Aux membres de la communauté universitaire,
À l’occasion de ma communication en début d’année, je vous informais de la situation financière inquiétante à laquelle nous devions faire face et qu’à titre de gestionnaires responsables, nous nous devions d’identifier tous les scénarios possibles qui nous permettraient un retour à l’équilibre budgétaire et ainsi assurer la pérennité de l’UQAC.
Sachez que nous aimerions mieux vous annoncer aujourd’hui un réinvestissement de la part du gouvernement, réinvestissement qui, selon nous, est nécessaire afin d’assurer l’avenir des établissements universitaires québécois. Cependant, pour l’instant, il en va autrement, car les informations provenant du ministère nous laissent croire que la période d’austérité risque d’être prolongée.
Cette situation n’est facile pour personne et nous comprenons très bien le sentiment d’inquiétude qui règne présentement dans toute la communauté universitaire, mais soyez assurés que nous avons fait tous les efforts nécessaires pour minimiser les impacts de notre démarche. Nous entendons également poursuivre nos démarches auprès du gouvernement afin de lui démontrer l’urgence d’investir dans les universités québécoises pour que nous puissions remplir adéquatement notre mission et jouer pleinement le rôle qui nous est dévolu dans le développement de notre région et du Québec.
La situation actuelle se résume maintenant comme suit : nous avons à faire face à un déficit prévu pour l’année en cours de 3,5 M$ et à une compression budgétaire de 2,3 M$ imposée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MESRST). Ce qui veut dire un manque à gagner de 5,8 M$, et ce, uniquement pour l’année financière qui se terminera le 30 avril prochain.
Si nous décidions de ne rien faire et de maintenir le même rythme de dépenses dans l’état actuel des choses, c’est-à-dire le statu quo, tout en considérant les prévisions de financement annoncées par le gouvernement jusqu’à 2017-2018, nous nous dirigerions vers un déficit annuel de 13 M$ et un déficit cumulé de 65 M$.
Nous serions alors des gestionnaires irresponsables et mettrions réellement en péril l’Université dont le développement relèverait de l’utopie.
Il ne nous reste maintenant qu’une solution, soit celle d’assumer nos responsabilités et de présenter un plan de retour à l’équilibre budgétaire qui s’échelonnera sur cinq ans, en plus de réaliser les compressions imposées par le ministère.
Vous conviendrez toutefois avec nous que nous ne pouvons faire un tel exercice et espérer obtenir des résultats concluants sans modifier nos manières de faire les choses.
C’est pourquoi nous avons procédé à une évaluation complète de tous les secteurs d’activités, tant administratifs et pédagogiques que scientifiques. Plusieurs scénarios ont été considérés en s’assurant de respecter, dans la mesure du possible, les grands principes suivants :
- le respect de notre mission et de nos valeurs;
- le maintien de la qualité de l’enseignement et de la recherche;
- le respect des contrats de travail avec les associations d’employés;
- honorer nos engagements envers nos partenaires;
- considérer la démarche qui est en cours de réalisation du Schéma directeur 2013-2018;
- dégager une marge de manœuvre pour assurer un minimum de développement et faire face aux imprévus.
La collaboration de tous les gestionnaires a également été sollicitée afin de proposer des solutions relatives à leur secteur et sur ce point, nous voudrions remercier toutes celles et tous ceux qui ont répondu positivement à notre demande.
Ce plan de retour à l’équilibre budgétaire et les mesures proposées pour réaliser les compressions imposées par le ministère ne pouvaient être présentés sans que les membres du conseil d’administration en aient accepté le contenu, ce qui a été fait aujourd’hui.
Immédiatement après cette réunion, la direction de l’Université a rencontré de nouveau tous les gestionnaires pour leur présenter les grandes lignes du plan de retour à l’équilibre budgétaire et des mesures qui seront prises pour le secteur qui les concerne. À cette occasion, je leur ai également demandé de rencontrer leur personnel respectif dans la journée de mercredi afin de les informer des décisions adoptées par le conseil d’administration.
Bien sûr, une telle réorganisation nécessitera la collaboration de tout le monde et il sera important que nous partagions la même ambition pour notre Université. C’est pourquoi je demeure convaincu que ce que nous entreprenons tous ensemble aujourd’hui nous mènera vers des jours meilleurs et nous permettra de nous donner les moyens nécessaires pour assurer la pérennité de notre Université.
Martin Gauthier
Recteur