, que reçoit chaque diplômé, nous avons retracé plusieurs de nos anciens. L’objectif n’est pas que tous donnent de grosses sommes. Nous misons sur la force du nombre. Quelques dollars par mois suffisent. Nous espérons bien entendu avoir une bonne collaboration de nos diplômés. »
L’UQAC entreprend cette année sa 41e année d’existence.
Bientôt des diplômés au Pérou et au Chili
C’est bien connu, l’UQAC compte plusieurs diplômés en Chine et au Maroc. Voilà que d’autres pourraient s’ajouter au Pérou et au Chili. « Selon les échos que l’on reçoit, nous devrions en outre être bons pour démarrer un programme au Pérou au courant de l’année scolaire. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que puisque nous avons plusieurs professeurs hispanophones, il est facile pour l’UQAC d’intervenir en Amérique latine », constate le recteur.
Des bourses pour étudier à l’étranger
Les étudiants de l’UQAC qui désirent quitter la région pour une session ou une année et voir leurs cours crédités peuvent le faire. Ils ont même droit à des bourses couvrant une bonne partie des frais de leur périple. « Les opportunités sont peu connues. Chaque année, nous avons un contingent de bourses et nous ne parvenons pas à toutes les octroyer. Je suis moi-même allé en Amérique latine. Ça change une vie. Tu ne vois plus la société de la même manière. Les étudiants qui vont à l’étranger reviennent ici avantagés. Avoir un employé bilingue ou trilingue, les entreprises aiment ça. Je souhaite sincèrement à chaque étudiant de vivre une expérience à l’étranger. »
Le nouveau pavillon réjouit le recteur
La construction d’un nouveau pavillon devant accueillir des laboratoires spécialisés comprenant des équipements de recherche à la fine pointe de la technologie à l’UQAC plaît bien entendu au recteur. « L’arrivée de ce pavillon va faire du bien. Il va falloir aussi observer les besoins en résidences. La Société immobilière du réseau de l’UQ travaille présentement sur d’autres projets. Il faut en quelque sorte “se mettre dans la file” et c’est ce que nous avons fait. »
Toujours en attente pour la garderie
Avec près de 20 pour cent de ses étudiants qui sont parents, l’UQAC n’a d’autre choix que de pallier aux besoins de cette clientèle. « Nous avons déposé un projet de garderie pour les enfants des étudiants à temps plein. Nous sommes toutefois tributaires de la décision du gouvernement. Le besoin est clair. De plus, nous espérons voir se développer la clientèle des Premières Nations et plusieurs, parmi cette clientèle, ont des enfants. Les étudiants qui ont de la difficulté à trouver une garderie peuvent se sentir isolés. Nous avons présentement une garderie sur nos terrains, mais puisqu’elle ne s’adresse pas uniquement aux étudiants à temps plein, il n’y a pas beaucoup de places qui se libèrent. La nouvelle garderie est un service essentiel. Dès que nous recevrons l’accord du gouvernement, la construction commencera. »
Le bac en communication devra attendre
L’UQAC a obtenu le baccalauréat en animation et design numérique, mais a été renvoyée à ses devoirs en ce qui a trait au baccalauréat en communication. « Nous nous sommes associés au Cégep de Jonquière pour le bac en animation et design numérique. Il sera donné à Montréal, mais par l’UQAC. Nous en sommes très fiers. Le marché demandait une formation universitaire dans ce domaine. Pour ce qui est du bac en communication, il va finir par y en avoir un à Chicoutimi. J’en suis persuadé. La forme proposée n’a toutefois pas plu au comité évaluateur. »
Texte de Katerine Belley-Murray
Le Quotidien, le samedi 4 septembre 2010, page 12